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Effacer Amalek

par Itshak Nabet

La paracha Zarokh. Cette lecture est une Mitsva de la Torah qui concerne les hommes et les femmes selon de nombreux avis. Hachem nous ordonne dans ce passage de nous rappeler ce que nous a fait Amalek lors de notre sortie d’Egypte, et nous demande d’effacer ce peuple de la surface de la Terre. Depuis plus de deux mille ans, le peuple d’Amalek n’existe plus. Il s’est mélangé parmi les nations. Alors pourquoi continuons-nous à lire cette paracha? 

Nos sages ont institué cette lecture le Chabat qui précède Pourim afin de juxtaposer la destruction d’Amalek avec celle d’Haman Aracha. En effet, celui-ci était un descendant d’Aggag, le roi d’Amalek. Afin de mieux comprendre la nature d’Amalek, analysons le comportement d’Haman.

Un des épisodes les plus démonstratifs est son retour du festin d’Ester. Après avoir été convié à un repas privé avec le roi et la reine, Haman est parvenu au paroxysme de son ascension. En sortant du palais, son cœur déborde de joie. Pourtant, dès qu’il croise Mordekhai atsadik qui refuse de se prosterner une fois de plus, il ne peut contenir sa fureur. En rentrant chez lui, il dit à sa femme: « le monde entier se prosterne devant moi, ma richesse est indescriptible, j’ai plus de trente enfants, le roi m’a élevé au-dessus de tous les princes, mais tout cela ne vaut rien pour moi tant que ce Mordekhai restera assis dans la cour du roi. » Malgré tout ce qu’il possédait, ce n’était pas suffisant. Il lui fallait encore plus! Et puisqu’il n’avait pas tout ce qu’il désirait, tous les honneurs et les biens acquis n’avaient aucune valeur. Cette obsession de vouloir ce que l’on n’a pas et la non reconnaissance de ce que l’on possède sont des caractéristiques dominantes chez Amalek.

Nos sages disent que l’homme est un monde miniature. C’est pourquoi il existe en chacun « un peuple d’Amalek » qui réside discrètement. A la manière d’Haman, nous courons derrière ce qui n’est pas pour nous. Nous désirons profiter de ce monde, manger les meilleurs plats, avoir les plus belles vacances, les films, le foot…Et pourtant Hachem ne nous a-t-Il pas élevés au- dessus de tous les peuples? Ne nous a-t-Il pas offert la Torah et les mitsvot? Ne nous a-t-Il pas promis de jouir avec Lui dans le monde futur? Mais tout cela ne vaut rien pour nous! On passe notre vie à regarder comment les non juifs vivent afin de mieux pouvoir les imiter. On veut parler comme eux, s’habiller comme eux, kiffer comme eux…La Torah nous demande de tuer Amalek qui vit en nous, d’arrêter de regarder le verre vide et de profiter de tout ce qu’Hachem nous a donné. 

Et plus encore, le midrach Tankhouma(Ki tétsé,11) enseigne que tant qu’Amalek existe, le trône et le nom d’Hachem ne peuvent être entiers. En effet, en ressemblant aux nations, on montre aux yeux du monde que ce qu’elles proposent est plus intéressant et plus profitable que la Torah qu’Hachem nous a transmise. Cette attitude représente le plus grand déshonneur de la royauté divine. Comme vous le savez, le décret qui fit trembler nos ancêtres à Pourim a été provoqué par leur association au festin du roi Arachvéroch. Pour un malheureux repas, tout le peuple méritait- il de disparaître? Grâce à ce que nous avons expliqué, nous pouvons comprendre. En se rendant à cette fête, les juifs ont ridiculisé le nom et trône d’Hachem devant tous les goyim. Ils prouvèrent que les plaisirs terrestres offerts par Arachvéroch dépassaient les plaisirs spirituels du Maître du monde. C’est pourquoi le bné Israel n’avait plus de raison d’être et ont été condamnés à disparaître.

 Dans tous les pays, les peuples se révoltent et essaient de changer les lois. Les gens font des grèves et cherchent sans cesse de nouveaux systèmes, de nouveaux dirigeants…Nous, représentants du Roi du monde, nous devons prouver aux non juifs que nous ne voulons pas changer de Roi, ni de lois, ni de mode de vie. Car tout ce que nous a offert Hachem est de loin au-dessus de ce qui existe. Nous devons prendre sur nous le joug des mitsvot et de la Torah avec amour, de plein gré, à la manière de nos pères à Pourim. Car, en faisant ainsi, le nom et le trône d’Hachem seront enfin entiers, et nous mériterons la délivrance finale que nous espérons tant, amen ken yéhi ratson.

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