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Le mérite de Yitro

par Itshak Nabet

Il est écrit dans la paracha de la semaine: « Et il entendit, Yitro, le prêtre de Midiane, le beau père de Moché, tout ce qu’ Elokim fit pour Moché et pour Israël son peuple, lorsqu’ Hachem fit sortir Israël d’Egypte.  » Les sages du Midrach enseignent: « Qu’est-ce-que Yitro entendit afin de venir? L’ouverture de la mer de Joncs et la lutte contre Amalek. » Le Beer Mayim Haïm zal pose plusieurs questions à propos de ce verset et de ce Midrach.
Premièrement, pourquoi celui-ci vient-il expliquer ce qui est déjà explicité,à savoir que »Yitro entendit tout ce qu’Elokim fit… » ce qui inclut l’ensemble des miracles, la Manne…? Ensuite, pourquoi la Torah précise-t-elle ici que Yitro est le beau père de Moché, alors que c’est une information qui est déjà connue de tous? Nous devons également comprendre pourquoi le Créateur est nommé au début du verset « Elokim » et à la fin « Hachem »? Enfin, pourquoi est- il dit que Yitro entendit, alors que nous savons par ailleurs que tout le monde entendait les miracles…? Alors,qu’avait il de si particulier dans son écoute?

Comme vous le savez, il existe deux sortes de miracles par lesquels le Tout Puissant modifie le cours des événements.  Parfois, Il intervient en changeant les lois de la nature de façon spectaculaire, comme lors de l’ouverture de la mer ou lorsqu’Il arrêta le soleil à l’époque de Yéochoua ben Noun, prouvant ainsi à toutes les nations du monde son existence et sa domination sur les éléments. Mais lorsque les bné Israël sont moins méritants, Il cache ses prodiges et opère sans dépasser les règles de la création. Ce qui fut par exemple le cas à l’époque d’Esther et de Mordéhaï, pendant laquelle Il sauva l’ensemble du peuple juif de la mort sans jamais montrer ouvertement son intervention.Ce type de miracle donne la possibilité aux nations de nier le caractère divin du sauvetage et laisse croire que ce n’est qu’un beau concours de circonstances… Or, même lorsqu’il cache Sa Face, ses enfants, les bné Israël, reconnaissent son omniprésence. De même que nous ressentons combien Hachem intervient dans notre vie au quotidien,malgré sa grande discrétion, nous savons que le hasard n’existe pas et que tout vient de Lui.

Cependant, il faut savoir que certaines personnes sont tellement entêtées qu’elles ne croient pas aux miracles, cachés ou dévoilés. A l’image de Pharaon qui ne voulait pas ouvrir les yeux faces aux plaies, ou d’Haman qui disait à Ahachvéroch que Moché était un grand sorcier qui avait ouvert la mer grâce à une formule magique…Et ainsi, à chaque époque, se lèvent quelques illuminés qui contestent ce qui est évident! N’y a-t-il pas presque tous les ans un Science et Vie qui explique comment Moché envoya les dix plaies grâce à sa grande connaissance de la Nature et des marais…En effet, lorsqu’un homme s’éloigne trop du droit chemin, Hachem alourdit son cœur et l’empêche d’admettre même ce qui est incontestable.

Revenons à présent à notre verset. Yitro était le grand prêtre de l’idolâtrie et il n’existait pas un culte qu’il n’avait servi, nous dit le Midrach. Ainsi, il parait certain qu’avec toutes les fautes qu’il avait accumulées, il devait lui aussi avoir le cœur fermé à toute spiritualité. Et même s’il avait entendu les miracles de la sortie d’Egypte, il aurait pu dire comme Haman que Moché est un sorcier, ou comme Science et Vie que c’est un grand marin. Or la Torah est venue nous enseigner par quel mérite il a pu entendre et croire en ces prodiges. Puisqu’il était le beau- père de Moché et qu’il accepta de l’accueillir et de le nourrir pendant quelques années, cette mitsva purifia son cœur et le rapprocha un peu d’Hachem. Ce qui lui permit d’entendre,au sens d’en comprendre la véracité,les miracles,au point de décider de se convertir au judaïsme. Mais plus que cela encore, nous dévoile le Midrach! Il reconnut même « tout ce que fit Elokim »,et même ce qu’il était possible de réfuter, c’est-à-dire l’ouverture de la mer de Joncs et la guerre contre Amalek. Pour lui, il ne faisait aucun doute que ces miracles cachés provenaient aussi de la main du Créateur qui envoya les plaies d’Egypte ou la Manne de manière spectaculaire. Voilà pourquoi il est écrit au début Elokim, qui signifie la manifestation du Créateur à travers la nature, et ensuite Hachem, qui représente son caractère infini qui domine le temps et la matière.

Nous pouvons donc apprendre de cette paracha combien une mitsva peut changer le cours d’une vie. Car à travers son accomplissement, nous nous purifions et nous rapprochons d’Hachem. C’est pourquoi nous devons essayer de ne jamais négliger une mitsva. Comme nous le disent les sages, personne ne connaît la portée de ses actes et le salaire d’une bonne action. Parfois une tsédaka, une prière ou une étude peut nous ouvrir à des nouveaux horizons. Alors, à l’image de Yitro, essayons de saisir les perches qu’Hachem nous envoie afin de nous rapprocher de lui, et sachons comprendre Ses messages afin de prendre un nouveau départ…

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