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Les jeux d’Ichmaël

Après de nombreuses années de prière et l’espoir, Avraham avinou et Sarah iménou se rejouirent de la naissance d’Itshak avinou, ce fils tant désiré. Le jeune homme grandissait, nous raconte la Torah dans notre paracha Vayéra. Un jour,Sarah le vit jouer avec Ichmaël, son demi-frère. Elle alla voir son mari et lui demanda de divorcer d’Agar. Avraham ne désirait pas se séparer de son premier né, Ichmaël. Alors Hachem lui parla et lui dit: » n’aie pas de peine pour ton fils et ta femme, écoute Sarah car c’est Itshak ta descendance. » Avraham se leva de bon matin, mit un peu de pain et d’eau dans un sac qu’il plaça sur l’épaule d’Agar, et assit Ichmaël sur sa seconde épaule, car il avait de la fièvre, nous dit Rachi zal.

Tout celui qui lit ces quelques versets tombe des nues. Comment Avraham avinou, le symbole de la bonté et de l’amour de son prochain, peut- il agir de la sorte? Au début de notre paracha, nous le voyons souffrant après sa Brit Mila, et malgré la chaleur torride de ce jour, il court après trois Arabes pour les inviter chez lui. Alors comment put-il agir ici avec « cruauté »? Comment eut-il la force de se lever tôt pour renvoyer son fils malade?
Rachi zal explique que le mot « jeu » fait référence à l’idolatrie, comme il est écrit lors de la faute du veau d’or, quand les hommes se sont levés pour jouer. A l’inceste, lorsque la femme de Potifar accusa Yossef Atsadik de l’avoir violée, elle dit: « cet homme que tu as amené pour jouer avec moi. » Enfin,ce mot fait allusion au meurtre. Ainsi, lorsque Avner, un des généraux de Chaoul Amelekh,invita Yoav, le général de David,à faire la guerre, il lui dit : » lève ces jeunes et venez jouer avec nous. » D’après Rachi zal, nous comprenons mieux pourquoi Avraham chassa son fils de sa maison. Lorsque Sarah lui annonça qu’il faisait des choses aussi graves, il n’eut pas d’autre choix que de le renvoyer. Cependant, il est très difficile d’expliquer de cette façon cet épisode. Premièrement,si vraiment Ichmaël était un tueur ou amenait des filles à la maison, comment était-il possible que personne ne le sût pour que ce soit Sarah qui prévienne Avraham? De plus, une fois qu’il apprit la chose,pourquoi eut-il besoin de l’ordre d’Hachem pour l’expulser de chez lui ? Il est évident qu’un père ne peut pas garder à la maison un fils qui pratique l’idolatrie !!

Le fils du Rambam zal, Rav Avraham explique qu’il ne faut pas comprendre ainsi l’interprétation de Rachi zal. En réalité, Ichmaël ne tua personne, ne servit pas des idoles ni ne commit d’adultère. Cependant, lorsqu’il jouait avec Itshak avinou, il faisait semblant de se tuer ou de se prosterner devant des statues. Il rapportait des pierres qui avaient l’aspect de femme et les montrait à Itshak. Lorsque Sarah vit cela, elle alla voir son mari pour lui dire que ces jeux étaient dangereux pour l’éducation de son fils. Aujourd’hui, ils jouent à se tuer et demain il prendra son pistolet au lycée ! Avraham avinou ne voulut pas renvoyer son fils aîné à cause de simples jeux. Il pensa qu’il n’y avait pas de quoi en faire une histoire. Hachem apparut soudain à Avraham et lui demanda d’écouter sa femme. Car les jeux entraînent de graves conséquences dans le développement psychique des enfants. Alors Avraham comprit. Il se leva de bon matin et exécuta l’ordre Divin. Même si cet acte semblait cruel, lorsqu’il s’agit d’éducation, il est interdit de faire des concessions. Il y a des limites qui ne peuvent être franchies.
Des gens demandèrent au Hazon Ich zal,un des grands sages de la génération passée: » nous savons que les fruits ne tombent jamais loin de l’arbre. Alors,comment est-ce possible qu’autant d’enfants issus de familles religieuses sortent du droit chemin? Il répondit qu’il est vrai que lorsque les fruits tombent à cause du vent, on les retrouve à coté de l’arbre. Mais lorsqu’il y a une tornade ou un ouragan, le fruit peut tomber à des kilomètres. Or nous vivons à une époque pleine de vents violents. La technologie peut emmener un homme d’un bout à l’autre de la planète en quelques heures. Internet et la télévision peuvent transporter les enfants d’une famille pleine de Torah vers les pires horreurs du monde en quelques minutes. Ils peuvent faire en une heure ce qu’un impie faisait en toute une vie. Quand les enfants passent des heures à se tuer avec toutes les armes du monde ou à faire des courses de voiture à travers la ville, comment se plaindre des accidents de la route ou des tueries?

« Nos enfants sont comme des plantes qui poussent dans leur jeunesse » nous dit David Amelek( Tehilim 144). Un homme qui a des plantes s’occupe d’elles, les arrose le matin et le soir, les protège de la chaleur ou du froid…David Amelekhnous demande de nous occuper de nos enfants comme des plantes. Ils ont besoin de beaucoup d’attention et de protection. Et s’ils ne trouvent pas cette chaleur à la maison, ils la trouveront dehors dans la rue. Voilà pourquoi Avraham n’hésita pas à agir avec cruauté et renvoyer Ichmaël de chez lui. Alors ne fermons pas les yeux sur les problèmes bien actuels qui nous concernent et ne laissons pas nos enfants jouer avec le feu sans rien dire. Qu’Hachem nous donne les forces pour éduquer nos enfants dans le droit chemin, amen ken yéhi ratson.

Inspiré d’une dracha du rav Eliahou Abergel chlita.

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