Itshak NabetPessah

Chabat Agadol

par Itshak Nabet

Le Chabat avant Pessah est appelé Chabat Agadol, »le grand Chabat », en souvenir du « grand » miracle qui se déroula lors de la sortie d’Egypte. Quatre jours avant la délivrance, le samedi 10 Nissan, Hachem ordonna à chaque père de famille de prendre un agneau et de l’attacher au pied de son lit. Et c’est ainsi que les dieux des Egyptiens furent ligotés et prêts à être sacrifiés le 14 Nissan, la veille de Pessah. Lorsque les Egyptiens apprirent le comportement étrange de leurs esclaves, ils s’empressèrent de mettre au clair cette situation. Quelle ne fut par leur surprise lorsque les bné Israel leur avouèrent leur intention d’égorger et de manger leurs divinités. Cependant, Hachem les protégea, et malgré l’immense colère des Egyptiens, aucun juif ne fut agressé. Voilà le miracle que nous célébrons tous lesChabat Agadol.

Le rav Abdallah Somekh zrouto yagen alénou, un des grands sages de Babel du siècle dernier, s’interroge sur cette ordonnance divine. Puisque Hachem avait promis à Avraham avinou de libérer les bné Israël après 400 ans d’exil afin de leur donner la Torah et la Terre Sainte, pourquoi infliger une telle épreuve à nos ancêtres? N’avaient-ils pas assez souffert lors de ces années d’esclavage?

Ce rav explique que même si Hachem avait dit à Avaham que sa descendance sortirait d’Egypte, tout cela n’était valable que si ses enfants suivaient les traces de leurs ancêtres et méritaient de s’appeler « sa descendance ». Mais, comme vous le savez, la situation spirituelle du peuple juif à cette époque était peu glorieuse. La majorité pratiquait l’idolatrie, s’était éloignée d’Hachem et du chemin de leurs pères. Afin de pouvoir accomplir la promesse faite à Avraham, il fallait désormais que ces gens prouvent qu’ils étaient bel et bien de la lignée d’Avraham, Itshak et Yaacov avinou. Or l’une des spécificités de nos ancêtres était leur volonté de servir Hachem de tout leur cœur et de toute leur âme. C’est ainsi qu’Avraham n’hésita pas à se jeter dans une fournaise ardente pour sanctifier le nom divin, qu’ Itshak se laissa sacrifier par son père et que Yaacov partit face à Essav et son armée sous l’ordre du Créateur. Au moyen de cette épreuve, Hachem sonda les coeurs des bné Israël. Nos ancêtres, en acceptant cette mitsva, prouvèrent qu’ils méritaient leurs noms et l’accomplissement de la promesse faite à Avraham avinou. Car malgré les 49 niveaux d’impuretés dans lesquels ils résidaient, ils surent trouver les forces pour s’écarter de l’idolâtrie au risque de leur vie, afin de suivre le Tout Puissant dans le désert.

Il est écrit dans la Hagada que c’est Hachem lui- même qui nous libéra, et non un ange et non un séraphin. L’admour de Slonim explique que si nos ancêtres avaient été sauvés par un ange, cet affranchissement aurait été limité à cette année car un ange ne peut effectuer qu’une seule mission. Mais puisque que cette libération fut l’œuvre d’Hachem, elle est éternelle et se perpétue tout les ans lors de la nuit du Séder. Cependant, pour mériter la délivrance finale ou individuelle, il faut dans un premier temps prouver que nous sommes nous aussi de La Descendance d’Avraham, Itshak et Yaacov avinou. C’est pourquoi nous avons l’obligation de chercher le Hametz qui est en nous. Nous devons examiner au fin fond de nous-mêmes, dans les recoins de notre être, ce qui n’est pas cacher léPessah. C’est-à-dire toutes les mauvaises habitudes, les mauvaises pensées et les paroles qui nous empêchent de sortir d’Egypte et de suivre Hachem dans le désert. Après avoir trouvé ce Hametz, nous devons le brûler la veille de Pessah en prenant bien soin de nous en débarrasser une fois pour toutes.

A la lumière de cet enseignement, nous pouvons déduire que le Chabat Hagadol n’est pas le simple souvenir d’un miracle qui eut lieu voilà trois mille ans. Le message de ce Chabat, c’est que même si Hachem nous délivre tous les ans par amour, quel que soit notre niveau spirituel, nous devons cependant Lui prouver que nous désirons Le suivre et que nous sommes prêts à sacrifier un peu de nous-mêmes. Cette année, nous avons une semaine pour faire ce vrai ménage de Pessah: alors ne perdons pas notre temps… Essayons donc de réfléchir sur cette année qui s’achève, sur l’état de notre service divin et de prendre quelques résolutions qui nous permettront d’avancer. Car même si le Temple est détruit, en faisant ce travail d’annulation de nous-mêmes le 14 Nissan, nous pouvons chacun apporter un Qorban Pessah (sacrifice d’agneau pascal) et mériter les délivrances que nous attendons.

Nous vous souhaitons de très bonnes préparations pour cette grande fête et un Chabat Agadol Mévorakh.

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