Dévarim

Un jour de fête

par Itshak Nabet

 

Comme vous le savez, nous lirons ce Chabat la paracha Dévarim qui ouvre le dernier livre de la Torah.

Cependant,nous avons l’habitude d’appeler ce Chabat « Chabat Hazone « , en rapport à la Haftara que nous lirons après la Torah. Dans ce texte, extrait de la prophétie de Yéchayahou, le prophète transmet les reproches qu’Hachem fit aux bné Israël avant la destruction  du Temple. C’est pourquoi, chaque année avant le jeûne du 9av, nous rappelons les fautes qui causèrent cette première tragédie.

Nos sages expliquent qu’Hachem attend de nous,à chaque fête, un travail particulier. Par exemple, nous devons faire Téchouva à Yom Kippour, être joyeux à Soucot, sortir d’Egypte à Pessah, recevoir la Torah à Chavouot…Or,dans la Méguila de Eikha qui relate la destruction du Temple, le prophète Jérémie appela ce jour du 9av, « Moed »: un jour de fête. C’est pourquoi nous n’avouons pas nos fautes ( le Vidouy) ce jour là. S’il en est ainsi, nous devons comprendre ce qu’Hachem attend de nous le 9av.

Le rav Baroukh Rozenblum chlita amène, au nom de Rav Nahman de Breslev, l’histoire suivante : un jour, en Russie, le Roi fit prévenir une de ses bases qu’il viendrait la visiter dans six mois. Pendant une demi-année, les soldats préparèrent la cérémonie et la base pour cet événement. Le grand jour arriva.Personne n’aurait pu se douter qu’un des soldats du régiment voulait profiter de cette occasion pour tuer le Tsar…

Le carrosse royal fit son apparition. Les soldats formèrent deux lignes parfaitement parallèles. Alors le Tsar marcha fièrement entre ses soldats.Lorsque soudain, l’un d’eux leva son arme en direction de la tête de l’empereur. Au dernier moment, son voisin de ligne réussit à déjouer l’attentat en tapant sur le bras du rebelle. Le Tsar continua sa marche comme si de rien n’était, pendant que l’armée arrêta le soldat et l’exécuta

L’empereur fit alors appeler son sauveur et lui proposa de choisir la récompense qu’il désirait. Le soldat refusa et proclama que sauver sa majesté était déjà un honneur en soi. Alors que le Tsar insista, le soldat répondit : «  Votre grandeur, cela fait cinq ans que mon travail dans cette base est de balayer la cour. Tous les jours, je dois ramasser les cigarettes jetées par terre, les papiers, les crachats…En hiver, j’affronte des moins vingt degrés, et en été je brûle au soleil. Si votre majesté me permettait de passer en cuisine… Là-bas, il y a le chauffage en hiver et le ventilateur en été,et en plus il y a toujours de quoi manger… » Alors le Tsar répondit : » Ta requête est accordée. Mais sache que tu es un imbécile ! Tu aurais pu me demander de devenir le chef des armées ou le commandant de cette base, et tu n’as rien d’autre à demander que de passer de la cour à la cuisine ? »

Si cette histoire paraît amusante, il faut savoir que nous sommes le soldat de cette parabole. Toute l’année, nous passons trois fois par jour devant le Roi des rois. Nous demandons à Hachem de nous donner la réussite financière, la santé, de nous délivrer de nos problèmes…Et nous demandons aussi de reconstruire le Temple et de nous envoyer Machiah. Hélas, si nous examinons honnêtement nos prières, nous verrons que nous demandons essentiellement notre réussite, la santé et qu’Hachem nous protège nous et nos soldats. Alors Hachem répond à nos prières, mais,finalement,on ne fait que passer de la cour à la cuisine…

Nos sages nous enseignent que si le Temple est reconstruit et que Machiah se dévoile, les non- juifs reconnaîtront Hachem comme le Souverain du monde et le peuple juif comme étant le peuple élu. Comme il est écrit à la fin des lois du Rambam (Malakhim 12,5) : » A cette époque,il n’y aura plus de famine, plus de guerre, plus de jalousie. Il y aura un débordement de jouissance matérielle tel que l’on trouvera les plaisirs de ce monde comme on trouve de la poussière. Alors le monde sera enfin libre pour servir Hachem comme il se doit . » Nous aurons le temps pour prier, pour étudier et pour faire Chabat. Chacun comprendra la Torah et sera proche d’Hachem.

Le Midrach enseigne que Machiah naîtra le jour du 9av. Un des sens de ce Midrach est que la délivrance viendra des prières que nous accomplirons ce jour-là. Ainsi,le 9av est bel est bien un Moed, un jour de fête. Hachem attend beaucoup de nous. Nous devons passer cette journée à supplier Hachem qu’il fasse naître Machiah, qu’il nous délivre de ces temps difficiles afin de vivre enfin avec Lui dans sa maison reconstruite, amen ken yehi ratson.

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