Itshak Nabet

Celui qui honorait le Chabat

par Itshak Nabet

Cette histoire s’est passée il y a près de vingt ans, alors que le rav Klein était encore à la yéchiva. Un jour qu’il était parti prendre l’air avec son compagnon d’étude dans la cour de la yéchiva, un des voisins s’approcha d’eux. Puis il demanda aux bakhourim s’il pouvait leur parler. « Bien évidemment, que pouvons-nous faire pour toi ? » Répondit le rav Klein.

« Ecoutez, j’avais des invités qui devaient venir souper avec nous vendredi soir. Hélas, ils ont eu un empêchement, et je vais me retrouver seul avec ma femme pour le repas de Chabat. Accepteriez vous de venir après la prière afin de manger chez nous ? »

Le rav Klein ne savait pas quoi faire. D’un côté il était difficile de refuser l’invitation de ce bon juif. D’un autre côté, cet homme avait la réputation d’être pauvre: il vivait de réparations qu’on lui demandait d’effectuer de temps à autre. « Avec plaisir ! » répondit l’étudiant. Puis il expliqua à son ami qu’il valait mieux éviter de le vexer. « Tout au plus, on écoute le kidouch, on mange un petit bout de pain avec des salades, on chante et fait des divré Torah puis on rentre dîner à la yéchiva. »

Après la prière, nos deux amis se rendirent chez le voisin en question. Quelle ne fut pas leur surprise de voir une table joliment dressée avec des couverts en argent et des assiettes en porcelaine. Ils écoutèrent le kidouch, puis la maîtresse de maison apporta de nombreuses salades et du pain frais. Après quelques chants de Chabat, elle apporta cinq sortes de poissons. Son mari insista pour qu’ils goûtent de chaque plat. Alors, il demanda la permission à ses invités de prendre la parole et fit un très joli Dvar Torah. Ensuite, sa femme mit à table cinq sortes de viande. Encore une fois, le voisin exigea des invités qu’ils mangent de chaque met. Le rav Klein n’en pouvait plus mais, pour ne pas faire de la peine à ce couple, continua à manger. Enfin, elle apporta de très bons desserts qui se laissèrent déguster sans appétit.

Lorsqu’ils sortirent de là, les deux étudiants ne comprenaient pas d’où ses hôtes avaient trouvé l’argent pour ce repas de roi.

Les années passèrent, et le rav Klein commençait à se faire connaitre du public. Un jour, on lui demanda de participer à une soirée de soutien pour des institutions de soutien à la Torah. Pendant que les grands rabanims faisaient leurs discours, le rav Klein observait le visage des gens présents dans la salle. Soudain, il s’arrêta sur une personne qui lui semblait connue. Un des hommes qui siégeait à la table d’honneur n’était en effet autre que ce bon réparateur.

A la fin de la soirée, il se rapprocha du donateur, le bénit et lui demanda s’il se rappelait de lui.  » Bien sûr, tu étais venu chez moi un vendredi soir. »

-Dis-moi, comment à cette époque avais-tu pu nous recevoir aussi bien ? Et comment es-tu devenu un des plus grands donateurs de ces institutions ?

-Tu te rappelles que je faisais des réparations à gauche, à droite ? Et bien, la moitié de l’argent que je gagnais, je le donnais à ma femme le jeudi pour qu’elle achète des plats en l’honneur du Chabat. Pour ta seconde question, écoute bien : il y a quelques années, ma femme me demanda de planter un clou dans le mur. Après deux, trois coups de marteau, je vis qu’il y avait un trou. Habitant sur le flanc d’une montagne, je me suis dit que peut-être il y avait un espace entre mon mur et la roche. Je continuai à casser le mur et je dévoilai un espace immense que l’entrepreneur avait refermé, je ne sais pas pourquoi. Comme cet espace se trouvait derrière mon mur, il m’appartenait. Je pus édifier trois appartements. Deux que je fais louer et un que je garde pour mes invités du Chabat. Tu vois, par le mérite du Chabat que j’honore, je suis devenu un homme riche.

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