HistoiresItshak Nabet

Au bout du chemin

par Itshak Nabet

Comme nous l’avons développé dans le Dvar Torah au nom du rav Schmoullozitch zal, les enfants d’Israël se laissèrent entraîner à la faute du veau d’or parce qu’ils étaient déboussolés. Lorsqu’ils pensèrent que leur maître spirituel avait quitté ce monde, ils furent perdus. Or lorsqu’un homme est déstabilisé, par une mauvaise nouvelle par exemple, il se trouve en grand danger. Pour cela, nous devons savoir qu’un Juif ne se perd jamais. Hachem nous dirige à la manière d’un Gps. Il faut savoir parfois être patient et se laisser guider, comme le dit David Amelekh : «Tous les chemins d’Hachem sont justes et bons pour celui qui garde Son alliance et Ses lois. » et comme l’illustre cette belle histoire tirée du livre la Paracha Vayikra du rav Eliahou Hassan :

C’est les yeux remplis de larmes que Michaël Cohen donna son acte de divorce à sa femme. Après quinze années de bonheur, ce couple décida de se séparer afin que chacun refasse sa vie. Reconstruire un couple pour mériter d’avoir un enfant. Malgré la difficulté de cette rupture, chacun souhaita à son ancien conjoint de réussir dans la vie.

Les pleurs de cette jeune divorcée furent vite oubliés lorsqu’elle apprit qu’elle était véritablement enceinte ! Si, dans un cas normal, il aurait suffi de refaire un mariage entre le mari et la femme, un problème sérieux se présenta : le mari était Cohen. Or, comme vous le savez, un Cohen ne peut se marier avec une divorcée, fût-elle son ex-femme. La peine de ce couple fut indescriptible. Michaël Cohen se rendit chez Rabbi Haïm Kaniewsky afin de prendre conseil. Le rav lui répondit avec sollicitude : « Je ne vois aucune possibilité Halakhique qui puisse te permettre de te remarier avec ton ancienne femme. Je te propose de soumettre ton problème à mon beau père, le rav Eliachiv (zal). »

Le mari abattu se présenta chez le rav et, là aussi, des pleurs à fendre le cœur jaillirent de l’entretien. Le rav partagea sa douleur, et lui annonça que cette interdiction de la Torah faisait partie des 613 Mitsvot et qu’il fallait l’accepter comme un décret Divin. Il ajouta aussi : « La seule chose que je puisse te conseiller, c’est de te rendre au Kotel afin d’y prier Hachem pour qu’Il te délivre de ta détresse. »

Notre Cohen empli de foi suivit le conseil du rav Eliachiv et se dirigea au Mur des lamentations. Il posa ses mains sur les pierres ancestrales et se répandit en prières. Les gens autour de lui comprenaient qu’une chose terrible bouleversait ce bon garçon, mais personne n’osa le déranger afin de lui proposer de l’aide. Toutefois, un homme venant d’arriver tenta sa chance et tapota délicatement son épaule. Le Cohen se retourna et vit un juif érudit lui proposer son aide. Alors il lui raconta toute son histoire. Le sage lui demanda : « Ton père est-il encore de ce monde ? »

Le jeune homme, ne comprenant pas l’intérêt de la question, lui répondit tout de même. Il lui expliqua que celui-ci était très vieux et se trouvait dans une maison pour personne âgées aux Etats-Unis. Aux dernières nouvelles, il était incapable à ce jour de communiquer avec son entourage. L’inconnu lui dit alors : « Si tu veux écouter mon conseil, voyage en Amérique et raconte à ton père dans quelle situation tu te trouves ! »

Le Cohen, très étonné de cet avis, n’eut pas le temps de dire le moindre mot que la silhouette de l’érudit avait disparu dans la foule. Il resta là, seul en pensant à tous les événements incroyables qui se déroulaient en ce jour. Il comprit surtout que tout cela était orchestré par la Providence Divine. Sans hésiter, il décida de prendre un avion pour les Etats-Unis.

Un jour et demi plus tard, il se trouva auprès de son père dans sa maison de retraite. Le père ne parlait pas mais avait l’air d’entendre et de comprendre ce qui se passait autour de lui. L’équipe médicale confirma au fils ce qu’il savait déjà sur l’état de santé de son papa : « cela fait des mois qu’il n’a pas prononcé un mot, et il faut se résigner à ne plus communiquer avec lui. »

Se retrouvant seuls tous les deux dans la chambre, le Cohen raconta alors à son père tout ce qui lui était arrivé: les larmes noyaient son visage. Et c’est alors que l’incroyable se produisit… Le père révéla à son fils qu’il n’avait pas à s’inquiéter: en réalité… Il n’était pas son fils. En effet, il avait été recueilli après la Shoah alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson. Il lui expliqua qu’il n’était donc pas un Cohen de naissance. Des cris de joie et d’allégresse se firent entendre dans la chambre du vieil homme, avant le retour en Israël pour célébrer le mariage avec son ancienne femme.

Nous voyons de cette histoire combien un homme doit tenir bon même dans les moments les plus difficiles. Il faut savoir suivre les chemins du Créateur sans poser de questions car « Tous les chemins d’Hachem sont justes et bons pour celui qui garde Son alliance et Ses lois. » Alors qu’Il nous aide à toujours marcher dans Ses pas, amen ken Yéhi ratson.

Articles Liés

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page