HistoiresItshak Nabet

La force de la Téfila

 

Cette histoire incroyable – mais véridique – s’est produite à Tibériade en 2012.Elle est rapportée par l’écrivain Haim Walder. Elle montre, la force incommensurable de la téfila – même de la plus simple en apparence.

Une après-midi au bord du lac Il y a quelques mois, une famille orthodoxe du centre du pays se rendit à Tibériade pour prendre quelques jours de vacances. Sur leur chemin, ils firent halte au bord du lac pour quelques heures. Pendant que sa femme et ses deux filles décidaient de rester sur les rives du Kinéreth et de profiter de l’air frais à cette heure de l’après-midi, le mari quant à lui alla prier min’ha sur la tombe de rabbi Méïr Ba’al Haness. Les eaux du lac de Tibériade semblent calmes à cette heure-ci. Pourtant, il suffit que le soleil commence à décliner pour que de forts courant se forment et transforment le lac paisible en flots impétueux.

Soudain, alors que les deux petites filles étaient rentrées dans l’eau, la mère vit que la grande commençait à être emportée par le courant. La fille ne savait pas nager, elle commença à crier alors que le courant l’entraînait loin de la rive. La mère, qui ne savait pas nager non plus, se mit elle aussi à crier à l’aide. Mais personne ne se trouvait à proximité. Dans son désespoir, elle remonta vers la route, se plaça en travers de celle-ci et se mit à essayer d’arrêter les voitures qui roulaient à toute vitesse. Mais les conducteurs passaient, klaxonnaient et criaient à la femme de libérer le passage ; ce n’est qu’au bout de quelques minutes – qui lui semblèrent être une éternité – qu’un véhicule s’arrêta enfin. L’homme qui le conduisait comprit immédiatement l’urgence de la situation ; tout en ôtant la veste de son élégant costume, il bondit hors de la voiture, pendant que sa femme criait à son égard : « Mais enfin, n’oublie pas que tu es après un infarctus ! »

L’homme ne fit pas cas des mises en garde de sa femme. Il plongea dans les eaux du lac et en ressortit au bout de quelques secondes avec une petite fille. La femme fut un instant soulagée, jusqu’à ce qu’elle réalise qu’il s’agissait de… sa cadette ! Celle-ci, paniquée, avait sans doute plongé elle aussi dans l’eau pour venir en aide à sa grande sœur… La mère cria à l’homme : « La grande est encore dans l’eau ! » L’homme n’hésita pas et replongea une seconde fois. Au bout de quelques instants, il remonta à la surface en portant sur son dos le petit corps inanimé. Les gens qui assistaient à la scène lui crièrent de sortir sa tête qui était encore immergée ; l’homme se retourna et vit qu’effectivement, il avait laissé la tête de la petite fille sous l’eau. Il la releva et regagna la baie. L’une des personnes présentes commença à effectuer sur la petite fille un massage cardiaque. Les secours arrivèrent sur place et tentèrent également de la sauver – en vain. C’est avec douleur que les secouristes annoncèrent à la mère, au bout de plusieurs tentatives de réanimation, que la petite fille était restée trop longtemps sous l’eau et qu’il n’y avait plus rien à faire.

Une fois arrivés à l’hôpital, les médecins confirmèrent la triste nouvelle aux parents. Mais ces derniers ne se laissèrent pas abattre : ils rassemblèrent le peu d’espoir qui leur restait encore et le transformèrent en téfila. Ils prièrent de tout leur cœur, sans interruption, en implorant Hachem de faire pour eux un miracle et de faire revivre leur fille. Un dernier examen, sans grand espoir – pour ne pas dire aucun – de la part des médecins… Et là, surprise ! Le médecin adressa un regard stupéfait aux parents et s’exclama : « Je n’arrive pas y croire ! Le cerveau s’est remis à fonctionner ! »

Peu de temps après, la petite fille reprit connaissance. Elle se remit doucement de l’accident. Deux jours plus tard, elle était déjà parfaitement rétablie et quittait l’hôpital pour regagner le domicile familial. Les médecins avouèrent n’avoir jamais assisté à un tel évènement : un enfant resté tant de temps sous l’eau et qui reprend connaissance naturellement, après que toutes les tentatives de le réanimer aient échoué… « Un miracle médical », conclurent-ils. L’homme au costume .

