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La cacheroute:le fondement du judaïsme

par Itshak Nabet

« Maman est-ce que j’ai le droit de manger ça? » Cette question récurrente dans la bouche de chaque enfant juif témoigne de la complexité des lois alimentaires de notre religion. Dans la paracha de la semaine  Chémini, la Torah détaille les animaux permis et interdits. De nombreuses personnes demeurent sceptiques face à ces règles a priori illogiques. C’est pourquoi nous avons trouvé approprié de parler un peu de ce sujet. Même s’il est impossible de comprendre les vraies raisons des mitsvot puisqu’elles proviennent d’un Esprit illimité, nous avons cependant le devoir de chercher le sens des ordres divins à la mesure de nos capacités en nous servant des bases transmises par la Torah.

Un des objectifs des restrictions alimentaires imposées par la Torah est la protection du bien- être physique. En effet, de nombreuses études ont prouvé que les interdits alimentaires transmis dans notre paracha protègent l’organisme de nombreuses maladies. S’il est bien connu que le porc est porteur de vers qui peuvent ronger le cerveau, le foie ou la colonne vertébrale, les chercheurs ont découvert que la consommation d’insectes entraîne de l’asthme, de l’urticaire, de l’eczéma et de nombreuses allergies. Comme il est écrit dans Chémot(15, 20) « Si tu écoutes la voix de l’Eternel ton Dieu … Je te préserverai des plaies qui ont frappé l’Egypte car Je suis Hachem ton médecin ». La Torah contient en effet ce caractère préventif afin de nous permettre de vivre en parfaite santé.

La seconde raison citée par le Ramban zal dans son explication de la Torah(11,13) explique que l’interdiction relative à la consommation de rapaces nous protège de la cruauté. Comme les végétariens nous l’ont si bien prouvé, la nourriture entraîne de nombreuses conséquences sur le comportement de l’homme. La viande rouge, par exemple, favorise la violence et la colère…C’est pourquoi la Torah ne nous a permis que les animaux qui nous aident à avoir un comportement noble et à accomplir la volonté de notre créateur. La vache, le mouton ont un caractère calme et portent le joug de leur maître. Ainsi, en les mangeant, nous imprégnons-nous de ces attributs pour notre service quotidien.

Si notre étude a abordé les aspects visibles et rationnels des lois alimentaires, il faut savoir que nos sages ont expliqué de manière beaucoup plus profonde les conséquences de la nourriture non cachère. Le monde physique ne représente que le reflet du monde spirituel. Or de même qu’il existe des aliments positifs et négatifs pour l’organisme, de nombreuses choses sont bénéfiques pour l’âme ou, hélas, destructrices. La guémara dans Yoma (39,a) enseigne « Ne vous rendez pas impurs afin de ne pas devenir insensibles ». Nos sages nous ont avertis que les aliments que nous mangeons peuvent soit nous élever dans la sainteté, soit au contraire faire écran entre nous et le créateur. De nombreuses personnes se plaignent de manquer de foi, de ne pas comprendre la Torah ou ressentent l’impression de prier dans le vide. Il faut savoir qu’une des causes principales de ce manque de spiritualité est l’absorption d’aliments non cachères. Toute nourriture interdite, avalée même de manière involontaire, bloque le cœur et le cerveau.

C’est pourquoi celui qui veut s’élever dans le service divin doit, avant tout chose, apprendre les lois relatives à la cacheroute et les appliquer à tout prix. Il faut s’interdire la consommation de viandes défendues, des mélanges de lait et de viande et les plats cuisinés par des non juifs… Même si cela demande beaucoup de volonté afin de dominer le désir de mets succulents, nous devons réussir à nous libérer de la matière. Car la cacheroute est la seule issue pour échapper à la grossièreté de ce monde. En particulier, nous devons être vigilants à la vérification des fruits et des légumes. De nombreuses espèces sont touchées par des vers ou des bêtes très petites. La consommation d’une de ces créatures peut entraîner la transgression de quatre à six interdits de la Torah. Ainsi, une personne, en mangeant une laitue ou des fraises non vérifiées, peut contrevenir à plus d’une centaine d’interdictions. C’est pourquoi, une fois encore, il paraît essentiel de bien connaître les moyens de vérification des aliments  afin de préserver son corps des maladies physiques et spirituelles.

Désormais, nous comprenons un peu mieux pourquoi le peuple juif possède ce régime alimentaire si particulier. De même que les sportifs doivent se conformer à des obligations gastronomiques très strictes afin d’optimiser leurs performances, nous autres, élus du Tout Puissant, devons garder nos âmes pures pour améliorer notre service divin. La Torah nous a donné la recette de la sainteté, à nous d’en suivre les consignes…

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