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Une épouse parfaite

par Itshak Nabet

Une épouse parfaite

 

Cette histoire merveilleuse fut racontée par le rav Réouven Kalerstein chlita :

A l’époque de Gaon de Vilna vivait un Tsadik qui s’appelait rav Leib Slonimar zal, et que tout le monde surnommait « Reb Leib le Tsadik » De nombreuses histoires ont été racontées à son propos. Voici l’une d’entre elles. Sa femme quitta ce monde dans la fleur de l’âge. Rabi Leb essaya tant bien que mal d’accepter cette épreuve avec amour et de continuer à servir Hachem avec fidélité.

Après quelques temps, il alla chez un Chadkhan et lui demanda de l’aider à trouver une seconde femme. « Même si je ne suis pas tout jeune, j’ai besoin de la bénédiction qu’une femme place dans la maison, comme il est écrit : un homme sans femme réside sans bénédiction, sans muraille, sans Torah, sans joie »

« Cvod Harav, je vais vous trouver une Tsadekette qui fera votre bonheur. » lui répondit le Chadkhan. « Non, non reprit le rav. Cette fois-ci je recherche autre chose de complétement différent. » Après quelques secondes, le rav continua : « Puisque j’ai vécu de nombreuses années, je prie beaucoup pour arriver au monde futur exempt de fautes. C’est pourquoi je te demande de me trouver la femme la plus méchante qui existe, qui possède tous les mauvais traits de caractères. Je la désire coléreuse, têtue, curieuse, radine, rancunière, cruelle… »

Le Chadkhan resta bouche bée. C’était la première fois de sa vie que l’on ne lui demandait pas de chercher une femme avec de bons traits de caractère. « C’est une guémara explicite dans le traité d’Erouvine (41, b): tout celui qui a une femme mauvaise ne verra pas l’enfer, car il l’aura déjà vécu sur Terre. C’est pourquoi je veux que tu m’aides à acquérir mon monde futur. »

Le Chadkhan promit au rav de faire de son mieux. Il sortit sa liste noire et commença à décrire le portrait de femmes plus méchantes les unes que les autres. Mais rien n’avait convaincu Rabi Leib. Alors il se rendit chez un autre Chadkhan. Ce dernier lui répondit « il est écrit dans la guémara qu’un homme ne peut vivre avec un serpent sous le même toit ! » « C’est exactement une femme comme celle-là que je veux. »

Le visage du Chadkhan s’illumina : « J’ai une femme comme tu désires dans mon répertoire: dure, cruelle… Tous prédisent que son mari sera malheureux. Elle te fera énormément souffrir. » « Écoute, ça m’a l’air pas mal du tout. Laisse-moi prendre quelques informations sur elle. » Après une légère enquête, tout le monde lui conseillait de fuir cette femme comme la peste. Il fit donc le Chidoukh et, après quelques rencontres, ils étaient sous la Houpa.

Le lendemain du mariage, le rav attendait sa première scène de ménage, une première colère ou même une assiette qui vole. Mais sa femme se comportait avec douceur, lui prépara un bon petit déjeuner et l’accompagna même à la synagogue. Il se dit que c’était un comportement de jeune mariée. Alors il patienta quelques semaines, quelques mois. Cependant, sa conjointe donnait constamment l’image d’une épouse parfaite.

Le rav retourna chez le Chadkhan. « Pourquoi m’as-tu trahi ? » s’exclama le rav. « Écoutez- moi Monsieur le Rabbin, j’ai la réputation, comme tout bon Chadkhan, de cacher les défauts de certains conjoints. Mais je vous assure que dans votre cas, ce fut la première fois de ma vie que je n’ai rien dissimulé ! » « Alors comment est-ce possible ? »

Alors Rabi Leib s’arrêta et dit : « En fait, je suis la preuve que ce qu’Hachem décrète ne peut être changé. Si le Créateur décide qu’une personne doit souffrir, toutes les ruses ne parviendront pas à annuler cela. Et de même, s’Il désire qu’une personne soit heureuse, rien ne pourra abolir Sa volonté. Même s’il cherche la femme la plus méchante du monde, Hachem la transformera en épouse parfaite.

Nous vivons tous avec un sac bien chargé. Nos qualités physiques et morales, ainsi que nos défauts… Notre famille, notre conjoint et nos enfants…Tout provient du Tout- Puissant.

Notre devoir est d’accepter ce sac et de nous en servir, le plus possible et au mieux, pour Servir Hachem et sanctifier son nom, amen.

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