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Zékher Lémakhatsit Hashekel

par Itshak Nabet

Cette semaine, en plus de notre paracha, nous lirons la paracha shékalim. Le but de cette lecture est de ranimer le souvenir du demi-shekel que l’on prélevait à l’époque du Temple au mois d’adar. Cet argent servait principalement à l’achat des sacrifices quotidiens qui permettaient l’expiation des fautes du peuple pendant un an. Nous trouvons la source de cette mitsva au début de la paracha Ki-tissa, juste après la faute du veau d’or. Hachem demanda à Moché de prélever un demi-shekel sur toute personne de vingt ans afin de « racheter son âme ». Rabi Meir nous enseigne dans masseret shékalim (perek 1, halakha 4) qu’Hachem sortit une pièce de feu de son trône céleste, la montra à Moché rabbénou et lui dit: voici la pièce que Je veux qu’ils
apportent. » De nombreux commentateurs se sont interrogés devant cette guémara. Moché ne connaissait-il pas la valeur d’un demi shéquel? Et pourquoi Hachem ne lui a tout simplement pas dit le poids de cette pièce? Avait-il besoin de sortir une pièce de feu de son trône pour cela? Alors quel message a voulu nous transmettre Rabi Meir zrouto yagen alénou?

Pour répondre à ces questions, nous allons essayer dans un premier temps de comprendre le comportement surprenant de Moché Rabénou lorsqu’il brisa les Tables de la Loi. En effet, quand Hachem annonça à Moché que son peuple avait fabriqué une idole, il descendit avec les Tables de la Loi afin de les donner aux bné Israël. Puis, lorsqu’il vit la foule autour du veau d’or, il les jeta et les brisa contre la montagne. A priori, son attitude était plus qu’étrange: si Moché Rabénou ne voulait pas transmettre la Torah à un peuple qui pratiquait l’idolâtrie, pourquoi descendit-il les Tables de la Loi? Et s’il pensait que la Torah pouvait le changer, alors pourquoi refusa-t-il de lui parler lorsqu’il le vit fauter?

Peut- être pouvons- nous expliquer que Moché rabbénou accepta de descendre la Torah car il pensait que le peuple était tombé dans le piège du mauvais penchant. Notre guide savait que nul n’est à l’abri d’une erreur, comme il écrit dans Quohélet (7,20) « Il n’y a pas de juste sur Terre qui fasse le bien sans jamais fauter ». Alors, au contraire, il se dépêcha de lui donner la Torah afin qu’il lutte contre le Yetser Ara. Mais lorsqu’il vit le peuple danser et rire autour de l’idole, il comprit que ce n’était pas une simple faute, mais bel et bien un problème de fond. Car même si une personne tombe, elle doit être triste de fauter; elle doit avoir au moins un goût amer dans la bouche. Une telle débauche dévoilait que les juifs n’avaient pas compris la chance d’avoir été élus pour servir le maître du monde. Le peuple n’avait pas réalisé que nos Téfilot et notre étude de la Torah apportent l’abondance dans tous les mondes. Que nos Mitsvot montent jusqu’au trône céleste et couronnent le Tout- Puissant. Et qu’Hachem se réjouit plus de nos bénédictions que des chants de ses anges et de toutes ses créatures. Car celui qui réfléchit à cela ne désire qu’une chose: accomplir la volonté du Créateur. Le peuple, en dansant autour d’un vulgaire veau d’or, a prouvé qu’il n’avait pas encore compris la grandeur de sa tâche et le privilège d’avoir été élu serviteur de Dieu. La Torah ne pouvait donc pas l’aider, et c’est pourquoi Moché brisa les Tables de la Loi.

Désormais nous pouvons comprendre l’enseignement de Rabbi Meir. Lorsqu’Hachem demanda de prélever un demi-shékel, Moché ne comprit pas comment si peu d’argent pouvait réparer une si grande faute. Alors Hachem lui répondit que ce n’est pas l’argent qui permet le rachat de la faute, mais la manière de donner. « Je veux qu’ils donnent une pièce en feu sortie de mon trône, c’est-à-dire qu’ils comprennent l’importance des Mitsvot que Je leur ai données et qu’ils les fassent de tout leur cœur. »

Chaque année, nous lisons cette paracha pour nous réveiller sur ce point. Comme nous le savons tous, la routine est le pire ennemi du judaïsme. Au fil des ans, nous exécutons les Mitsvot comme des enfants qui répètent leurs leçons. Alors la Torah nous demande de réfléchir sur la chance qu’on a d’avoir été choisi par Hachem et sur le fait que chaque Mitsva est précieuse. Alors renforçons- nous tous dans notre service quotidien, mettons le feu dans nos Mitsvot et donnons à Hachem ce qu’Il désire tant: notre cœur.

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