ChémotItshak NabetParachaTérouma

Donner de nous-même

par Itshak Nabet

Nous assistons dans la paracha Térouma au début de la construction du Michkan, le Temple portatif. Hachem demanda de collecter les matières premières de cet édifice. C’est ainsi que Moché Rabénou ordonna de prélever de l’or, de l’argent, du cuivre, de l’azur, de la pourpre, de l’écarlate, du lin et du duvet de chèvre, des peaux de bélier et de téhachim, du bois de Chittim, de l’huile, des encens, des pierres de choham et de milouim(pierres précieuses destinées à orner l’habit du cohen gadol).

Le Or aHaim akadoch s’interroge sur la place de ces bijoux dans cette liste. En effet, il aurait été plus logique de les placer en tête puisqu’ils représentaient les biens les plus chers. Alors pourquoi la
Torah les désigne-t-elle en dernier?

Ce rav répondit qu’il est enseigné dans la masseret Yoma(75,a) que ces objets de luxe avaient été offerts par Hachem en même temps que la Manne(nourriture spirituelle). Ainsi, les princes des tribus qui avaient apporté ces pierres n’avaient pas subi de perte financière. C’est pour cela que leurs offrandes se trouvaient diminuées. A l’inverse, les matières données par le peuple provenaient de leurs biens. Leurs dons représentaient un véritable sacrifice de leur part. Ainsi, la Torah cite en dernier les pierres précieuses pour nous dévoiler qu’elles étaient moins importantes aux yeux d’Hachem que les autres matières.

De là, nous pouvons tirer un enseignement pour notre service divin. Hachem recherche avant tout notre investissement personnel, nos efforts. Un juif n’est pas jugé sur ce qu’il est, mais sur
l’exploitation de son potentiel. Par exemple, une personne qui a des difficultés pour se lever et aller prier, mais qui se bat tous les matins contre son lit recevra une récompense plus grande qu’une autre
qui se lève tôt naturellement. Car c’est une règle, le salaire dépend de l’effort. C’est ainsi que le rav Moché Feinstein zrouto yagen alénou explique la guémara de Baba Batra(10,b). Un jour rav Yossef,
fils de rav Yéochoua, tomba gravement malade et subit une mort clinique. A son réveil, son père lui demanda: »Qu’as-tu vu là- haut? » « J’ai vu un monde à l’envers, de grands rabanim avaient des places
moins importantes que des hommes simples.  »

Ce commentateur expliqua que ces grands sages avaient reçu des capacités intellectuelles importantes, une éducation dans la Torah…et finalement les efforts qu’ils avaient fournis étaient légers face à l’énergie deployée par certains juifs plus simples.

C’est pourquoi chacun doit s’efforcer de fournir tout ce qu’il peut pour effectuer la volonté de notre créateur. Même lorsqu’il éprouve des difficultés, même s’il sent qu’il n’avance pas. Car nous devons
savoir que ce n’est pas le résultat qui compte, mais l’investissement. Il faut aussi être patient, car ce qui est dur aujourd’hui devient facile avec le temps. La vie est longue et chaque jour nous donne la
possibilité de nous améliorer. On raconte qu’une nuit le rav Israël Salanter zrouto yagen alénou rentrait chez lui à une heure tardive. Soudain, il entendit des bruits provenant de la cordonnerie. Il
s’approcha et aperçut l’artisan travailler à la lumière d’une bougie.
« Tu ne vas pas dormir? » demanda le rav.
« Vous savez, Monsieur le rabbin, tant qu’il y a de la flamme, on peut réparer. » C’est ainsi que le rav
Israël Salanter se renforça dans son étude de la Torah et dans l’accomplissement des mitsvot et répétait chaque jour: « tant qu’il y de la flamme, on peut réparer! »

De même devons-nous prendre courage et conscience que tant que nous sommes vivants, nous pouvons nous améliorer, faire Téchouva et grandir. Mais pour cela,il faut être patient et ne pas baisser les bras devant les épreuves. Au contraire, nous devons garder à l’esprit l’enseignement de notre paracha: plus on ressent de la difficulté, plus notre sacrifice est important et plus l’offrande se trouve appréciée par notre créateur. Alors, qu’Hachem nous donne les forces afin de profiter de chaque jour pour nous améliorer. D’ici là, nous vous souhaitons un très bon Chabat.

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