La peur d’une maman convertie
Cette histoire, je l’ai entendue d’un des directeurs d’un Talmud Torah des Etats-unis, expliqua le rav Yoel Raata Chlita. « Dans notre école, nous avons de nombreux bons élèves. Cependant, tous s’accordent à dire que deux enfants sortent du lot, et éblouissent comme des diamants. Deux frères remplis de craintes divines, qui prient avec joie, qui étudient avec une assiduité exemplaire tout en étant les premiers à aider et à faire le bien. Tous les professeurs de l’école désiraient connaître le secret de ces parents qui avaient si bien réussi l’éducation de leurs enfants. La seule chose que savait le rabi des enfants, c’est que la mère était une convertie. Ce qui ne faisait qu’augmenter sa curiosité. En effet, alors qu’aujourd’hui il est si difficile d’élever les enfants dans le droit chemin, combien de prières et de mérites ont- ils ici été nécessaires? Ces enfants représentaient donc une véritable énigme.
Un jour, alors que la maman était venue chercher ses enfants à l’école, le professeur voulut la rencontrer. « Quel est le secret de votre réussite ? » La mère garda le silence un instant et répondit : » je vais vous dévoiler une chose vraiment confidentielle. Je me suis convertie il y a quelques années avec mon mari. Cependant, nous avions déjà ces deux garçons. Ainsi, même s’ils avaient été aussi convertis avec nous par le Beth Din, à treize ans on allait leur demander s’ils voulaient rester juifs. Si vous saviez, Rabi, combien j’ai eu peur de ce jour à l’idée d’ apprendre qu’ils pouvaient, en un instant, redevenir goy…
C’est pour cela que je fais tout, mais vraiment tout, pour que les Mitsvot, le Chabat, la prière, soient un kif, un véritable plaisir. Afin qu’ils ne puissent, même pas un instant, vouloir être autre chose que juif. Alors j’organise mon Chabat à l’avance pour qu’ils ne ressentent pas de stress à l’approche du Chabat. On chante des chansons dans la joie. Voici mon secret. »
Lorsque j’ai entendu cette histoire, poursuivit le rav Yoel Raata, j’en ai tiré une grande leçon. Est-ce que la peur de cette maman convertie n’est pas présente chez chaque parent ? Même si le Beth Din ne demandera pas à nos enfants s’ils veulent rester juifs ou non, d’autres personnes le leur suggèreront ! Un copain pas trop religieux, un voisin ou autre collègue de travail qui leur diront pourquoi ils se prennent la tête avec toutes ces Mitsvot,.. « Faites comme nous, kiffez la vie plus que toutes ces contraintes… »
Si nous voulons, en tant que parents, que nos enfants restent dans le droit chemin, il faut leur transmettre la Torah dans la joie. Leur montrer que c’est un mérite incroyable de pouvoir s’adresser au Roi du monde pendant quelques minutes par jour. Qu’il n’y a pas de moyen qui conduise autant à la bénédiction que l’étude de la Torah. Que le Chabat est le plus grand plaisir qui existe… De leur permettre de faire les Mitsvot sans pression, sans amertume.
Alors qu’Hachem nous aide à éduquer nos enfants dans la joie afin qu’ils s’épanouissent dans la Torah et les Mitsvot jusqu’à 120 ans.