BéréchitItshak NabetParachaVayé'hi

En Ta délivrance, j’espère Hachem

par Itshak Nabet

Le premier livre de la Torah, Béréchit, s’achève avec la paracha de la semaine Vayé’hi. Après 17 années en Égypte,Yaakov avinou s’apprête à quitter ce monde. Il décide donc de réunir ses enfants afin de les bénir. Chaque bénédiction sera une prophétie qui concerne la futur tribu qui naîtra de ce fils. La bénédiction qu’il donne à Dan est la suivante : « Dan , (Hachem fera) la justice avec toi, comme la plus grande des tribus. Tu seras comme une serpent, qui garde les arrières et qui mord les talons des chevaux. En ta délivrance j’espère Hachem. » Les commentateurs expliquent de nombreuses façons cette prophétie. Rachi zal, qui s’appuie sur le Talmud Sota (page 9b, 10,11) comprend qu’elle concerne le juge Chimchonne qui fit la guerre contre les Philistins dans le livre des Juges. De même que le serpent est solitaire, de même Chimchonne faisait la guerre seul. De même que la force du serpent réside dans sa tête, de même Chimchonne puisait sa puissance de sa chevelure…D’autres, comme le Rachbam zal, expliquent que cette prophétie concerne l’ensemble de la tribu de Dan. Comme cette tribu était celle qui fermait la marche, elle était souvent confrontée aux ennemis. Alors Yaakov avinou la bénit pour qu’Hachem l’aide toujours à faire front…

Le Midrach Raba au nom de Rabi Itshak (paracha 98,17) enseigne à propos de la fin de la bénédiction « En Ta délivrance, j’espère Hachem » : Tout peut s’acquérir grâce à l’espoir. Si un homme est en proie à des difficultés terribles, qu’il place sa confiance en Hachem afin qu’Il le prenne en pitié. S’il a l’impression qu’Hachem ne se soucie pas de lui, qu’il espère en Hachem et il verra la délivrance… Si un homme pense qu’il a trop fauté, et qu’il n’y a plus d’espoir,sache qu’il n’existe pas un homme qui fauta plus que le roi Ménaché, qui tua des milliers d’hommes et qui plaça des idoles dans le Saint des Saints. Et pourtant Hachem lui répondit lors de sa détresse et le sauva, car tout le monde peut obtenir le pardon. Ainsi,lorsque Yaakov avinou vit par prophétie Chimchonne, il pensa qu’il était Machiah. Quand il aperçut sa mort, il proclama tout de suite : En Ta délivrance j’espère Hachem.
Yaakov avinou est venu nous dire que la spécificité du peuple juif réside dans sa faculté à ne jamais perdre espoir. Cette force est notre héritage. Et c’est grâce à elle que nous pouvons atteindre la plénitude spirituelle. Malgré les pogroms, les exils et les souffrances, notre peuple ne perdit jamais sa foi en Dieu et en Sa Torah. Cet espoir en des jours meilleurs jours et en la Délivrance finale nous accompagne depuis le début de notre Histoire. Cependant, essayons de comprendre pourquoi Yaakov avinou nous transmit ce message, spécialement lors de cette bénédiction à Dan… De plus, nous retrouvons également cette bénédiction, dans le Perek Chira. En effet, le quatrième chant du coq est cette phrase : » En Ta délivrance j’espère Hachem. » Essayons de comprendre quel rapport existe avec cet animal et cette phrase.

Le Midrach raconte que lorsque les fils de Yacov se présentèrent devant leur père pour se faire bénir, Dan rentra dans la pièce avec tristesse. Son visage semblait tellement sombre qu’il ressemblait à une ombre. Nos sages expliquent la raison de son désarroi. Réouven entra avec se faire bénir avec ses quatre enfants. Puis Chimon le suivit avec ses six fils,ainsi que Benyamine avec ses dix fils. Même si Yossef n’avait que deux fils, ils étaient en bonne santé. Or Dan ne possédait qu’un fils unique, Houchim, qui était sourd muet. Lorsqu’il se présenta devant son père, il lui dit : « Papa, qu’est ce que tu vas bénir? La bénédiction, c’est pour que les tribus prospèrent. Mais moi qui n’ait qu’un fils sourd muet, que peut-il sortir de moi? » Alors son père lui répondit : » ne perd pas espoir mon fils, En Ta délivrance j’espère Hachem. » Le midrach poursuit : » venez voir ce qui arrive à un homme qui garde la foi. Lors du dénombrement des enfants d’Israël à leur sortie d’Égypte, la tribu de Binyamine, qui possédait dix fils, se composait de 35 400 hommes de plus de vingt ans. Alors que la tribu de Dan fut dénombrée à 62 700 hommes de plus de vingt ans. D’un seul fils, sourd et muet, naquit une des plus nombreuses tribus d’Israël. »

Le rav Haïm Kanievski chlita explique que le coq chante cette phrase trois heures avant le lever du jour. Alors qu’autour de lui, il n’y a que silence et obscurité. Il crie : » En Ta délivrance j’espère Hachem. Bien qu’il n’y ait pas un brin de lumière à cette heure là, lui voit déjà le jour qui ne va pas tarder à se lever. Tous les matins, le coq vient nous enseigner qu’il ne faut pas perdre espoir. Même dans les situations les plus difficiles, nous devons nous accrocher et continuer à avoir foi en Dieu. De même que Yaakov vit la fin de ses épreuves et vécut dix-sept années de bonheur, prouvant que les souffrances s’arrêtent un jour, nous devons tenir le coup et ne pas nous décourager. De même que le premier exil en Egypte eut une fin, nous connaîtrons, nous aussi très prochainement la joie de voir la Délivrance que nous espérons tous. D’ici là, armons nous des armes de nos pères, plaçons notre espoir en le Tout Puissant, en attendant ces jours si doux qui arriveront si vite, amen ken Yéhi ratson.

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