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Dévarim: Un jour terrifiant…

Je souhaiterais retranscrire un cours du rav Pinkous zal, ancien de quelques années. La puissance de son message m’est restée jusqu’à aujourd’hui. Je vais essayer ici de ne pas déformer sa pensée.

Le Ramhal zal explique que, pendant chaque fête, nous puisons des forces spirituelles. Par exemple, puisqu’Hachem pardonna aux bné Israël la faute du veau d’or à Yom Kippour, chaque 10 Tichri, il y a un réveil spirituel de Téchouva et de pardon…En outre, nous lisons, dans les textes des prophètes, que le 9 av est appelé un Moed, une fête. Et c’est pour cette raison que nous ne faisons pas de Tahanounim, de supplications lors de ce jour. S’il en est ainsi, que doit-on « puiser » le 9 av ?

Chlomo Amelekh enseigne dans Kohélet que  « tout ce qui était sera ». L’histoire se répète souvent, et de nombreux historiens et philosophes ont depuis prouvé la véracité de cet enseignement. Or, si nous examinons le passé de notre peuple, nous découvrons qu’à chaque siècle, une tragédie nous frappa : l’exil du premier Temple, les Grecs, les Romains, les Irakiens, les massacres en France et en Allemagne pendant les croisades, l’inquisition en Espagne et au Portugal, les pogroms en Ukraine par les cosaques, la Shoah et le communisme pour le dernier siècle. Et pourtant, nous pensons tous que cela n’arrivera plus. Le jour du 9 av vient nous rappeler que ce qui s’ est produit peut se renouveler (encore plus après les actes terroristes qui se répètent depuis quelques années.) Il est évident que personne ne désire penser à de telles éventualités : cependant notre devoir, le 9 av, est de réfléchir à ce sujet.

Toute l’année, on nous encourage en disant que celui qui accomplit les Mitsvot en sera grandement récompensé dans le monde futur, et profitera sur Terre des bénédictions inscrites dans la Torah. A Ticha Béav, nous découvrons une notion supplémentaire. Le rav Pinkous l’explique à l’aide de la parabole suivante: Baroukh Hachem, j’ai un père et une mère qui m’aiment. Un jour brûlant d’été, je leur rends visite. Mon père est content de me voir et me propose un verre d’eau. » Non merci, papa, je n’ai pas soif. ». Soudain il insiste : «  Je t’ordonne mon fils de boire ce verre d’eau ! » Je n’ai jamais vu mon père parler ainsi: que se passe-t-il ? Si désormais, je rentre un soir et je vois mon père avec une kalachnikov qui me menace : «  Chéri, bois ce verre d’eau ou je te fais exploser la tête », vous comprenez tous que la scène et le contexte ne sont plus les mêmes.

Nous avons tous un père qui est dans le ciel et qui nous aime plus que n’importe quel parent. Il nous dit : « mes enfants,soit vous faites Mes Mitsvot, soit c’est le 9 av, la Shoah, et tout ce qui est prédit dans le livre des Lamentations… La destruction du second Temple qui entraîna la mort et l’exil de centaines de milliers de juifs fut la conséquence de la haine gratuite, nous dit le Talmud dans Yoma. Quelques Lachon Ara, quelques manques de respect et de honte en public provoquèrent les horreurs décrites dans le Midrach. Ainsi, le 9 av vient nous apprendre ce qu’est la crainte d’Hachem. Lorsqu’on voit toutes les souffrances que subirent nos ancêtres, nous pouvons comprendre quel sort nous attend si nous nous laissons aller aux relations interdites, à l’assimilation, à l’abandon de la Torah ou la haine gratuite.

Nous avons parfois l’impression, lorsqu’on fait Chabat, que l’on mange cacher et que l’on prie, qu’on fait un cadeau à Hachem. A Ticha Béav, nous réalisons que la chose n’est pas aussi simple. Le judaïsme n’est pas du volontariat: nous sommes les serviteurs d’Hachem ! Si nous suivons la Torah et les Mitsvot, nous recevrons le monde futur et les bienfaits de ce monde-ci. Dans le cas inverse, toutes les souffrances, les maladies, les accidents de la route…à cause d’un manque de vigilance à Chabat, du Lachon Ara… A quelques jours des vacances,nous devons réfléchir aux endroits où nous pouvons aller, à la cacherout, à la manière de nous habiller, car le monde n’est pas abandonné.

Les juifs en Europe avant la Shoah ne se doutaient pas un instant du triste sort qui les attendait. En quelques années, leurs petites vies paisibles se transformèrent en cauchemar sans fin. Le monde dans lequel nous vivons est terrifiant. Même si Hachem représente l’essence de la miséricorde et de la bonté, nous avons besoin de cette dose de crainte afin de le servir. Alors qu’Hachem nous aide à faire Téchouva en ce jour terrible afin d’accueillir Machiakh Tsikénou très prochainement, amen.

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