Itshak NabetParacha

La récompense de la foi

par Itshak Nabet

Dans la paracha de la semaine, Lekh Lekha, Hachem promit à Avraham qu’il aurait une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel. Ce dernier, âgé de plus de quatre-vingts ans, eut foi dans cette annonce. La Torah précise que cette confiance lui fut comptée comme une Tsédaka, comme un mérite selon Rachi zal. Le Ramban zal s’interroge sur ce commentaire: en quoi le fait de croire en cette prophétie représentait- il une quelconque vertu pour Avraham Avinou, qui était déjà depuis longtemps prophète et savait que la parole de Dieu était véridique?

Le Maran de Slovlin zal explique qu’Hachem est par essence entièrement bon et ne désire que donner. Or parfois, même s’Il veut offrir un bienfait à une personne, il manque le récipient pour le recevoir. Car celui-ci ne peut être fabriqué que par l’homme. La Torah vient nous apprendre que ce réceptacle se crée à partir de la Emouna: la foi. Ainsi Hachem montra-t-il à Avraham les étoiles pour lui dévoiler que sa descendance était déjà prête à descendre sur Terre. Et qu’il était en son pouvoir de faire venir au monde ce fils qu’il désirait tant. La paracha nous précise qu’Avraham crut en cette promesse pour nous dire que c’est grâce à cette foi qu’il mérita ce bienfait. Et, plus encore, en permettant à Hachem de pouvoir lui donner, Avraham commit un acte de bonté envers Lui.

Grâce à ce commentaire, nous pouvons également comprendre une des raisons des souffrances. Le midrach nous enseigne que lorsque Itshak avinou demanda à Hachem d’envoyer des épreuves aux hommes, Hachem répondit:  » C’est une bonne chose que tu demandes ». A priori, ce propos est difficilement compréhensible: en quoi les difficultés sont-elles positives pour l’homme? Le Chomer Emounim explique à travers une parabole à quoi cela ressemble. Un homme qui souffre d’une rage de dent, Dieu nous en
préserve, se rend chez son dentiste. Celui-ci sort ses outils de torture et commence à s’occuper de son patient. La douleur de ce pauvre malade est indescriptible (il n’y avait pas d’anesthésie à l’époque). Et pourtant, après une heure de supplice, ce dernier se lève, remercie son médecin et lui donne une grosse somme d’argent… Comment expliquer ce comportement plus qu’étrange?

La réponse est très simple: cet homme sait que grâce à lui et cette opération, il n’aura plus mal et aura enfin de bonnes dents.

Il faut savoir qu’il en est de même pour toutes les souffrances que nous subissons sur Terre. Comme nous l’avons dit, Hachem désire nous donner, mais souvent nous ne sommes pas assez méritants. Alors Il envoie des difficultés pour que nous nous préparions à recevoir ses bienfaits. Donc si nous nous renforçons dans cette foi que tout vient de Lui et que tout est pour le bien, par le mérite de cette mitsva, Hachem peut déverser sur nous son abondance et sa bénédiction. C’est pourquoi c’est une loi du Choulkhan Aroukh ( Ora Haim 230,5) qu’un homme doit s’habituer à dire « Tout ce que le Miséricordieux fait, c’est pour le bien ». De plus,il est fréquent de percevoir clairement, après un certain temps, comment ces souffrances se trouvaient être positives.

Par exemple, la guémara dans le traité Brakhot (60,b) raconte qu’un jour Rabi Akiva se trouva dans une ville peu avant la tombée de la nuit. Il chercha un endroit où dormir, mais à son grand regret il ne trouva que des refus. Alors il dit  » Tout est pour le bien » et décida d’aller s’installer dans les champs, lui, son âne, son coq et sa bougie. Il commença à étudier quand soudain un lion jaillit de l’obscurité, attrapa son âne et s’enfuit. Un peu plus tard un chat sauta sur son coq et le tua. Enfin un vent fort souffla et éteignit sa bougie. Encore une fois, il reconnut que tout était pour le bien et alla se coucher. Le lendemain, il se leva et apprit que l’armée avait pillé la ville et capturé tous les habitants. Or si Rabi Akiva avait trouvé un gîte dans la ville, il aurait été sûrement fait prisonnier. De même, sans toutes ces interventions « naturelles », l’armée aurait probablement entendu son âne ou son coq, ou aperçu la lumière de sa bougie.

Nous devons donc savoir que toutes les difficultés qu’un homme éprouve dans sa vie ressemblent exactement à celles que Rabi Akiva connut. Seulement, parfois, on a la chance de voir de nos propres yeux comment le bien naît de ce qui paraît mauvais alors que, la plupart du temps, ces raisons nous sont cachées. Et c’est dans cette obscurité que nous pouvons fabriquer ce récipient nécessaire pour obtenir les bienfaits dont Hachem désire tant nous gratifier. C’est pourquoi nous devons apprendre d’Avraham avinou que même si les épreuves semblent ne plus finir, il faut s’accrocher à notre foi que Tout est pour le bien. Car c’est justement cette mitsva d’Emouna qui va entraîner la fin de ces moments difficiles pour donner naissance à ces délivrances que nous désirons tellement. Nous vous souhaitons, pour autant, de ne vivre que des instants de joie et de bonheur: qu’Hachem déverse sur nous toutes ses bénédictions afin de le servir dans les meilleures conditions…

A très bientôt et Chabat Chalom.

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