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A la recherche d’Itshak avinou

par Itshak Nabet

Si la Torah akedocha nous décrit avec soin la vie d’Avraham avinou et de Yaakov avinou zroutam yagen alénou, elle nous donne très peu d’informations sur Itshak avinou. Nos savons qu’il a presque été sacrifié sur un autel et que son père a envoyé son serviteur afin de lui trouver une femme. Puis, dans la paracha Toldot, nous verrons qu’il fut obligé de s’exiler en terre de pelichtim à cause de la famine et que, là-bas, il fit fortune en creusant de nombreux puits. Mais, à plusieurs reprises, les habitants de la région lui réclamèrent ses sources d’eau qu’il rendit sans rien dire. Enfin, son récit s’achève sur la transmission des bénédictions qu’il voulait donner à Essav et qui arrivèrent à Yaakov grâce à la ruse de Rivka notre mère.

Comme vous pouvez le constater, sa biographie se résume à quelques passages de sa vie dans lesquels notre père semble plus passif qu’héroïque. Essayons de comprendre le message que nous a transmis Itshak avinou.
Le rav Pinkous soulève de nombreuses questions sur son existence.
Pourquoi, dans la paracha de la semaine, n’alla-t-il pas lui-même chercher sa femme, comme le fera son fils Yaakov avinou et comme le veut la loi juive qui stipule qu’un homme doit voir la femme qu’il va épouser?
Pourquoi, lors du sacrifice d’Isthak, la Torah dit elle: »Elokim éprouva Avraham »: n’était-ce pas une épreuve aussi pour Itshak, alors âgé de 37 ans, de se laisser tuer pour Hachem?
De plus, comment Itshak a-t-il pu vouloir donner ses bénédictions à Essav? Ne savait- il pas que c’était un racha, et qu’il volait, tuait, pratiquait l’idolâtrie et l’inceste?
Enfin, pourquoi laissa-t-il les pilichtim lui prendre ses terrains sans rien dire? Il aurait dû au moins se plaindre au roi avec qui il avait un accord.
Afin de répondre à ces questions, expliquons un peu qui était Itshak avinou. Chacun de nos pères a développé une manière spécifique de servir Hachem: Avraham a répandu le Hessed (la bonté), Yaakov le Emet (la vérité) et Itshak la Guévoura (la puissance). La Guevoura, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne consiste pas à utiliser sa force et à se confronter à ses ennemis. Itshak avinou nous dévoile que la vraie Guévoura, c’est de comprendre que la puissance n’appartient qu’au créateur. Que tout ce qui nous arrive dans la vie a été décidé et voulu par le maître du monde. A partir de cet axiome, il annula entièrement sa personne et fit disparaître toute initiative personnelle afin de devenir un pion entre les mains de Dieu. Et c’est pour cette raison qu’il ne voulut pas se battre pour ses puits, car, dans sa démarche, il pensa : Hachem dirige le monde dans ses moindres détails, Il règne, juge et exécute. Si je ne mérite pas cette richesse, c’est son droit de la reprendre. Et dans le cas contraire, Il m’en donnera d’autres car rien n’est difficile pour Lui. C’est donc avec cette confiance en la justice divine qu’il abandonna ses puits et en ouvrit ailleurs à plusieurs reprises.

De même, il semble très probable qu’Il connaissait les actions d’Essav, mais puisqu’ Hachem avait décidé de le faire naître en premier, à lui revenaient le droit d’aînesse et les bénédictions. Voila pourquoi il les donna à Essav, contre toute logique, et ne voulut pas aller contre la volonté divine en bénissant Yaakov. Cependant, il savait que si ce dernier les méritait, Hachem lui accorderait ses faveurs par un autre moyen.

Ainsi Itshak avait-il décidé de s’effacer devant les événements qui se présentaient à lui. Et lorsque son père lui annonça qu’il serait sacrifié, il alla le cœur léger vers l’autel, exigeant de son géniteur qu’il l’attache fort, et chanta des louanges afin qu’Hachem accepte son offrande. Mourir pour Hachem ou vivre pour Hachem était égal pour lui. La Torah, précisa Elokim, éprouva Avraham car pour Itshak, c’était normal, ce n’était pas une épreuve. De même était-il convaincu que la femme que son père lui amènerait serait celle choisie par Hachem, et il laissa carte blanche à Avraham avinou.

Il est important de comprendre que la Torah ne nous demande pas de nous comporter comme nos ancêtres. En effet, celle-ci est venue limiter et encadrer notre service divin. Le Hessed doit être effectué avec parcimonie: on ne doit pas donner de manière excessive à tout le monde comme le fit Avraham avinou. De même ne devons-nous pas nous annuler entièrement face à la réalité comme le fit Itshak avinou. Cependant, il est évident que nous devons utiliser les gènes du Hessed et de la Guevoura qu’ils nous ont transmis. Alors, à notre niveau, nous devons nous inspirer de la vie d’Itshak avinou et il nous faut comprendre que tout vient d’Hachem. Personne ne peut nous prendre quoi que ce soit si Hachem ne l’a pas décrété. L’argent, la santé, le conjoint, la famille… Rien ne provient du hasard.

Avec cet axiome clairement ancré dans nos têtes, nous pouvons ainsi éviter beaucoup de disputes, de fautes et de Hilloul Hachem. Ainsi, en apprenant la Guevoura, nous parviendrons rapidement à détruire notre pire ennemi: le Yetser Ara, comme il est écrit: Qui est le puissant? Celui qui maîtrise son Yetser.Alors méditons, mes chers amis, sur cette leçon d’Itshak avinou, et qu’Hachem nous aide à l’appliquer en toutes circonstances.

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