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Les drapeaux des bné Israël

par Itshak Nabet

Nous débutons cette semaine le quatrième livre de la Thora intitulé Bamidbar, le livre des Nombres.
Celui-ci décrit les pérégrinations des bné Israël dans le désert depuis leur sortie d’Égypte jusqu’aux portes de la Terre d’Israël. La première paracha, Bamidbar, que nous lirons ce Chabat,nous décrit l’organisation des tribus au sein du campement ainsi que leur rôle respectif. Ainsi,chaque famille possédait un chef, une place et un drapeau. Le Midrach Raba (Bamidbar 2,3) nous dévoile la provenance de ces banderoles en ces termes: « Lorsqu’ Hachem se dévoila au mont Sinaï , 220 000 anges descendirent pour l’accompagner. Ceux-ci étaient réunis par groupes et ils brandissaient des drapeaux. Lorsque les bné Israël virent cela, ils désirèrent eux aussi avoir des étendards! « Si seulement on pouvait en avoir comme eux! « implora le peuple. Alors Hachem leur répondit : Si vous en voulez, alors je satisferai votre requête! »

Il semble à première vue qu’Hachem n’avait pas prévu que les tribus portent des drapeaux, et ce n’est que pour leur faire plaisir qu’Il leur permit d’en fabriquer. Or si c’est ainsi, pourquoi suscita-t-Il l’envie du peuple en leur montrant ces anges agitant ces banderoles? Et s’Il voulait vraiment que les bné Israël portent des drapeaux, pourquoi ne pas leur avoir simplement ordonné de faire des étendards?

Alors peut-être pouvons-nous expliquer qu’Hachem nous donne ici une leçon d’éducation. Les drapeaux représentent la matérialisation d’un amour intense. Ainsi, dans les stades, existe-t-il plusieurs sortes de supporteurs. Il y a les fans qui portent le maillot de leur équipe. Et une autre catégorie, encore plus dévouée. Ces fanatiques, comme on les appelle, sont cloîtrés dans une tribune spéciale, le kop, et préfèrent agiter pendant des heures leurs drapeaux plutôt que de voir le match qui se joue devant eux. Hachem voulait que les bné Israël possèdent ces signes d’amour et de dévotion. Cependant, nous pouvons comprendre qu’il n’aurait pas été noble qu’Il nous ordonne d’en fabriquer. Il fallait que cette démarche vienne de nous. Alors, que fit notre Créateur? Il montra au peuple les anges dans leur splendeur armés de bannières de mille couleurs! Il créa ainsi en nous un désir, comme le font les marchands à l’aide des campagnes publicitaires.

Nos sages nous disent que le but de l’éducateur et des parents n’est pas que l’enfant accepte de faire ce que l’on veut de lui. Mais il faut arriver à faire naître chez lui un désir afin qu’il applique de lui-même. En outre,si cet acte ne provient pas d’une volonté personnelle, il est fort probable qu’il l’abandonnera dès qu’il ne sera plus sous le contrôle de ses parents. Pour réussir ce difficile défi, nous pouvons nous aider de l’enseignement de ce Midrach. Comme nous l’avons vu, Hachem suscita notre volonté à l’aide de cette vision des anges munis de drapeaux. De là, nous pouvons prendre une grande leçon : les paroles et les explications ne suffisent pas pour inculquer une bonne éducation à nos enfants. Nous avons l’obligation de leur montrer des exemples concrets. Ce qui ne veut absolument pas dire que les parents doivent demander à leur enfants de devenir comme un tel, ou de reprocher qu’un tel est meilleur dans tel domaine. L’exemple dont nous parlons ici, c’est l’image que nous-mêmes véhiculons à travers nos actions. En effet, nous ne pouvons pas exiger de nos enfants des actes que nous-mêmes n’accomplissons pas. C’est pourquoi il très important de faire attention, le peu de temps que nous sommes avec eux,à ‘être des modèles à tous les niveaux.

Nous devons également être vigilants et ne pas montrer à nos enfants des contre-exemples. C’est pour cela qu’il paraît évident que la télévision, les séries et les films représentent une très grande menace pour l’éducation parentale. Comment expliquer à un enfant que le vol, le meurtre, la drogue,les relations interdites…sont mauvais alors que les films montrent l’inverse et introduisent en lui le désir de faire ce qu’il voit? De plus, nous savons que lorsque les paroles s’opposent à des exemples concrets, l’enfant retient ce qu’il voit et non pas ce qu’on lui enseigne.

C’est pourquoi nous devons essayer de les protéger des multiples turpitudes en vérifiant ce qu’ils regardent et en devenant nous- mêmes de bons exemples. Stimulons la création de désirs positifs à travers la lecture d’histoires de nos sages ou de contes porteurs de morale. En outre,en racontant des récits à nos enfants, nous avons la possibilité de resserrer les liens parentaux. Mais n’oublions pas que le moyen le plus efficace pour leur réussite réside encore dans la prière. Alors implorons chaque jour Hachem pour que nos enfants grandissent selon les valeurs de la Thora, en bonne santé et qu’ils soient toujours heureux, amen ken yéhi ratson.

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