Itshak NabetParacha

« Tu trouveras son cœur de confiance »

par Itshak Nabet

Au début de notre paracha Lekh Lekha, Hachem ordonna à Avraham de quitter sa terre natale pour une terre inconnue. Cependant,cet exil sera récompensé: le Créateur lui promet une descendance, la richesse et la renommée. Tous les commentateurs s’accordent à dire que ce fut une des dix épreuves d’Avraham avinou. Et pourtant, si Hachem apparaît à une personne et lui promet tout cela à la condition qu’elle déménage au Kenya par exemple, il est certain que cette dernière serait en droit d’hésiter: c’est un pays dangereux et peu choisiraient cet endroit pour y habiter. Mais si une personne a la promesse d’Hachem qu’elle sera là-bas milliardaire, qu’elle aura des enfants après plus 60 ans de stérilité et qu’elle deviendra président du Kenya,serait-ce pour elle vraiment une épreuve?

De plus, il est écrit dans le Midrach Béréchit Raba que Rabi Lévi ne savait pas quel était le Lekh Lekha le plus difficile: celui de notreparacha ou celui de la fin de Vayéra, où Hachem demande à Avraham de prendre son fils unique Itshak avinou et d’aller le sacrifier sur une montagne. Encore une fois, comment comparer ces deux commandements? Existe-il une épreuve plus grande pour un père que de tuer ses enfants? Alors comment pouvons-nous comprendre ce Midrach?

Nos sages expliquent que l’essentiel de l’épreuve d’Avraham Avinou résidait dans le fait qu’il ne connaissait pas la destination de son voyage. Il partit avec sa famille et ses élèves pendant des mois et des mois. D’Irak en Syrie,sans savoir où il allait. A son arrivée en Eretz Israël, il découvre que ce pays est frappé par une famine terrible. Il est alors contraint de se réfugier en Egypte. Or, pendant tout ce temps,Avraham ne possède pas un sou en poche. Il est obligé de prendre des crédits dans chaque auberge dans laquelle il se repose. Enfin,après 1700 km de route, il veut s’installer en Egypte, Pharaon lui prend sa femme… Malgré toutes ces difficultés, jamais Avraham ne posa de question à Hachem. Pas une fois il ne leva les yeux au ciel et demanda au Créateur où étaient les récompenses qui lui avaient été promises.

Nous disons tous les matins dans le texte qui commence par Vayevarekh David:  » Tu es Hachem qui a choisi Avram, l’a sorti de Our Kasdim et l’appela Avraham. Tu trouvas son cœur de confiance et tu établis avec lui une alliance… » Nos sages expliquent qu’un homme peut dire que son associé est de confiance seulement lorsque son entreprise commence à couler. En effet, lorsque tout va bien, il y a aucune raison que l’ associé quitte le navire. Mais lorsque la situation devient critique, si son associé reste en place et continue à se battre contre vents et marées, là il peut témoigner qu’il possède un ami fidèle. Hachem testaAvraham à travers ce voyage. Il ne lui montra pas de pays, il n’eut pas d’enfant, il passa d’auberge en auberge tel un mendiant. Cependant, Avraham surmonta cette épreuve avec succès et montra à Hachemqu’il était digne de confiance.

En cela, l’épreuve de Lekh Lekha ressemblait au sacrifice d’Isthak. Le rav Eliahou Abergel chlita explique qu’à cette époque la coutume était de sacrifier ses enfants devant des idoles. Lorsque Hachem demanda à Avraham de sacrifier son fils, il est sûr que c’était difficile. Mais si déjà des hommes simples le faisaient pour des bouts de bois et de fer,pourquoi ce saint homme ne le ferait- il pas lui aussi pour le Dieu Vivant? Nos sages expliquent que la véritable épreuve résidait dans la contradiction entre les propos d’Hachem. D’un côté le Créateur promit à Avraham qu’ Itshak serait son successeur, sa relève. Puis Il lui demanda de le sacrifier. Encore une fois, Avraham fit preuve de confiance, et ne posa pas de question. Ainsi la première Mitsva qu’Hachem ordonna à notre ancêtre, c’était de croire en lui sans poser de question, même si les choses ne se déroulaient pas comme il le désirait. A l’inverse, Loth trébucha devant cette épreuve. Il ne comprenait pas comment ils pouvaient errer comme des pauvres alors qu’ils avaient eu la bénédiction d’Hachem,et la promesse de devenir riches. C’est pourquoi il quitta Avraham et renia Hachem, nous dit Rachi zal, dès qu’il eut l’occasion de partir.

La Torah nous apprend cette semaine que la base sur laquelle repose tout le service divin,c’est de ne pas poser de question. D’avoir confiance au fait que tout vient d’Hachem et que tout est pour le bien. Car si un homme commence à poser des questions sur la manière dont Hachem dirige Son monde, il peut très vite renier Hachem et tout abandonner. Cependant, nous devons savoir que nous possédons cette force de croyance implantée en nous.
Avraham ancra tellement ce comportement en lui qu’il le transmit génétiquement à toutes ses descendances,comme nous l’avons vu lors du don de la Torah. LorsqueHachem proposa Sa Torah aux différents peuples, chacun demanda ce qu’il y avait écrit. Mais les bné Israël ne posèrent, eux, aucune question. Ils dirent d’une seule voix: » nous ferons et nous comprendrons ». Les actions de nos pères sont des exemples pour nous. Même si nous vivons des épreuves difficiles tant sur le plan collectif qu’individuel, tant sur le plan spirituel que matériel, nous devons suivre les pas de nos ancêtres, et marcher fidèlement avec Hachem sans poser de question.
Nous vous souhaitons un très bon Chabat,et vous disons,dans cette espérance, à très bientôt.

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