Dov UzanPensée JuivePirké Avot- Les Maximes des Pères

Une mitsva bien accomplie crée un ange

par Dov Uzan

Rabbi Eliezer ben yaacov dit ; « Celui qui fait une mitsva crée, par là même, un ange protecteur, et celui qui fait une avéra crée un ange malfaisant. La téchouva et les bonnes actions sont comme un bouclier face aux épreuves. ».

 

Chaque mitsva accomplie crée un ange et, par cela, renforce notre Yetser Atov (les bons penchants) et nous aide à vaincre notre Yetser Ara (mauvais penchants). Et à l’inverse chaque faute renforce notre Yetser Ara. C’est la raison pour laquelle on dit qu’une mitsva entraine une autre mitsva et qu’une avéra entraine une autre avéra (faute) car l’ange créé par la mitsva nous donne un élan pour en accomplir d’autres. Pour cela nous devons avoir les yeux ouverts face aux attaques du Yetser Ara, car, si nous n’y prêtons pas garde, même aux plus petits détails et signes avant-coureurs, il pourra arriver, avec le temps, que nous trébuchions dans une faute grave.
L’ange crée par une mitsva sera plus ou moins parfait selon la perfection avec laquelle nous avons accompli cette mitsva. Si nous avons oublié une attention ou un détail dans la mitsva alors nous trouverons chez cet ange un certain défaut. Et cela sera encore pire si nous commencions une mitsva et que nous ne la terminions pas, alors il en sera de même pour l’ange crée. Il sera incomplet, il lui manquera un membre. C’est la raison pour laquelle nos hahamim (sages) nous disent que celui qui commence une mitsva et qui ne la termine pas sera puni car l’ange crée incomplet soufre et ressent qu’il est incomplet et différent et demande un jugement contre son créateur et insistera jusqu’à ce qu’une punition soit tranchée contre lui.

C’est la raison pour laquelle Rav Eliaou Loupian, d’après les livres de Kabala, disait que chaque homme doit choisir une mitsva parmi les 613 mitsvot et l’accomplir de la façon la plus parfaite et s’y investir corps et âme. C’est ce que voulait dire également Rabi Eliezer ben Yaacov « Fait une mitsva, choisie par moi-même. ».
. Chaque mitsva que nous faisons nous précède dans le Olam Aba (monde futur) et va proclamer pour lui « préparer pour lui une place dans le Olam Aba. ». Il en a été ainsi pour l’ange qu’a créé Avraham au moment de la Aquéda (sacrifice) d’Itshaq. Il lui a dit ; ne lance pas ta main sur l’enfant. Car Avraham pensait qu’il n’avait pas encore terminé sa mitsva et voulait verser une goutte de sang d’Itshaq. Pour le convaincre l’ange l’a prévenu de ne pas le blesser et que sa mitsva était terminée. Et comme preuve il lui a dit ; C’est moi qui suis l’ange crée par ta mitsva et je suis entier et il ne me manque rien. Et de moi apprend qu’Hachem a agréé ton action.

Dans la paracha Véyetsé il est dit que Yaacov s’était endormi et a vu des anges qui montaient vers le ciel et qui redescendaient. Les hahamim se demandent : Normalement les anges qui siègent en haut auraient dû descendre en premier lieu et ensuite remonter. Leur réponse est qu’il s’agissait des anges créés par Yaacov qui montaient vers le haut et qui ensuite redescendaient pour apporter l’abondance dans ce monde. La guémara, dans Taanit, nous dit que le monde est nourri grâce au mérite de Hanina Ben Dossa car il faisait les mitsvot avec une telle perfection qu’il créait des anges entiers et qui donc redescendaient avec de grandes abondances pour le monde.
La force de la Téchouva.

La guémara Kidouchin nous dit que l’homme est jugé d’après la majorité de ses actes. Si la majorité de ses actions sont de bonnes actions alors celles-ci vont annuler le peu d’avérot qu’il a commis. Ainsi nous disent les hahamim dans Yoma ; grande est la téchouva si elle est sincère car les fautes accomplis de façon involontaires se transforme alors en mérite et donc lorsque nous nous repentons sur une faute commise alors l’ange mauvais qui avait été créé devient notre avocat, et au final nous avons une majorité d’anges qui nous défendent. Nous pouvons ainsi expliquer le premier verset de la paracha Ki Tetsé « Ki Tetsé la milhama al oyveha vénatnou Hachem élokéha béyadéha » (Lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis, Hachem ton D.ieu te le donnera dans ta main.). Le verset débute par le pluriel (tes ennemis) puis se termine au singulier (je te le donnerai). Ceci fait allusion au fait que nous devons sortir en guerre contre les anges destructeurs que nous avons créés par nos fautes, mais il se termine au singulier pour nous apprendre qu’une faute peut devenir un mérite par la téchouva, et même une seule de ces transformations peut suffire pour avoir une majorité de mérites et nous permette de nous faire appeler tsadik aux yeux d’Hachem.

