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La naissance d’Itshak avinou

pat Itshak Nabet

Comme nous l’avons dit, la Torah décrit l’arrivée de trois voyageurs arabes chez Avraham avinou. Après leur avoir préparé et servi un repas royal, un des trois invités, qui s’avérait être un envoyé d’Hachem, annonce à Avraham qu’il reviendra dans un an pour la naissance d’un fils qu’il aura avec Sarah. Celle-ci entendit la bénédiction faite par ce passant et rit intérieurement.  » Peut-on devenir jeune après avoir vieilli? Mon mari lui aussi est âgé. » Alors Hachem s’adressa à Avraham avinou et lui demanda: « pourquoi Sarah se moque-t-elle? Existe-t-il quelque chose d’impossible pour Hachem? Dans un an, Je te visiterai et Sarah sera mère. »

De nombreux commentateurs s’interrogent sur cette annonce de la naissance d’Itshak avinou. Premièrement, pourquoi cet événement est-il relaté? Que veut nous apprendre la Torah ici? De plus, pour quelle raison Hachem reprocha-t-Il à Sarah iménou d’avoir ri? Celle-ci, nous dit le Midrach, n’avait pas de matrice pour enfanter. Cela faisait plus de trente ou quarante ans qu’elle était mariée avec Avraham avinou sans avoir eu d’enfant. N’était-il pas normal qu’elle sourît lorsqu’elle entendit cet inconnu annoncer qu’elle aurait un enfant?

Pour répondre à cette question, nous allons essayer de comprendre un des épisodes du prophète Yéchaya (Isaie, 38,1). En ces temps, le roi Hiskiyahou souffrait d’une maladie mortelle. Le prophète Yéchayahou lui rendit visite et lui dit: « Ainsi parla Hachem, Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir. » Le roi Hiskiyahou se tourna face au mur, pria l’éternel, puis éclata en sanglots. L’éternel s’adressa alors au prophète et lui dit: va, dis à Hiskiyahou que j’ai entendu sa prière et que je prolongerai sa vie de quinze ans. »

Lorsqu’on lit ce texte, on a du mal à comprendre le comportement du roi Hiskiyahou. Cela fait plusieurs semaines, voire plusieurs mois, qu’il souffre de cette maladie, au point de se trouver aujourd’hui au seuil de la mort. Dieu lui annonce par l’intermédiaire de son prophète que son heure est arrivée. Comment peut-il se mettre à prier pour qu’Hachem le sauve? N’a-t-il pas vu que les larmes qu’il versait depuis de nombreux jours n’avaient pas réussi à changer la situation?

La guémara, dans le traité Brahot(10, a), enseigne que ce roi savait une chose: « même si une épée aiguisée est posée sur le cou d’un homme, qu’il ne s’empêche pas d’espérer en la Miséricorde divine. » C’est pourquoi, même si ses médecins ne l’avaient pas sauvé, même si ses prières avaient semblé revenir vides et même si Hachem Lui-même avait annoncé sa fin, Hiskiyaou Amelekh avait continué à espérer et prier pour qu’Hachem le sauve. Et c’est grâce à cette ultime foi qu’il fut exaucé.

Désormais, nous pouvons comprendre ce que reprochait Hachem à Sarah iménou. Même s’il était vrai que cette bénédiction prononcée par ce voyageur paraissait absolument irréalisable, le rire de Sarah prouva qu’elle avait désespéré d’avoir un enfant. Or aucun juif ne doit renoncer devant une difficulté. Qu’il s’agisse d’un problème d’ordre matériel, comme des ennuis financiers, ou de santé, de couple ou d’éducation, de conjoint ou de stérilité: l’abandon nous est interdit! Même si toutes les portes semblent fermées, nous devons être convaincus que nul ne peut se tenir devant la Volonté divine. A chaque instant, les situations les plus figées peuvent se débloquer. Et à plus forte raison si ce principe s’applique dans le domaine spirituel. Car même le juif le plus éloigné de la Torah et des Mitsvot peut devenir un Tsadik parfait s’il le désire. Et lorsque les chutes se multiplient et qu’on a l’impression de ne pas y arriver, nous devons cependant nous accrocher et attendre l’aide céleste, comme le prouve l’histoire suivante:

Il y a quelques années, le frère des admourim de Toldot Aaron et Toldot Avraham Itshak, le rav Yossef Yoel Kahen chlita, avait fait une grande Séouda toute la journée pour remercier Hachem. Depuis de nombreuses années, lui et sa femme essayaient d’avoir un enfant. Les médecins de plusieurs hôpitaux leur annoncèrent qu’il n’existait pas la moindre chance qu’ils aient une progéniture. Animés par une foi sans limite, le couple multiplia les prières. Quelques années plus tard, un grand Tsadik leur annonça que son mazal était bloqué: aucun bébé ne sortirait d’eux. Cependant il conseilla au couple de former des élèves car la Torah considère un élève comme un fils. Mais le rav n’accepta pas les paroles du tsadik et s’entêta. A tel point qu’il vit, dans un rêve, un grand d’une génération précédente le sommer d’arrêter, car c’était un décret céleste. Au réveil, le rav, bousculé par ce rêve, se leva et réfléchit. Existe-t-il une chose impossible pour Hachem? Il prit alors sur lui d’aller chaque jour avec sa femme sur le tombeau de Rahel iménou et de lire chacun tout le livre des Téhilim. Après deux ans, sa femme tomba enceinte. Elle mit au monde deux jumelles après trente-deux ans de mariage.

Voici donc le message de cette annonce de la naissance d’Itshak. Hachem attendit que tout le monde désespère afin d’envoyer la délivrance. Même Sarah, qui était habituée aux miracles, ne pensa pas un instant qu’elle pourrait encore enfanter. Et c’est dans ce contexte que la venue d’Itshak prouva au monde entier et surtout à tous ses descendants que rien n’est impossible! Hachem peut nous délivrer de toutes nos souffrances personnelles et collectives à tout moment. Alors reprenons courage et espoir, suivons les voies du Créateur sans poser de questions afin de mériter de vivre ces joies que nous attendons tous.

Inspiré du livre Vézot Atorah et de Divré Sofrim de rav Tsadok Acohen zal.

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