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La première des Mitsvot

par Itshak Nabet

La paracha de cette semaine,Michpatim,est la continuité de la paracha de Yitro. La Torah énonce les Mitsvot que Moché Rabénou enseigna à son peuple au Mont Sinaï. La première Mitsva est de libérer son esclave juif après six ans de travail. Comme il est écrit : « Lorsque tu achèteras un esclave juif, il travaillera pour toi six ans et la septième année, il retrouvera sa liberté ». Nos sages expliquent que seulement deux types d’hommes juifs pouvaient devenir esclaves. Un voleur qui avait déjà dépensé tout l’argent qu’il avait volé et qui ne pouvait pas rembourser sa dette. Et un homme qui avait accumulé de grosses dettes et qui ne pouvait plus subvenir à ses besoins et ceux de sa famille. Dans ces deux cas de figure, le Beth Din vendait cet homme à un maître qui lui payait le prix de six ans de travail. Avec cet argent, il remboursait ses dettes. Ainsi,la Torah enseigne qu’il était interdit de garder un esclave juif plus de six ans. Le maître était obligé de libérer son serviteur après ces années de service.

Le Rambam zal enseigne qu’un juif ne pouvait être vendu en tant qu’esclave que lorsqu’il y avait la Mitsva du Yovel, c’est à dire à l’époque du Beth Amikdach. S’il en est ainsi, il y a lieu de se demander pourquoi la Torah commença par cette Mitsva si rare. Pourquoi ne débuta-t-elle pas par les Mitsvot qui nous concernent au quotidien, comme la lecture du Chéma, les téfilines, les tsitsit… ?

Pour répondre à cette question, intéressons- nous à cette guémara du traité Kidouchine ( 22,a) qui dit que « celui qui achète un esclave ressemble à quelqu’un qui acquiert un maître. » Le talmud explique qu’un maître n’a pas le droit de manger un pain de bonne qualité et de donner à son esclave un pain de qualité inférieure. Il n’a pas le doit de boire du vieux vin et donner à son esclave du vin jeune. Plus encore,le talmud Yérouchalmi enseigne que si un maître et son serviteur arrivent dans un hôtel tard dans la nuit,et si l’aubergiste ne possède qu’une assiette de viande et une assiette de fallafel, ou s’il ne possède qu’un seul coussin, le maître est obligé de donner le plat de viande à son serviteur et de prendre le plat de fallafel. De même, il dormira sans coussin et l’offrira à son esclave ! Comment comprendre ces guémarot ? Un homme achète un esclave et doit dormir par terre,avec un mal de ventre qui plus est ?

Comme nous l’avons dit,seul un voleur ou un homme couvert de dettes pouvait être vendu en tant qu’esclave. Dans les sociétés occidentales, lorsqu’un voleur est jugé, il est ensuite condamné à une peine de prison. Enfermé avec d’autres brigands, il passe son temps à discuter des différents vols qu’il a commis, de ses futurs projets…Ainsi,après sa peine, il ressort plein de conseils pour encore mieux exercer son passe-temps, avec un agenda rempli de nouveaux associés…La Torah, quant à elle, traite le problème à la source. Pourquoi un voleur fait- il cela ? La plupart du temps, parce qu’il ne sait pas comment les riches ont trouvé cet argent. Il pense que ces gens ne méritent pas cette richesse. Alors il veut rétablir la justice et leur prendre la part qui lui revient ! La Torah propose pour sauver cet homme, de l’éduquer.

La question qu’on peut se poser, lorsque l’on lit notre paracha,est la suivante : qui peut bien acheter un voleur ? Les gens n’ont- ils pas assez de soucis pour vouloir en prendre un dans leur maison ?C’est alors que nous comprenons que seul un tsadik était prêt à prendre ce risque, afin de sauver un de ses frères et pour lui apprendre à vivre. En effet, cet esclave voyait combien son maître travaillait dur pour acquérir son argent. Déjà,tôt le matin, il se lève pour aller prier, puis il étudie et travaille jusqu’à tard le soir. Alors le voleur comprenait que l’argent ne tombe pas du ciel. Que cet homme mérite bel et bien le fruit de ses efforts. Puis,lorsqu’il voit que son maître lui donne son seul coussin ou la seule assiette de viande, il comprend à quel point il est important de donner. Ainsi,après ces six années de service, le voleur avait réellement changé. Il avait appris à donner, à travailler, à faire les Mitsvot…La septième année, ce juif était enfin prêt à reprendre une vie normale. Le maître lui donnait alors une somme d’argent afin de lui permettre de devenir indépendant.

Comme nous l’avons dit, il aurait été plus logique de commencer par des Mitsvot qu’un homme est obligé d’accomplir au quotidien comme les Téfilines, les Tsitsit…Seulement la Torah débuta par cette Mitsva pour nous montrer combien les Mitsvot qui concernent l’homme et son prochain passent avant toutes les autres. Et c’est pourquoi Hillel enseigna à ce non juif qui voulait savoir ce qu’il y avait écrit dans la Torah : » ne fais pas à ton ami ce que tu ne veux pas que l’on te fasse.Voici toute la Torah,et le reste n’est que le développement de cette idée ». Alors,nous comprenons combien nous devons faire attention à ne pas blesser, nous moquer ou humilier les membres de nos familles, nos amis ou nos employés. Nous devons apprendre que le respect d’autrui est une des pierres fondatrices de notre religion. Alors qu’Hachem nous donne les forces de concrétiser Sa volonté et de respecter autrui amen ken yéhi ratson.

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