Fêtes juivesItshak NabetPourim

Un Amour inconditionnel

par Itshak Nabet

Comme vous le savez, nous sommes à l’aube d’une des fêtes les plus importantes de l’année, celle de Pourim. Une des mitsvot de ce jour est la lecture de la Mégilat Ester. Nous avons ainsi, homme et femmes, l’obligation d’écouter ou de lire dans un parchemin cacher ce texte une fois la nuit et le jour. Cette Megilat Ester nous raconte comment tous les juifs du monde échappèrent à un décret de mort par l’intermédiaire de Mordékhaï aTsadik et Ester aMalka. Le Midrach nous enseigne que la particularité de ce décret est qu’il avait été signé par Hachem « Lui-même ». En effet, les bné Israël,à cette époque,s’étaient détournés du droit chemin et avaient commencé à abandonner la Torah et les mitsvot. Cependant, Mordékhaï et Ester surent remobiliser le peuple. Après trois jours de pleurs et de Téchouva, les bné Israël retrouvèrent grâce aux yeux de leur Créateur. Et,en plus d’être sauvés, ils purent se réjouir de la chute de tous leurs ennemis le 14 et 15 Adar,dates qui deviendront des jours de fête pour les générations suivantes. De nombreux commentateurs, dont l’admour de Slonim zal, s’interrogent sur « le comportement » d’Hachem dans cette histoire. Si les juifs avaient mérité la mort à cause de leurs actes et que le jugement avait été signé, comment Hachem, le Dieu de Justice et de Vérité,a-t-Il pu annuler ce décret Divin? N’était-ce pas un manque de Justice d’effacer ce verdict?

Nous allons nous aider de la parabole suivante pour répondre à cette question. Un jour,un roi et son fils unique chevauchaient dans les prairies et les forêts du pays. Lors de cette balade, le cheval du prince trébucha et projeta le jeune homme dans un marécage plein de boue. Son corps gisait inerte dans la vase. Le roi savait que chaque seconde était décisive. Il sauta de son cheval et s’enfonça avec ses habits royaux et sa couronne dans le marécage pour sauver son fils. Même si un roi représente l’image de la Splendeur et de la Majesté, tout cela ne fait pas le poids face à l’amour qu’Il a pour son fils. A cet instant, il n’y plus de royauté, plus de cour royale…la seule chose qui compte,c’est la vie de son enfant. Hachem est appelé dans les textes de prière Avinou Malkénou, « notre Père, notre Roi ». Ainsi,lorsque nous nous détachons de Lui, nous « coupons » ce cordon ombilical et il ne reste plus que notre Roi. Or un roi doit faire régner sa crainte et sa justice. Ainsi,lorsque les bné Israël abandonnèrent la Torah et les Mitsvot, Hachem « fut contraint » de condamner ses sujets rebelles à la peine capitale. Mais une fois que Mordékhaï et Ester réveillèrent le peuple juif, lorsque celui-ci leva les yeux au ciel et implora la pitié de leur Père, Hachem mit de coté ses attributs royaux et sauva ses enfants de la mort. Et même si ce sauvetage entache un peu son image de justice, rien ne peut rivaliser avec l’amour d’un père pour son fils.

Il est écrit dans la Michna de Méguila et dans la Halakha que tout celui qui lit la Mégilat Ester rétroactivement (la fin avant le début) n’est pas quitte de son obligation. Nos sages expliquent que celui qui lit cette histoire comme un fait divers, comme un événement révolu,n’est pas quitte. Car à travers ce texte, nous devons comprendre à quel point Hachem nous aime. Malgré toutes les bêtises qu’un homme peut commettre, il reste toujours le fils du Créateur. Seulement, pour pouvoir jouir de cette relation paternelle, nous devons nous comporter avec Lui comme des enfants et non comme des étrangers. Ainsi, le jour de Pourim,nous nous déguisons pour montrer à Hachem que même si,extérieurement,nous sommes comme des singes, des cow-boys ou des racailles, tout cela n’est qu’un déguisement. Au fond de chacun d’entre nous réside ce fils unique qui ne désire qu’une chose: recréer ce lien privilégié.

Pendant vingt-quatre heures,chacun a donc la possibilité de vivre Pourim comme à l’époque de Mordékhaï. Si nous profitons de ce jour pour lever les yeux au ciel et déclarer à Hachem combien on l’aime, alors automatiquement Hachem se comportera avec nous comme un Père. Et de même qu’Il annula le décret qu’Il avait Lui-même signé, nous pouvons ainsi tous annuler les mauvais décrets signés à Roch Hachanna et Kippour. Alors ne passons pas à coté de cette occasion unique. N’oublions pas,lors du festin de dimanche, de prendre quelques minutes pour demander à Hachem qu’Il nous envoie les délivrances que nous désirons tant. Car de même qu’il est écrit qu’en ce jour nous devons donner à tout celui qui tend la main, de même le Créateur donne à tout celui qui demande. Voilà,en quelques mots, un des objectifs de Pourim. Alors prions dès à présent pour pouvoir profiter pleinement de cette formidable journée, et pour pouvoir atteindre cette parfaite réconciliation entre nous et Notre Père.

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