ChémotParachaTétsavé

Faire un Temple dans sa maison  

par Itshak Nabet

A partir de notre paracha Térouma jusqu’à la fin du livre Chémot, la Torah raconte la construction du Temple portatif, des ustensiles du Beth Amikdach et des vêtements des cohanims.  De nombreux commentateurs s’interrogent sur la place de ces parachiottes dans le livre de Chémot qui traite essentiellement de la sortie d’Egypte. N’aurait-il pas été préférable de commencer le livre de Vayikra qui explique toutes les lois relatives au Temple par ces parachiottes ?

Le Ramban zal, dans son introduction au livre de Chémot, écrit : « Ce livre traite de l’exil et de la libération. Or la délivrance ne fut complète que lorsque les bné Israël retrouvèrent le niveau spirituel de nos ancêtres. En effet, lorsque les juifs sortirent d’Egypte, d’esclavage, ils étaient encore considérés comme étant des exilés, car ils étaient sans terre, en errance dans le désert. Puis ils reçurent la Torah et firent un Temple portatif, ce qui leur permit de faire résider la Présence Divine parmi eux. Alors ils retrouvèrent le niveau de nos patriarches sur qui la Présence Divine reposait, et furent considérés comme libérés. Et c’est pourquoi ce livre se conclut sur la construction du Temple portatif. »

Ainsi, nous dit le Ramban zal, grâce au Temple, les bné Israël retrouvèrent le niveau spirituel de nos ancêtres. Le Midrach affirme que les patriarches voient leurs mérites évoqués dans la construction du Temple. Hachem demanda d’apporter, entre autres, de l’or, de l’argent et du cuivre : l’or symbolise Avraham avinou qui fut brûlé comme de l’or dans la fournaise de Our Kasdim. L’argent rappelle Itshak Avinou qui devait brûler comme de l’argent lorsqu’il monta sur l’autel pendant son sacrifice. Et le cuivre, en hébreu Néhochet, Yaacov Avinou, comme il est écrit « Nihachti vayvarékhéni Hachem biglalekha » ce qui veut dire:  » J’ai deviné qu’Hachem me bénirait grâce à toi. »

Le rav Rozenblum chlita pose deux questions à propos de ce Midrach: premièrement, le verset qui évoque Yaacov avinou est une phrase prononcée par son beau-père Lavan. Lorsque Yaacov voulut rentrer chez lui, Lavan le supplia de rester en disant qu’il avait deviné que ce gendre lui apporterait la bénédiction. A priori, quel rapport avec Yaacov avinou?  De plus, si la Torah veut nous vanter la droiture de Yaacov avinou chez Lavan, est-ce comparable au sacrifice d’Avraham et Itshak avinou?

Comme vous le savez, Yaacov avinou travailla plus de vingt ans chez son beau-père Lavan. Malgré les ruses de ce dernier, qui essaya à des centaines de reprises de lui baisser son salaire, il resta droit et fidèle. Il travailla dans le froid de l’hiver, les étés torrides, sans jamais se reposer. Ici les sages nous dévoilent une difficulté supplémentaire qu’il rencontra pendant ces années de labeur. Lorsque Lavan voulut le garder chez lui, il lui dit: « Nihachti vayvarékhéni Hachem biglalekha » Je savais que tu étais né sous une bonne étoile et que je serais béni grâce à toi. Au lieu de lui dire que jamais il ne pourrait trouver un berger aussi dévoué que lui, aussi fidèle, aussi expérimenté, il méprisa son travail et lui dit que toute sa réussite ne provenait que du fait qu’ il était né sous une bonne étoile.

Lorsqu’une personne s’investit dans son travail, son couple ou l’éducation de ses enfants, elle s’attend à recevoir des compliments pour cela. Si au contraire, on néglige ses efforts, alors, naturellement, la personne diminuera son investissement. Voici l’épreuve que Yaacov endura. Malgré les réflexions de son beau-père, il continua pourtant avec le même acharnement et la même droiture. Le Midrach est venu nous apprendre que ce mérite était aussi important que celui de ses pères.

Ainsi le Temple était fait d’or, d’argent et de cuivre pour nous dire que c’est grâce aux actions de nos ancêtres que la Présence Divine résidait au quotidien. Nos sages enseignent que dans chaque couple, la Shékhina peut siéger. Pour cela, il faut qu’il y ait la paix. C’est pourquoi il est très important de toujours remarquer les efforts de son conjoint, de le remercier et de l’encourager. En faisant cela, on lui donne de la force pour continuer. Alors qu’Hachem nous aide à ressembler à nos patriarches, à vivre avec Lui au quotidien dans la paix et l’harmonie.

Articles Liés

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page