Histoires

Un chauffeur particulier

par Itshak Nabet

Chalom, mon nom est Avraham Walls. Je voudrais vous raconter une histoire qui m’est arrivée il y a une dizaine d’années. A cette époque, je travaillais comme enseignant dans le quartier de Névé Yakov à Jérusalem. Un jour, je voulais rentrer chez moi, à Méa Chéarim, et fis du stop pour me rapprocher de ma destination.

Après quelques minutes, une voiture s’arrêta près de moi et on me fit signe de monter. A ma grande surprise, je n’étais pas le seul autostoppeur dans la voiture. Le chauffeur continua à chercher d’autres personnes à accompagner. Il semblait très content d’ accomplir cette Mitsva.

Ainsi, à plusieurs reprises, cet homme me prit en stop. Un jour, je ne pus me retenir de lui demander : « Dis-moi, je vois que tu cherches les gens pour les emmener chez eux. Peux-tu me dire pourquoi tu fais ça ? »

« C’est une histoire un peu longue, mais jusqu’à Méa Charim, nous avons un peu de temps. Un jour, je marchais dans la rue et je vis un homme qui dormait sur un banc. C’était un vieil homme en haillons. Mon cœur ne résista pas à la vue de cette situation. Alors je luis proposai de venir chez moi. Et si tu te demandes comment j’ai de la place dans ma maison pour accueillir quelqu’un, je travaille dans le bâtiment.

 Baroukh Hachem, j’ai une grande villa avec un petit studio. J’installai mon invité dans le studio, et il était fou de joie. A partir de ce jour, il devint un des membres de la famille. Il mangeait avec nous, je lui achetai des vêtements, ses médicaments et je lui donnai même un peu d’argent de poche. Pendant un an, il habita chez moi.

Un jour, il me dit : « je sens qu’il me reste peu de temps à vivre. Je tiens à te dire merci pour tous les bienfaits que tu m’as prodigués pendant cette année. Seulement j’ai un problème: je voudrais tellement te donner quelque chose pour te remercier mais, comme tu le sais, je ne possède rien. Que puis-je faire pour toi ? »

Je n’ai pas hésité et je lui ai dit : jure-moi de revenir après ta mort pour me raconter ton jugement. Ce bon juif était surpris de ma demande, mais il accepta par reconnaissance. Et quelques semaines plus tard, il quitta ce monde.

Quelques mois après son décès, alors que j’avais désespéré de sa promesse, il me revint en rêve. « Sache que tu m’as demandé quelque chose de très difficile. Si je ne t’avais rien promis, ils ne m’auraient jamais laissé redescendre: ne refais jamais ça… Hélas, je n’ai pas le droit de te raconter mon jugement. Cependant, je peux te dire une chose : lorsqu’une personne fait des Mitsvot pour son intérêt personnel, pour sa réussite, son honneur…Cela diminue énormément la valeur de la bonne action. A l’exception des actes de Charité. Dans ce cas, même si on fait du bien à l’autre par intérêt, la Mitsva reste entière. Car dans le ciel, cette Mitsva est si importante qu’elle garde sa valeur même si elle fut faite de manière intéressée. » Puis il disparut.

Depuis ce jour, je consacre une heure par jour à faire du bien aux autres. Pendant ce temps, je tourne en voiture pour voir qui a besoin d’un stop…

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