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Se préparer pour Chavouot

par Itshak Nabet

Comme vous le savez, nous sommes presque arrivés à la fin du compte du Omer.

Nos sages expliquent que cette période de l’année est propice pour se préparer à recevoir la Torah. Et c’est dans cette optique que nous lisons chaque semaine les maximes des pères avant la fête de Chavouot. De nombreuses personnes se demandent en quoi consiste cette préparation. Intéressons- nous à un des moyens que le rav Rozenblum chlita nous donna pour nous conditionner à ce grand jour.

Il est écrit dans le second chapitre, Michna 8, que Rabi Yohanan ben Zakaï avait cinq élèves . L’un d’eux s’appelaitRabi Eliezer ben Ourkenos.

Rabi Yohanan le surnommait « le puits qui ne perdait pas une goutte ». Le Hafetz Haïm demande: » pourquoi le fait d’avoir une très bonne mémoire représente-t il un compliment ? » A priori, c’est une qualité naturelle qu’un homme possède à la naissance, alors en quoi ce surnom est-il une louange ?

Pour répondre à cette question, nous allons traduire le début du livre de Rabi Eliezer ben Ourkenos, Pirké dé Rabi Eliezer, qui raconte son histoire. Le père de Rabi Eliezer possédait de nombreuses terres. Eliezer et ses frères labouraient et s’occupaient du domaine familial. Un jour , Ourkenos trouva son fils qui pleurait par terre.

-Pourquoi pleures-tu ? Demanda son père.

-Je veux étudier la Torah. Lui répondit-il.

-Mon fils, tu as vingt-huit ans et tu veux étudier la Torah! Marie-toi, fais des enfants et envoie-les étudier la Torah.

Pendant deux semaines, Eliezer ne put manger tant il était triste. Alors Eliahou Anavi se dévoila à lui et lui demanda : » Pourquoi pleures- tu ? »

-Je veux étudier la Torah.

-Si tu veux étudier la Torah, monte à Jérusalem chez Rabi Yohanan ben Zakaï.

Eliezer partit chez le maître de la génération mais il continuait à se lamenter. Lorsque Rabi Yohanan le vit, il lui demanda pourquoi il pleurait. « Je veux étudier la Torah » lui répondit-il.

-Connais-tu le Chéma Israël, la prière et le Birkat Amazone ? Le jeune homme répondit négativement. Alors le rav les lui apprit et lui promit de lui enseigner chaque jour deux lois. Les jours passèrent,et Eliezer répétait inlassablement les lois qu’il apprenait, sans prendre le temps de manger…

Des années plus tard, son père monta à Jérusalem afin de déshériter ce fils qui avait lâchement abandonné sa famille et les champs. Lorsqu’il arriva chez Rabi Yohanan ben Zakaï, de nombreuses personnalités partageaient un repas de fêtes avec le maître. On lui annonça que le père d’Eliezer était là. Il l’installa à coté de lui et demanda à Eliezer de faire un discours. Tout d’abord,celui-ci refusa, mais sous l’insistance de son rav, il commença à parler. Son visage rayonnait comme le soleil et une grande lumière émanait de lui. Alors rabi Yohanan se leva et l’embrassa : « Heureux sont Avraham, Itshak et Yaacov d’avoir une descendance comme ce jeune homme. »

Lorsqu’Ourkenos vit les honneurs rendus à son fils, il lui dit : « Mon fils, j’étais venu pour te déshériter. Maintenant que j’ai vu ce que tu es devenu, je vais déshériter tes frères et de nommer mon unique successeur. »

-Papa, je mérite autant que mes frères. Si j’avais désiré des champs, j’en aurais demandé à Hachem et Il m’en aurait donné. Pareil pour l’argent. Moi, je ne désire que la Torah!

Lorsqu’on lit cette histoire, on peut être étonné face au conseil d’Eliahou Anavie. Pourquoi envoya-t-il ce jeune homme qui ne connaissait rien chez le maître de la génération ? Il aurait pu être découragé en voyant le niveau des élèves de Rabi Yohanan. N’aurait- il pas été plus judicieux de l’envoyer dans une yéchiva pour les Baal Téchouva afin qu’il apprenne plus lentement?

Nos sages expliquent que si un homme désire la Torah au point de pleurer pour l’acquérir et de ne pas manger pendant deux semaines, il est certain que la Torah résidera en lui et qu’il deviendra un grand !! Rabi Eliezer était surnommé « le puits qui ne perdait aucune goutte », car il désirait tellement la Torah que chaque enseignement restait gravé dans sa mémoire. Sa connaissance ne dévoilait pas une capacité naturelle mais bel et bien son désir et son amour pour la Torah.

Si nous voulons recevoir la Torah à Chavouot, nous devons montrer à Hachem que nous la désirons. Pour cela, il ne suffit pas de le dire. Il faut faire des efforts pour rajouter des temps d’étude, pour prier le Maître du monde de nous offrir ce si précieux cadeau. Peu importe l’âge, car il n’est jamais trop tard. Seulement, pour la mériter, il faut la convoiter sincèrement !

Alors, mes amis, ne perdons pas le mois qui nous sépare de Chavouot. Profitons des moments libres pour faire le maximum afin d’être prêts le 6 Sivan prochain, amen ken yéhi ratson.

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