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Le temps du retour

par Itshak Nabet

« Et Moché rassembla toute l’assemblée d’Israel et dit: voici ce qu’Hachem vous a demandé de faire. Pendant six jours vous travaillerez et le septième jour sera saint pour vous… » Il y a lieu de s’interroger. Pourquoi la Torah précisa-t-elle dans la paracha Vayakel que Moché rassembla les bné Israel? A priori,à chacune de ses allocutions, il en était ainsi. De plus,pourquoi répéter la Mitsva du Chabat qui a déjà été enseignée dans la paracha Ki-Tissa?

Pour répondre à ces questions, ouvrons une petite parenthèse. Il est écrit dans la guémara d’Avoda zara(4,b) au nom de Rabi Yéochoua ben Lévi que les bné Israel n’ont commis la faute du veau d’or que pour ouvrir une porte aux baalés Téchouva ». Le Maarcha zrouto yagen alénou explique que la Torah qu’un homme étudie le protège de la faute. Or cette génération, qui était pleine d’amour et de désir d’accomplir la volonté d’Hachem, méritait d’être épargnée. Cependant Hachem la laissa fauter pour montrer aux générations que les portes de la Téchouva sont ouvertes, même aux fautes les plus graves.

Et c’est ainsi que dans notre paracha, Moché rabénou demanda aux bné Israël de collecter tous les éléments pour la fabrication du Temple portatif. D’après de nombreux commentateurs, cet épisode se situe après la construction du veau d’or et se produit pour faire la réparation de cette faute. Rappelez-vous,alors que Moché Rabénou se tenait sur le Mont Sinaï pour recevoir la Torah, le Erev rav avait entraîné le peuple à danser et à se dégrader autour d’une idole. Lors de cette fête, la foule assoiffée de désir n’hésita pas à tuer un des sages de la génération avant de s’adonner à l’idolâtrie et à la débauche. Pendant quarante jours après cette terrible chute, les bné Israël avouèrent leur faute, regrettèrent et prirent sur eux de s’écarter de l’idolâtrie,à jamais… Ils ne désiraient plus qu’une chose à présent: revenir vers leur Créateur. Et c’est avec cette envie de Le servir que toute la communauté se rassembla pour accomplir la volonté divine avant même l’appel de son maître spirituel. La Torah précisa donc que le peuple « se rassembla » pour témoigner que sa Téchouva était parfaite.Les gens se réunirent autour de Moché rabénou avec la même ardeur qui les animait pendant qu »ils s’attroupèrent autour d’Aaron pour demander la construction du veau d’or. Et c’est d’ailleurs avec cet enthousiasme qu’ils récoltèrent les matériaux de la construction en moins d’une journée.

Lorsque Moché vit avec quel entrain les bné Israel voulaient s’attacher à Hachem, il répéta la mitsva du Chabat, afin de leur enseigner que ce jour saint représente le meilleur moyen pour se lier à Hachem. Car quand un juif se coupe de ses occupations et consacre sa journée à prier, étudier et chanter Ses louanges autour d’une table dressée en Son honneur, il ressent automatiquement une grande proximité avec Son créateur. Ainsi,en respectant la sainteté de cette journée, il ancre dans son cœur la volonté de Le servir et ressent l’affection que son Père éprouve pour lui. A travers cela, il ouvre les portes de la Téchouva par amour, celle qui transforme les fautes en mérites. C’est pourquoi il est enseigné dans la masseret Chabat(118,b) que celui qui respecte le Chabat, même s’il faisait de l’idolâtrie comme à l’époque d’Enoch, Hachem lui pardonne ses fautes ».

La Torah nous dévoile cette semaine que les portes du repentir sont ouvertes à tous. Hachem,dans sa grande Miséricorde,attend le retour de tous ses enfants. Il n’existe aucune faute qui puisse nous séparer de notre Créateur. Au contraire,plus un juif se trouve loin et plus la joie qu’il procure à Hachem en revenant vers Lui est immense. Car il n’existe pas un plus grand bonheur pour un père que de se réconcilier avec son fils. En outre, c’est par l’intermédiaire de l’accomplissement du Chabat que nous avons la possibilité de nous rapprocher de Lui après six jours de travail et d’obscurité. Alors essayons de conserver cet enseignement et profitons de cette occasion hebdomadaire pour nous élever. Puisons les forces physiques et spirituelles qui nous permettront d’affronter la semaine et de sanctifier chaque instant de notre vie. D’ici là,nous vous souhaitons une bonne fin de semaine et un Chabat rempli de Kédoucha, amen ken Yéhi ratson.

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