Fêtes juivesItshak NabetPessah

La matsa ,le « pain » de la Emouna

A quelques jours de Pessah, la pression monte au sein des foyers juifs. Chaque famille chasse le hametz de chez elle, prépare les repas de fêtes, organise son séder et étudie les lois qui encadrent cet événement. Comme vous le savez,une des mitsvot de cette soirée est la consommation de matsa. Comme il est écrit dans le livre Chemot:”Vous
garderez les matsot, car en ce jour même J’ai fait sortir vos armées d’Egypte”. Essayons de comprendre quel lien établir entre le jour de la sortie d’Egypte et le fait de manger des matsot.

Avant tout,réfléchissons sur la nature d’une matsa. Un pain hametz est composé de farine, d’eau et de levure. Le boulanger qui prépare le pain mélange ces trois éléments et crée une pâte d’une certaine forme. Or,après un certain temps, la pâte va gonfler sous l’effet de la levure et quittera les limites fixées par l’artisan. A l’inverse,la
matsa, qui ne possède pas cette levure, gardera toujours la forme donnée par le boulanger.

Nos ancêtres, après plus de deux cents ans d’exil en Egypte, terre d’idolâtrie et d’astrologie, croyaient profondément que le monde était dirigé par les étoiles et les constellations. Les Egyptiens vouaient un culte particulier au bélier, le premier des douze signes astrologiques. Ils pensaient que l’aîné de tous les astres était le dirigeant le plus puissant. Et c’est pourquoi Hachem frappa l’Egypte en ce mois de Nissan, le mois qui correspond au signe du bélier, dans la nuit du 14 au 15, là où l’influence de cette constellation est la plus forte. En quelques minutes,tous les premiers nés Egyptiens décédèrent, alors que les bne Israel terminaient de manger les béliers qu’ils avaient sacrifiés à Hachem. Le Tout- Puissant prouva ainsi au monde entier qu’il existe une force bien au-dessus des astres et des étoiles.

La fête de Pessah est la première de l’année. Elle représente le socle qui va soutenir notre judaïsme au quotidien. Car c’est lors de la sortie d’Egypte que la foi fut ancrée dans le coeur de chaque juif. Il est intéressant de remarquer que lors du premier commandement “Je suis Hachem ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte.” Hachem ne s’est
pas défini en tant que créateur de l’univers, ni comme étant le Tout- Puissant. Mais Il se présenta sous un titre a priori moins spectaculaire, “celui qui nous fit sortir d’Egypte”. Nos sages expliquent que ce commandement représente la mitsva de Emouna,de croire en Dieu. Or cette foi exige une croyance dans le fait qu’Hachem intervient
dans ce monde et qu’il n’existe aucune force, aucun astre,qui détermine les événements hors de Lui. Comme nous l’avons expliqué, la sortie d’Egypte était l’événement qui portait ce message C’est pourquoi Hachem se présenta sous le titre de sauveur d’Egypte.

Or,de même qu’Hachem est éternel, il faut savoir que la sortie d’Egypte se perpétue tous les jours. Il est en effet écrit dans la Hagada que “Chacun est obligé de se considérer comme s’il sortait d’Egypte”. Nous possédons tous un exil personnel, des problèmes qui semblent sans issue, des malaises…

Le séder vient nous rappeler que tout réside entre les mains d’Hachem. A l’image de cette matsa qui garde la forme donnée par le boulanger et qui ne peut sortir de son moule, il n’existe aucune situation qui ne soit pas fixée, déterminée par Hachem,l’Artisan du monde. C’est pourquoi, lors de cette fête,chaque juif est tenu de manger de la matsa. Et en disant Matsa zo,nous devons comprendre qu’il n’y a aucune raison de s’affoler, de courir à gauche
ou à droite afin de résoudre ses difficultés. Il faut savoir être patient car tous les exils ont une limite fixée depuis la création du monde.

Même si, bien évidemment,les prières et les mitsvot peuvent accélérer la délivrance comme Machiah l’a promis à Rabi Yeochoua ben Levi: je viendrais aujourd’hui si vous écoutiez ma voix. Alors souhaitons qu’Hachem nous donne la capacité de nous renforcer dans les mitsvot,et en particulier dans la mitsva de la Emouna représentée par la matsa. Et qu’Il nous délivre de tous nos exils le plus vite possible, amen ken yehi ratson.

dvar thora tire du livre « bne Issachar »

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