Quelques jours après l’évènement, la famille décida d’organiser une se’oudath hodaya, afin de remercier Hachem du miracle qu’Il avait opéré en leur faveur. A cette occasion, ils se souvinrent de l’homme qui avait sauvé leurs filles et souhaitèrent l’inviter. Ils parvinrent à le retrouver par le biais du fichier de l’hôpital, qui note toutes les identités des personnes qui y sont de passage.

C’est alors qu’à leur grand étonnement, ils découvrirent que l’homme en question était un avocat et qu’il habitait un kibboutz ; un homme parfaitement laïque sans aucun lien avec la Tora. L’homme accepta l’invitation avec émotion.

Une fois arrivé, il prit place et fit l’étonnant récit que voici : il avait subi quelques semaines auparavant un infarctus. Il avait survécu et avait décidé d’aller prendre quelques jours de convalescence avec sa femme dans un petit village calme au nord du pays. Ils étaient en chemin vers leur destination, lorsqu’ils virent la mère en travers de la route, faisant des signes désespérés aux voitures qui passaient. Sa femme, inquiète pour son état, le supplia de ne pas s’arrêter, mais lui répondit qu’il était hors de question de laisser la femme sans aide. Il s’arrêta, et malgré les injonctions de sa femme qui lui intimait de ne prendre aucun risque, il accourut sur le lieu de l’accident. L’homme ajouta qu’il « sentit » qu’il était de son devoir d’agir et de venir en aide à la petite fille. Il ajouta que s’il était aujourd’hui avocat de profession, dans sa jeunesse, il avait été… nageur olympique ! Cela faisait des années qu’il n’avait plus pratiqué ce sport, cependant, après l’attaque qu’il avait subie quelques semaines avant l’accident, il avait séjourné dans une maison de repos au sein de laquelle il avait repris la nage. Sa femme lui avait conseillé d’arrêter, arguant que c’était dangereux pour sa santé. Mais lui avait tant de plaisir à pratiquer de nouveau son sport favori qu’il continua durant de longues séances. Il expliqua devant l’auditoire abasourdi que sans ces heures de nage la semaine précédente, il n’aurait jamais été en mesure de plonger sous l’eau et de sauver les deux petites filles.

Il poursuivit : « Je sortis la petite fille de l’eau, mais sa mère cria que sa grande y était encore. Sans hésiter, je replongeai et en ressortis quelques secondes après avec l’aînée. Cependant, c’est presqu’arrivé au rivage que je compris que je n’avais pas correctement sorti sa tête de l’eau et que celle-ci était restée immergée le temps que je regagne la rive. Je ne pus supporter l’idée que la petite était morte suite à ma propre négligence… »

Après avoir rejoint sa femme, il avait éclaté en sanglots : « J’ai tué la petite… Comment n’ai je pas pensé à sortir sa tête de l’eau en premier ? Comment ai-je pu commettre cette erreur impardonnable ? » Sa femme avait tenté de le rassurer en lui disant qu’au contraire, il avait au moins sauvé la plus petite, au risque de sa propre vie. Mais il était inconsolable.

Il était alors retourné sur le lieu de l’accident. Il trouva un endroit calme, loin de l’agitation alentour. Et pour la première fois de sa vie, il leva les yeux au ciel et parla à Hachem : « D’, je ne me suis jamais adressé à Toi. Je ne sais même pas comment prier. Au kibboutz, la prière était considérée comme un acte honteux, rabaissant. Mon D’, je ne pourrai pas vivre avec l’idée que j’ai tué cette petite par ma négligence. Je T’en supplie, aie pitié, prends ma téfila et sauve cette petite… », finit-il en pleurant. L’homme alla retrouver sa femme.

Il composa fébrilement le numéro des urgences de l’hôpital pour prendre des nouvelles de la petite, et c’est alors qu’on lui annonça qu’elle venait de reprendre connaissance… Autrement dit à l’instant précis où l’homme adressa sa téfila au Maître du monde ! Une seule téfila… La seule de sa vie. Et un miracle tel que ni les médecins, ni la famille, ni l’homme lui-même ne pouvait imaginer voir se produire ! Puisse cette histoire servir de leçon pour chaque Juif, quel qu’il soit. Nos Sages n’enseignent-ils pas que la téfila est d’une valeur inestimable et que Hachem, depuis Son trône céleste, Se languit de la téfila de chaque Juif, même du plus éloigné de Lui… ?

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