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Les fruits de la Torah

par Itshak Nabet

Il est écrit dans le traité Méguila (31;b) que « le prophète Ezra institua la lecture de la paracha Ki-Tavo avant Roch Hachana, et celle de la paracha Békhoukotaï avant la fête de Chavouot. Nous concluons ainsi chaque année par les malédictions que ces passages contiennent afin de pouvoir débuter la nouvelle année avec leurs bénédictions. Or, comme à Chavouot, Hachem juge et décrète la production de fruit annuelle.Ce jour s’apparente donc à un nouvel an. » Essayons, dans un premier temps, de comprendre pourquoi ce jugement se déroule le jour du don de la Torah… Ensuite, expliquons le message qu’Ezra voulut nous transmettre à travers la lecture de la paracha Békhoukotaï avant Chavouot…

Pour répondre à ces questions, intéressons- nous à cet enseignement du Talmud dans Kidouchine (57; a): »Rabi Chimon Absouni interprétait tous les mots « Ête » de la Torah. (Le mot « Ête » est une préposition introduisant le complément direct. Par exemple, Béréchit Bara Elokim Ête Hachamayim Véête Aaretz: Au commencement Hachem créa le ciel et la terre. Ce mot « Ête » est très souvent facultatif: sa présence ou son absence ne change pas le sens de la phrase. C’est pourquoi ce rav expliqua que chaque « Ête » de la Torah vient pour nous apprendre une chose en plus, qui n’est pas écrite explicitement.) Cependant, lorsqu’il arriva au verset: Ête Hachem Elokéra Tiira: Tu craindras Hachem ton Dieu; il déclara qu’il est impossible d’expliquer ce « Ête »! Comment dire que l’on doit craindre quelque chose autant qu’Hachem? Alors il s’arrêta de commenter les « Ête » de la Torah. Jusqu’au jour, où Rabi Akiva expliqua que ce « Ête » est venu inclure les sages, pour nous dire que nous devons les craindre et les respecter autant qu’ Hachem!!

Le Sefer Amakné suppose que Rabbi Akiva comprit cet enseignement après la mort de ses 24 000 élèves qui disparurent entre Pessah et Chavouot parce qu’ils ne se donnaient pas tout le respect qu’ils se devaient mutuellement. Bien sûr, il ne faut pas s’imaginer que ces anges se parlaient mal ou se considéraient avec dédain…Le Marcha zal explique pourtant clairement que puisque chacun d’entre eux ressemblait à un sefer Torah, ils auraient dû davantage encore se respecter… Et c’est pour cela qu’ils furent punis dans cette période de préparation au don de la Torah. Après ce terrible, désastre Rabbi Akiva conclut: « Ête Hachem Elokéra Tiira »; le mot « Ête » vient inclure les sages et nous apprend que nous devons les craindre autant que le Tout Puissant Lui-même. Malgré cette explication, la question de Rabi Chimon Absouni demeure: comment peut-on comparer des hommes avec la Source de Vie?

La réponse à cette question se trouve dans la paracha Békhoukotaï. « Si vous allez selon Mes lois, et que vous gardez mes Mitsvot », alors Je verserai sur vous toutes mes bénédictions: la pluie en son temps, les arbres, qui seront remplis de fruits, et vous jouirez de vos biens dans la sécurité. Il y aura la paix sur votre terre et les ennemis fuiront devant vous. Rachi zal explique que ces bénédictions dépendent de deux facteurs: l’application des mitsvot et l’étude scrupuleuse de la Torah. Grâce à ces deux vertus, Hachem verse sur le tout le peuple d’Israël Ses bienfaits. Mais s’il manque de mitsvot et de cet effort dans l’étude de la Torah, alors Hachem nous prévient que ce sera la famine, les pertes militaires, l’exil et les pires malédictions qui existent.

Cette paracha nous enseigne ainsi qu’Hachem fait dépendre Sa bénédiction de l’étude de la Torah et de l’accomplissement des mitsvot. Et c’est dans cette optique qu’Il fixa au jour de Chavouot Son jugement sur les fruits. Car les bénéfices et les réussites de l’année suivante dépendent de l’étude de l’année passée. Ainsi, les sages qui l’étudient représentent bel et bien la source de vie sur terre. En cela, rabbi Akiva a pu les apparenter à Hachem, la Source de tous les bienfaits

Désormais, nous pouvons comprendre aussi pourquoi Ezra institua que l’on lise la paracha Békhoukotaï avant Chavouot. Il voulait nous réveiller avant le jour du don de la Torah! Il désirait nous faire prendre conscience combien l’étude fait vivre le Monde et nous apporte toutes les réussites individuelles et collectives. Voilà pourquoi nous devons veiller en cette nuit du 6 Sivan et prier de tout notre cœur pour mériter de recevoir la Torah et de pouvoir ajouter encore des heures d’études pour cette nouvelle année. Nous vous souhaitons de revoir toutes les bénédictions écrites dans la paracha Békhoukotaï et qu’Hachem vous offre,à chacun,son cadeau le plus précieux: sa sainte Torah.

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