HistoiresItshak Nabet

Apprendre à être « simplet »

 

De cette histoire, nous allons voir combien Hachem aime ceux qui se comportent avec Tmimout, avec une simple foi. De même, la Torah vanta Noah d’être un Tsadik, un juste et un Tamim, un fervent croyant. Alors qu’Hachem nous aide à vivre un peu plus avec cette foi pure, amen ken yéhi raston.

Réouven était un simple villageois. Il n’avait pas eu la chance d’apprendre la Torah pendant son enfance mais il transpirait la foi en Dieu. Une fois par semaine, il prenait sa charrette pour vendre ses légumes en ville. Lorsqu’il arriva cette fois-ci, les magasins étaient fermés. Pas une âme, ni même un enfant, ne se trouvait dans les rues. Soudain, des bruits de pleurs et de prières se firent entendre. Il s’approcha de la synagogue et découvrit que tous les juifs de la ville s’étaient rassemblés pour demander la miséricorde divine. Il demanda à quelqu’un ce qui se passait.

 » Tu n’es pas au courant? Depuis deux jours, nous jeûnons pour annuler ce terrible décret. L’évêque a réussi à convaincre le roi de relever un défi avec un sage d’Israël. Celui-ci devra répondre à trois questions. S’il échoue, tous les juifs devront quitter le royaume. Cependant, il ne s’agit pas de questions normales. Les questions et les réponses seront sans paroles, uniquement par signes! »

Lorsque le villageois entendit cela, il se précipita vers le rav de la ville. Ce dernier, paré de son Talith et de ses Téfilines, implorait Hachem, les yeux plein de larmes.
 » Pourquoi vous attrister ainsi? Avec l’aide d’Hachem, je vais tout de suite me rendre chez le roi pour répondre à ses questions. Vous pouvez arrêter de pleurer et rentrer chez vous. »
Le rav et l’assemblée prirent le villageois pour un fou. Celui-ci prit sa charrette et partit en direction du palais. En route, il croisa un juif. Affamé par le chemin, il lui demanda de bien vouloir lui vendre un morceau de fromage. Il prit la part de fromage blanc et la mit dans sa poche.

Bien évidemment, les gardiens du roi ne le laissèrent pas rentrer. Alors Réouven commença à crier sur eux, ce qui attira l’attention de l’évêque qui passait par là.
-Que veux-tu, juif? demanda-t-il.
– Je suis venu pour répondre aux questions. Le pontife rit de bon coeur.
– Si tu es un sage, où se trouve ton honneur? Sont-ce là des vêtements qui honorent l’homme?
– Ce ne sont pas tes affaires! C’est un truc de juif, tu ne peux pas comprendre.

On fit prévenir le roi qu’un cocher juif était venu répondre aux questions. Le roi ne voulut pas le faire entrer dans son palais avec des vêtements si sales. Il lui donna des habits propres et l’invita à prendre un bain. Mais le villageois refusa catégoriquement. Finalement, le roi pensa qu’il devait être un sage, un érudit qui désirait apparaître comme un simplet. Alors on le laissa s’avancer jusqu’à l’entrée du palais. Le roi, l’évêque et la cour s’installèrent à l’intérieur du palais et le villageois se tenait devant la porte. Lorsque le juif vit le pontife plein d’orgueil, il lui lança:  » Sache qui Se tient au-dessus de toi!  »

Ce dernier commença la première question et montra deux doigts en face du villageois. Réouven, à son tour, montra un doigt à l’évêque.
Le visage du prêtre se décomposa. Le roi fit jurer à l’archevêque de dire la vérité: » quelles sont la question et la réponse?  »
– Je lui ai dit qu’il y avait deux dieux dans le monde, et il m’a répondu qu’Il n’existait qu’un Dieu. »
Lors de la deuxième question, le prêtre ouvrit sa main et montra ses cinq doigts. Le villageois leva le poing en direction de l’archevêque. « Qu’est-ce que c’est, demanda le roi? »
– Je lui ai dit: » s’il est vrai qu’il existe un Dieu unique, pourquoi êtes-vous dispersés dans le monde? Alors, il me répondit qu’à la fin des temps, Hachem nous rassemblera dans un seul endroit. Il est fort, Seigneur, mais il ne répondra à cette question. »
L’archevêque sortit une bouteille de vin et la montra au juif. Celui-ci prit le fromage blanc qu’il avait dans sa poche et le proposa au prêtre. Le roi vit que le pontife allait s’évanouir:  » Que se passe-t-il? »
– Il a gagné! Je lui ai dit: » vous avez versé le sang de vos prophètes dans le Beth Amikdach, comment pensez-vous être rassemblés? Il m’a alors ramené au verset : Si vos fautes sont rouges, Je les blanchirai comme la neige. »

Alors le roi fut content que le juif gagne et lui offrit un beau présent. Le lendemain, les journaux racontèrent les événements qui s’étaient déroulés au palais. Un juif, une gazette à la main, courut à la synagogue:  » Cvod Arav, vous vous souvenez du paysan d’hier. Il est parti chez le roi et a répondu aux questions. Regardez: voici la première question, la seconde et la dernière. »

Le rav fit venir le villageois et organisa un grand repas en son honneur. Alors, il lui demanda de lui raconter le défi:  » pour commencer, ce serpent me montra deux doigts, il voulait m’arracher les yeux! Je lui fis comprendre qu’avec un seul doigt je pouvais les lui arracher. Ensuite, il me sortit ses cinq doigts pour me mettre une gifle. Je lui fis comprendre qu’il risquerait de prendre un bon coup de poing. Alors il voulut faire la paix, il sortit une bouteille de vin et je lui proposai un petit morceau de fromage.
Les gens de l’assemblée éclatèrent de rire et comprirent qu’il y eut vraiment un miracle. Le rav se leva et lui embrassa le front. « As-tu étudié la Torah? Pratiques-tu les Mistvot?  »
– Hélas, non. La seule chose que je fais, c’est de mettre mon Talith et mes téfilines le matin. Je fais le Chéma Israël et je crie :  » Sache ce qui Se tient au-dessus de toi, et crains Le. »

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