ChémotItshak NabetKi TissaParacha

Une leçon à retenir…

par Itshak Nabet

Cette semaine, dans la paracha Ki-tissa, nous lirons un des passages les plus sombres de notre histoire, la faute du veau d’or. Moshé Rabénou devait apprendre pendant quarante jours et quarante nuits la Torah de « la bouche d’Hachem ». Avant de monter sur le Mont Sinaï, il avertit le peuple de la durée de son absence. A la fin des quarante jours, le peuple attendait impatiemment son chef spirituel. Les heures passèrent et la panique commença à s’installer au sein du campement. Lorsque soudain les conditions météorologiques se déréglèrent… Le ciel de cette belle journée de Tamouz se couvrit d’une obscurité opaque et d’une brume épaisse. A la vue de ce spectacle, les juifs comprirent qu’ils vivaient un événement particulier. « Moshé Rabénou est sûrement mort » crièrent quelques uns, « qu’allons nous devenir? » Les pleurs des bné Israël ajoutèrent à cette panique générale une atmosphère d’enterrement. Et c’est dans ce désarroi que 40000 hommes du Erev rav se levèrent et demandèrent la création d’une idole pour remplacer Moshé Rabénou. Vous connaissez la suite, un veau d’or sortit du feu et une partie du peuple servit cette idole et s’adonna à l’immoralité.

Le rav Chmoulewitz zrouto yagen alénou s’interrogea à propos de cet épisode. Comment cette génération qui avait vécu les miracles de la sortie d’Egypte, de la mer rouge et du don de la Torah se laissa-t-elle entraîner à cette faute si répugnante? D’autant plus qu’il est enseigné dans la Masseret Chabat (105, b) que le Yetser Ara ne fait pas tomber une personne d’un coup. Il la séduit d’abord avec de petites fautes, puis, petit à petit, l’incite à transgresser des interdits plus importants. Si pour des gens simples, il en est ainsi, alors comment expliquer la chute vertigineuse que vécurent nos ancêtres au Mont Sinaï?

Pour mieux comprendre cette faute, il nous faut revenir à la source d’abjection. Lorsque les bné Israël pensèrent à tort que leur maître, celui qui les avaient libérés d’Egypte et leur enseignait la Torah, était mort, un souffle d’angoisse passa parmi eux. Les juifs perdirent leurs moyens et se laissèrent aller au désespoir. A ce moment, ils devenaient vulnérables aux pièges du Yetser Ara et il put les faire tomber dans un puits profond en un instant, chose qui eût été impossible en temps normal. Voilà le terrible enseignement que nous devons retenir de cet épisode. Lorsqu’une personne vit des moments difficiles, commence à paniquer et se pose des questions… Il faut savoir qu’elle se trouve en grand danger, Has véchalom. Alors que faire dans une telle situation?

Une des solutions pour tenir est de s’accrocher à notre foi. Nous devons nous rappeler que tout, dans les moindres détails, provient d’Hachem. Personne ne peut nous faire perdre ou gagner, nous parler mal ou nous faire souffrir si cela n’a pas été décrété d’en haut. Nous devons avoir confiance: tout ce qu’Hachem fait est pour le bien, car aucun mal n’est créé par Lui. Même si parfois les bontés divines ne sont pas visibles de suite, toutes les souffrances et épreuves contiennent de nombreuses utilités: elles permettent à un homme de se rapprocher de son créateur, de faire Téchouva ou de prier. Elles sont aussi, souvent, une préparation à un bienfait que la personne ne mérite pas encore. Elles purifient l’homme de ses fautes et lui évitent de nombreuses souffrances après 120 ans…Ainsi, une personne qui se renforce dans cette foi trouve-t-elle les forces de passer les difficultés et atteindra la vraie joie: celle d’être heureux de son sort. Car de même que la tristesse et l’angoisse ouvrent les portes au Yetser Ara, la joie demeure notre meilleure protection contre ses pièges.

C’est pourquoi nous devons réveiller cette allégresse, en prenant conscience de la chance que l’on a de pouvoir servir le maître du monde. De pouvoir louer et prier le créateur de toutes les créatures, d’étudier Sa sagesse…Et en particulier en ce mois d’Adar, il nous incombe de chanter et de remercier pour tous les bienfaits qu’Il nous procure à chaque instant: santé, famille, argent…En agissant ainsi, nous pouvons être sûrs de ne pas vivre la chute de nos ancêtres. Voilà peut être une raison pour laquelle nous lisons Ki-tissa au mois d’Adar, pour nous apprendre le danger de la tristesse et pour nous aider à servir Hachem dans la joie. Alors qu’Hachem nous aide dans toutes nos entreprises et qu »Il place dans nos cœurs le plaisir de le servir, amen ken yéhi ratson.

Articles Liés

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page