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« En fonction de l’effort, la récompense »

par Itshak Nabet

La Torah, dans notre paracha, Michpatim, enseigne un très grand nombre de Mitsvot. Nous trouvons parmi elles beaucoup de lois juridiques qui visent à réparer un dommage ou à punir un fauteur. Par exemple, un voleur qui avoue et rend ce qu’il a pris n’encourt pas de sanction financière. En revanche, si le Beth Din trouve son larcin chez lui, ce voleur devra rendre le double de la valeur de l’objet volé. Enfin, (21,37)  » Si un homme vole un taureau ou un mouton, et qu’il le vend ou lui fait l’abattage rituel, il devra payer cinq fois le prix pour un taureau, ou quatre fois le prix pour un mouton. » Dans le traité de Baba Kama (79, b), Rabi Yohanan ben Zakaï enseigne que le voleur d’un mouton paie moins cher que le voleur d’une vache car Hachem a pitié de homme qui perd son honneur. En effet, lorsqu’un homme vole une vache, il ne peut pas la porter. Il se trouve donc obligé de marcher à côté d’elle et ne subit pas de honte particulière. A l’inverse, celui qui vole un mouton le porte sur ses épaules pour aller plus vite. Et puisqu’il souffre du regard de ceux qui vont le voir, la Torah lui enlève un cinquième du prix à payer.

A première vue, cet enseignement paraît très étonnant. Même s’il a eu honte de ce vol, personne ne l’a obligé à prendre ce mouton! Plus encore, si cet homme se montre fièrement avec son larcin sur ses épaules aux yeux de tous, cela prouve qu’il se moque bien de leurs regards. S’il en est ainsi, pourquoi lui faire une réduction?

Le rav Eliahou Loupiane zal explique que la Torah a sondé les abîmes de l’être humain. Chaque juif possède une étincelle Divine. Même si ce voleur s’est habitué à sa condition et qu’il ne ressent plus la honte, au fond de lui son âme est humiliée. Ainsi, puisqu’il ne jouit pas entièrement de sa faute, Hachem prend en compte cette douleur et lui enlève un cinquième du prix à payer.

Nous retrouvons cette notion dans la paracha de Ki-Téssé à propos de la sanction pour une fiancée qui trompe son conjoint. La Torah prévoyait qu’elle et son amant soient lapidés, ce qui représente une des punitions les plus sévères. A l’inverse, lorsqu’une femme mariée avait une relation interdite, elle et son amant étaient condamnés à être étouffés. Pour comprendre la différence entre ces deux punitions, le rav Blazer zal explique que la femme mariée ne profite jamais pleinement de sa faute car elle a peur que son mari la surprenne. La fiancée, qui n’est pas encore entièrement sous la tutelle de son promis, éprouve moins de peur. Puisqu’elle profite plus de sa faute, sa punition est plus grande. Ainsi, nous apprenons de ces deux lois qu’Hachem ne juge pas seulement sur la faute. La Torah prend également en compte le niveau de profit que l’homme retire de son forfait,et la honte intérieure il subit…

Si pour des actes aussi répugnants que le vol et l’inceste, Hachem juge la personne avec une précision chirurgicale,il récompense a fortiori ses bien-aimés avec le même soin. Chaque Mitsva, positive ou négative, est analysée sous tous les angles. Lorsque nous allons faire la prière, Hachem récompense chaque effort: la difficulté à se lever en fonction du froid que nous affrontons pour nous rendre à la synagogue, la façon dont nous essayons de nous concentrer… Lorsqu’un juif éprouve de la honte à ne pas manger des aliments interdits, ou de faire des Mitsvot devant des non-juifs, combien cette souffrance sera récompensée!!  » Le but obtenu sera proportionnel aux forces employées. Chaque petite différence entre deux efforts donnera un écart considérable à la fin du parcours. C’est pourquoi, nous devons effectuer les Mitsvot et le service Divin avec une grande minutie, à l’image d’un joaillier qui pèse de l’or et des pierres précieuses… » nous dit le Méssilat Yécharim.

Notre paracha nous incite, mes amis, à effectuer les Mitsvot avec tout notre cœur, toutes nos forces, même quand nous sentons une honte pour faire Sa Volonté. Car plus nous polissons les Mitsvot que nous accomplissons, plus la récompense sera grande,en ce monde et dans le monde futur. Alors qu’Hachem nous aide à nous élever dans ses voies afin d’être des serviteurs fidèles, amen ken yéhi ratson.

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