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Les rêves de Yossef

par Itshak Nabet

Nous assistons, dans la paracha de la semaine,Vayéchèv, à un des passages les moins compréhensibles de la Torah: la vente de Yossef Atsadik par ses frères. Nous pouvons constater que toute cette histoire commença à partir des rêves que Yossef raconta. Nous allons essayer de comprendre pourquoi ses songes étaient si dérangeants et quelle leçon la Torah est venue nous enseigner à travers notre paracha.

A ces fins, une petite introduction s’impose. Il existe une force psychique indispensable pour espérer évoluer dans tout domaine, l’ambition. Et c’est pourquoi chaque juif doit avoir celle de se rapprocher d’Hachem, de se parfaire ou de fonder un foyer de Torah… Puisque sans cette volonté, il y a peu de chance de pouvoir véritablement avancer. Mais il faut savoir que celle-ci s’avère parfois n’être qu’une simple illusion, et donc tout à fait improductive. Par exemple, un homme qui souhaiterait se renforcer dans l’accomplissement des mitsvot tout en continuant à dormir, manger et vivre comme il le fait jusqu’à présent ne peut justifier le qualificatif d’ambitieux mais de rêveur. Car si le désir d’évoluer ne se traduit pas par des actes, c’est une preuve que cette volonté n’est pas sincère,et qu’elle ne dépassera jamais le stade de la velléité… A l’inverse,celui qui veut vraiment changer multiplie les prières et organise sa vie pour réaliser ses ambitions. Ainsi, en examinant les moyens que l’on se donne pour parvenir à ses fins, chacun peut juger s’il évolue dans le rêve ou la réalité.

Le Sfat Emet zal explique que Yossef Atsadik servait son créateur avec un engagement extrême. Tous ses actes se trouvaient imprégnés de crainte et d’amour d’Hachem. Il désirait également que tout le peuple juif accomplisse la volonté divine avec cette même perfection. Que chaque juif se détache de la matérialité et arrive à vivre avec la présence divine, en toute circonstance, au travail, à la maison, en exil…

Or lorsque ses frères entendirent les ambitions qu’il avait pour les bné Israël, ils pensèrent que celles-ci étaient de doux rêves qui ne pourraient jamais se réaliser. Il leur semblait inconcevable que tout un peuple atteigne une telle perfection à travers les générations et les exils. Et, en outre, cette conception représentait à leurs yeux un véritable danger pour l’avenir de notre peuple. Car les juifs ne parvenant pas à servir Hachem comme il se doit en viendraient sûrement à tout abandonner. C’est pourquoi ils voulurent prouver à Yossef  » le rêveur » que ses ambitions étaient irréalisables. Ils décidèrent donc de le vendre à des Arabes afin qu’il se confronte à la réalité de l’exil et change sa manière de penser.

Cependant, il s’avéra que Yossef Atsadik continua à vivre avec cette même ambition, ce même désir de perfection. Au fin fond de l’Egypte, dans la maison de Potifar, puis en prison, il resta constamment attaché à Hachem. Seul contre tous et rejeté par ses frères, il n’abandonna pas ses idéaux et se donna les moyens de servir le Créateur avec la perfection qu’il désirait tant. Et après vingt-deux ans d’épreuves,il prouva à ses frères que cette ambition n’était pas fictive. Plus encore, il devint l’exemple qu’il était possible de rester intègre au sein de ce pays d’impureté, ce qui donna la force aux bné Israël de tenir pendant les 210 ans en Egypte.

La Torah, dans notre paracha, nous apprend donc comment réussir à transformer nos rêves en réalité. Le premier point à retenir, c’est qu’il ne faut jamais baisser les bras. Yossef Atsadik dut se battre pendant de longues années avant de parvenir à son but. De même, chaque juif ne doit pas se décourager devant la répétition des échecs. Il faut essayer autant de fois qu’il est nécessaire, car c’est de cette façon que l’on prouve à Hachem que l’on désire vraiment cet accomplissement.
Ensuite, il est important de comprendre que la prière est indispensable pour réussir toute entreprise. Il est écrit que Potifar vit qu »Hachem était avec Yossef ». Nos sages ont expliqué que Yossef priait pour chaque petite chose, ce qui provoquait sa réussite. Là encore, nous devons nous inspirer de notre ancêtre et ne pas hésiter à supplier le créateur pour qu’Il nous aide.
Enfin il faut savoir que les prières ne se réalisent que si elles sont accompagnées d’actes. C’est pourquoi même si nous prions Hachem de tout notre cœur, nous devons fournir les efforts nécessaires pour réaliser nos rêves. Comme nous l’avons dit, les prières sont particulièrement écoutées pendant les jours de hannouka. Hachem peut nous transformer entièrement, et nous élever au-dessus de notre niveau, mais à la condition que nous remplissions notre part du contrat! Nous devons essayer de prier avec ferveur, d’étudier plus et de multiplier les mitsvots, etc.

Pendant huit jours nous allons remercier Hachem pour le miracle de hannouka. Mais il faut savoir que tous les ans Hachem renouvelle ses miracles. De même qu’ Hachem permit aux cohanim d’accomplir leur folle ambition d’allumer la Ménora pendant huit jours alors qu’ils ne possédaient d’huile que pour un seul, Il donne,tous les ans, la possibilité à chacun de réaliser toutes ses ambitions, même celles qui semblent hors de portée. Mais pour pouvoir mériter ces miracles, il faut déjà chercher et trouver la petite fiole qui est en nous.
Nous devons donc réveiller la spiritualité que nous possédons et prouver à Hachem que nos ambitions sont concrètes et non de simples rêves.
Nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de Hannouka

Dvar Thora inspire de livre Divres Hithazkout sur Hannouka

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