La question qui se pose est la suivante : Comment la téchouva peut déraciner la faute ?

Sur cela Rabi Meir Rabinovitch explique que la téchouva n’a pas la force de supprimer la faute et de faire en sorte que celui qui a fauté soit exempté de punition comme quelqu’un qui n’a jamais commis cette même faute. La force de la téchouva est faire dominer l’attribut de miséricorde jusqu’à ce que la colère d’Hachem disparait et qu’il change d’avis et ne lui envois plus la punition. Elle a un effet temporisateur. C’est comme un fils qui a fauté aux yeux de son père. Celui-ci est en colère et veut punir son fils. Ce dernier se présente alors devant son père et lui demande pardon et lui présente toutes sortes d’excuses et de promesses pour l’avenir, jusqu’à ce que le père ne puisse plus le punir, même si son action mérite une punition. Mais cette faute reste présente dans l’esprit du père.
Le même processus est en action avec la téchouva. Elle réveille la miséricorde d’Hachem jusqu’à ce qu’il ne puisse plus punir le fauteur. Rabi Meir nous explique le sens de la phrase de Rabi Eliézer lorsqu’il nous dit que la téchouva est comme un bouclier. De la même façon qu’un bouclier n’annule pas la présence de la flèche ou de l’épée, sa force est de faire un écran face à cette flèche ou à cette épée. L’épée devient alors inoffensive même si elle continue d’exister. Pareil pour la téchouva : Même si la punition existe encore, la force de la téchouva est qu’elle met un écran entre nous et cette punition de façon à ce qu’elle devienne inoffensive. Cette comparaison avec le bouclier est très pertinente car, de la même façon qu’un bouclier n’est utile que si nous le plaçons entre l’épée et nous et si nous le déplaçons constamment en fonction de la trajectoire de cette épée ou de cette flèche, de même notre téchouva doit être cadrée selon nos actions. Si nous commettons une mauvaise action avec notre main, par exemple, alors nous devrons faire de bonnes actions avec nos mains. Et si cela était fait avec nos pieds alors les bonnes actions devons également être faites avec nos pieds ; comme courir pour aller au Beit Haknesset ou danser dans un mariage. Et ainsi de suite pour chaque membre.

Rabi Nathan Gochtetner dit qu’il y a deux sortes de téchouva : Il y a la téchouva parfaite qui a même la force de déraciner la faute et il y a la téchouva, également parfaite, qui n’a pas cette puissance mais qui a quand même la force de nous protéger d’une certaine punition ou épreuve qui alors ne nous atteint pas.

Rabi Yéochoua a dit : Regarde la force de la téchouva !! Et cela à travers l’histoire de Ménaché, le fils du roi Hizkiaou, qui avait commis toutes les erreurs possibles contre Hachem. Il s’est livré à toutes sortes d’idolâtries, il a fait de la sorcellerie et de nombreuses autres fautes. Et le pire c’est qu’il les faisait dans l’intention d’énerver Hachem. Un jour Hachem a fait en sorte que le chef des armées du roi d’Achour fit prisonnier Ménaché. Il le jeta dans un grand tonneau rempli d’urine et fit allumer le feu en dessous. Ménaché a alors imploré toutes les idoles qu’il connaissait, les unes après les autres, mais sans résultats. C’est alors qu’il s’est souvenu du D.ieu de son père et se mis à l’implorer de tout son cœur. Les anges fermaient toutes les portes et fenêtres du ciel pour que sa prière, après toutes les fautes commises, ne puisse monter vers Hachem. Hachem leur a alors dit : Si je n’accepte pas sa téchouva et ne le remette pas comme roi à Jérusalem comme il était avant, alors je ferme la porte devant chaque Baalé Téchouva (personne qui veut se repentir) dans le futur. Hachem écouta donc sa prière et Ménaché su, à ce moment, qu’Hachem était le vrai D.ieu et compris qu’il avait été jugé avec l’attribut de miséricorde. C’est une preuve supplémentaire que la téchouva est un bouclier face aux épreuves. Car sans ses prières et son repentir Ménaché allait vers une mort certaine.

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