HistoiresItshak Nabet

Une arme contre l’épée

par Itshak Nabet

Au début de la paracha Vayichlakh, Yaacov se prépare à rencontrer son frère Essav. Nos sages enseignent qu’il accomplit trois actes: il lui envoya des cadeaux pour l’apaiser, pria Hachem afin qu’Il le protège et se prépara à la guerre. Cette préparation au conflit était essentiellement spirituelle. En effet, Essav venait avec 400 soldats. Les chances de Yaacov avinou de l’emporter étaient vraiment très faibles. Yaacov dut se renforcer dans la foi que  » Ein Od Milévado », il n’existe rien d’impossible pour Hachem. Même quelques hommes peuvent vaincre des armées. Et, effectivement, Hachem fit un miracle: après plus de trente années de haine, Essav se calma soudainement et embrassa même son frère. Nous apprenons de cet épisode à quel point la foi et la prière peuvent nous protéger de tous les dangers, comme l’illustre l’histoire suivante:

Avi et Lior étaient deux amis qui vivaient en Israël. Après avoir fait leur service militaire ensemble, leurs chemins se séparèrent. Lior fit des études de comptable à Tel Aviv et commença à travailler à son compte. Pour sa part, Avi avait effectué des petits boulots avant de se marier. Pendant ces années, Avi se renforça dans l’accomplissement des Mitsvot. Il devint Chomer Chabat et suivait régulièrement les cours d’un grand rav de Jérusalem. Souvent, Avi parlait à son ami du nouveau chemin qu’il avait pris. Il essayait de le convaincre de se rapprocher d’Hachem. Cette semaine, Aviavait marqué un point. Lior avait accepté de venir écouter le cours hebdomadaire de Torah auquel Avi participait.

La veille du chiour, Avi parti voir son rav et lui expliqua qu’il viendrait avec un ami très éloigné de la Torah et des Mitsvot. Le rav proposa de parler à ce dernier après le cours et de lui donner une bénédiction. Comme prévu, après le chiour, Lior entra dans la pièce du rav pour un entretien particulier. Dix minutes plus tard, il sortit et rejoignit Avi.  » Alors, que t’a dit le rav? » demanda Avi.

_ Il me raconta qu’une fois en Egypte, Moché rabénou vit un Égyptien qui frappait un juif. Alors, il sauva le juif et tua l’Egyptien. Lorsque Pharaon apprit ce meurtre, il le condamna à mort. Les gardes royaux l’attrapèrent et l’emmenèrent au palais afin de l’exécuter. Alors Moché rabénou plaça toute sa confiance en Hachem. Il pria le Créateur en son cœur. Le bourreau leva son épée pour lui couper la tête. Moché Rabénou ne désespéra pas et continua à compter sur la Miséricorde Divine. Soudain, le miracle se produisit. Le cou de Moché Rabénou se transforma en marbre et l’épée se cassa. Il en profita alors pour s’enfuir d’Egypte. »

Avi n’en revenait pas. Il avait pensé que le rav lui parlerait de l’importance de vivre comme un juif, du lien unique qui existe entre nous et Hachem… Pourquoi avoir parlé de ce Midrach? Lorsqu’il demanda au rav, la semaine suivante, la raison de ce choix, il lui expliqua ne pas savoir non plus. « C’est la seule chose qui me soit venue à l’esprit. » Répondit le rav.

« Les chemins d’Hachem ne sont pas comme nos chemins « dit le prophète. Hachem savait ce que Lior avait caché à Avi et au rav. Depuis plus d’un an, Lior travaillait comme comptable pour la mafia japonaise. Chaque mois, sa paie était déposée, sous enveloppe, dans sa boite aux lettres. Ni vu, ni connu. Seulement quelques temps après sa rencontre avec le rav, une chose d’étrange se produisit: sa lettre n’arriva pas. Il pensa qu’il s’agissait d’un simple oubli. Après une semaine de retard, il décida de se servir lui-même. Il préleva son salaire d’une des liasses de billets qui passaient entre ses mains. Le mois suivant, le scénario se répéta. Seulement cette fois-ci, les événements se déroulèrent autrement. Quelques heures après avoir prélevé son salaire, il sortit de chez lui pour acheter des cigarettes. A peine fut-il sorti de son appartement qu’il fut assommé, ligoté et emprisonné par le chef de la mafia locale.

A son réveil, celui-ci commença à l’accuser d’avoir volé dans la caisse. On lui montra la vidéo de son larcin. Malgré ses arguments, le chef de la mafia le condamna à la mort par l’épée. Soudain, l’histoire de Moché ressurgit dans son esprit. Il pria pour la première fois de sa vie. Il se persuada que rien n’échappait à la Volonté Divine: Ein Od Milévado. Le Samouraï sortit son sabre de l’étui. Lior ne céda pas à la panique, Hachem était là pour lui. Alors que le chef leva son arme pour abattre son comptable quand une voix surgit de la cuisine:  » Tu es fou, que fais- tu?! » Le monde s’arrêta, et tous les regards se tournèrent vers la femme du chef.  » Tu ne te rappelles pas que c’est lui qui sauva notre fils, il y a un an? » Soudain, le samouraï coupa la corde qui serrait les mains du comptable.  » Tu as de la chance d’avoir fait ça! Maintenant sors d’ici, je ne veux plus te voir t’occuper de nos affaires. »

Lior, dont le visage s’était liquéfié, quitta en tremblant l’appartement. Il commença, à partir de ce jour là, à faire Téchouva. Il raconta son histoire de nombreuses fois dans les conférences pour BaaléTéchouva et terminait toujours en disant  » Je vous avoue, mes chers amis, que je n’avais jamais sauvé son fils!  »

Rabi Haïm de Vologine enseigne dans son livre Nefech haHaïm (porte 3, chapitre 12):  » Il existe une force incroyable pour annuler les décrets et protéger un homme. Si un homme arrive à ancrer dans son coeur qu’Hachem est le vrai Dieu, qu’il n’existe aucune force hors de Lui, que tout ce qui existe n’est qu’une expression de Sa volonté, alors toutes les forces et tous ses ennemis s’annuleront face à lui, et ils ne pourront rien contre lui. »

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