BamidbarChéla'h LékhaItshak NabetParacha

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par Itshak Nabet

Dans la paracha de la semaine,Chelakh, la Torah nous raconte la faute qui empêcha l’entrée du peuple en Terre d’Israël. Après avoir reçu la Torah et avoir construit le Temple portatif, les bné Israël prennent la route vers la Terre promise. Alors qu’ils s’approchaient des frontières, les responsables demandèrent à Moché Rabénou qu’il envoie des explorateurs pour établir un plan d’attaque et évaluer les forces ennemies. Moché Rabénou sélectionna donc douze Tsadikim afin d’accomplir cette mission.

L’expédition dura quarante jours. A leur retour, le rapport est catastrophique:  » La terre que nous avons visitée est une terre qui dévore ses habitants. Et tous les gens qui y vivent possèdent une force et une taille incommensurables. Nous vîmes même des géants. Nous étions comme des sauterelles à leurs yeux… » A la suite de ces déclarations, un vent de panique souffla au sein du camp. Le peuple effrayé envisage de retourner en Egypte.

Cette dernière et dixième révolte fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Hachem appela Moché Rabénou et lui annonça que cette génération qui eut le privilège de voir tant de miracles et qui se rebella envers son Bienfaiteur ne verrait pas la Terre Sainte. De nombreux commentateurs essaient de comprendre comment ces dix explorateurs,qui avait été choisis pour leur valeur morale et leur intégrité,avaient pu commettre une faute aussi grave( deux d’entre eux: Yéochoua ben Noun et Calev ben Yéfouné essayèrent au contraire de défendre la Terre d’Israël).

Le rav Dessler zal explique dans un exposé qui s’intitule Un regard véridique une notion fondamentale qui va nous aider à répondre à cette question. Nous lisons dans la Torah qu’il est interdit à un juge de recevoir des cadeaux d’un des partis. La guémara dans le traité Kétouvot (105,b) demande: pourquoi ne peut-il pas recevoir de présents? Qu’il les prenne et qu’il juge avec droiture… Celle-ci répond qu’une fois qu’un juge a reçu d’une des parties, il ne peut plus dorénavant voir les défauts de celle-ci. Et même si ses collègues lui montrent le jugement le plus objectif, il ne pourra pas l’accepter. Nos sages racontent l’histoire d’un juge qui se nommait rabi Ichmael. Celui-ci possédait des terres et des fermiers qui travaillaient pour lui. Tous les vendredis, un de ses métayers lui apportait un panier de fruits et de légumes de son propre potager. Un jour,ce paysan eut une affaire à traiter au Beth Din de rabi Ichmael le jeudi. Le métayer en profita pour apporter au rav son panier de fruits. Rabi Ichmael craignit d’être influencé par ce panier arrivé un jour plus tôt. Il le refusa donc et se retira de l’affaire. Lors du jugement, il se plaça à la porte du Beth Din et écouta les argumentations. Il sentait au fond de lui qu’il désirait que son métayer sorte vainqueur et espérait qu’il apporte les arguments convaincants. Il comprit que le panier était la cause de cette perte d’équité. Il pensa que si déjà des fruits qu’il n’avait pas pris et qui étaient à lui avaient pu engendrer une telle corruption, celui qui recevait vraiment des cadeaux devait perdre tout sens de la justice.

Nous devons savoir que chacun d’entre nous est amené à juger. Chaque jour,nous pesons le pour et le contre afin de prendre des décisions. Comme nous l’avons expliqué, même si nous pensons être le plus honnête possible, nous devons savoir qu’il est presque impossible de juger efficacement. Pour la simple raison que nous sommes corrompus de la tête aux pieds par nos intérêts personnels et nos désirs. Par exemple, un étudiant désire gagner un peu d’argent. Il cherche un travail et trouve un poste de serveur la nuit. Il est confronté à un dilemme: ce travail va-t-il nuire à mes études? Il va essayer de soupeser les arguments en présence,de délibérer, mais toutes ses réflexions sont faussées! L’argent qu’il désire gagner va très vite faire pencher la balance.

Le Zohar Akadoch explique que les explorateurs ne désiraient pas rentrer en Israël pour deux raisons. Premièrement,ils craignaient de perdre leur place de chef de tribu. Ensuite,ils ne voulaient pas se séparer de Moché Rabénou,leur guide. En effet, tout le monde savait que Moché Rabénou ne pourrait pas entrer en Terre Sainte. Ainsi,malgré leur valeur et leur intégrité, ces dix tsadikim furent tout simplement troublés par leurs intérêts personnels. Ils explorèrent la Terre avec un regard négatif qui émanait de leurs désirs de rester dans le désert.

De cette paracha,nous devons apprendre combien il est difficile de voir les choses de manière claire. Le seul moyen pour y parvenir est d’étudier des cours de morale afin de déraciner les mauvais traits de caractère qui faussent notre vision. Car ce sont très souvent la paresse, l’orgueil, la haine ou les désirs qui nous poussent à faire de mauvais choix. Cependant, il faut de longues années de travail pour enlever toutes ces mauvaises pousses. C’est pourquoi il est important de prendre l’habitude de demander conseil à des rabanim. Premièrement parce qu’ils peuvent résoudre le problème de manière objective, sans être orientés par nos intérêts personnels. De plus,ces sages savent ce que la Torah préconise de faire dans telle situation. Enfin Hachem leur donne une aide spéciale afin de guider ceux qui s’adressent à eux. Alors prions que le Créateur guide nos chemins et qu’Il nous permette de voir la vérité, amen ken yéhi ratson

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