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L’échelle de Yaacov

par Itshak Nabet

Au début de notre paracha Vayétsé, Yaacov avinou rêve d’une grande échelle dressée sur la Terre dont le sommet atteindrait le ciel.Hachem lui promet de lui donner la Terre d’Israel, une grande descendance, et de le protéger pendant tout le séjour qu’il s’apprête à faire chez son oncle Lavan. A son réveil, il fit un vœu et adressa à Hachem plusieurs requêtes: Dans un premier temps, que le Créateur lui fournisse du pain pour se nourrir et des vêtements pour s’habiller. Nous pouvons constater que Yaacov avinou se contente du minimum, du strict nécessaire pour vivre convenablement. Et pourtant, par la suite, il demande qu’Hachem devienne son Elokim, son Dieu. C’est-à-dire qu’il voulait qu’Hachem soit appelé « Eloké Avraham, Eloké Itshak et Eloké Yaacov ». En d’autres termes, il pria pour devenir aussi grand que son père et son grand-père, selon l’explication du Or Ahaim akadoch.

 Le rav Niventsal chlita s’étonne devant cette requête de Yaacov: comment notre ancêtre a-t-il pu commencer avec tellement de pudeur et de retenue pour finir en demandant une chose aussi grande? Où est passée l’humilité qu’il montrait jusqu’à présent?

Pour répondre à cette question, nous allons nous servir du traité Brakhot (50, a). La guémara relève une contradiction entre deux versets: D’un coté, David Amélekh dit  » Déverse un peu de tes bénédictions sur ton serviteur  » et Rachi zal commente qu’un homme doit ressembler à un pauvre lorsqu’il demande à Hachem, car il ne doit pas souhaiter de grandes choses. Et dans un autre verset, David écrit:  » Ouvre grand ta bouche et Il te répondra « , exige tout ce que tu veux et tu seras exaucé ?

 Le talmud répond qu’il existe deux sortes de prières. Pour tout ce qui concerne le domaine matériel, il ne faut pas réclamer trop, il faut savoir se contenter de peu. Mais à propos du spirituel, il est interdit de se restreindre. Nous devons remplir nos bouches de supplications et ne pas hésiter à répéter nos prières. C’est pourquoi Yaacov avinou demanda au début un peu de pain et de vêtements pour finir en exigeant le maximum: devenir un des fondateurs de notre peuple, l’équivalent de ses pères.

Hélas, nous sommes forcés de constater que très souvent nous faisons exactement l’inverse. Nous prions et multiplions les efforts pour progresser dans la dimension matérielle alors que nous nous contentons du minimum dans le domaine du spirituel. Nous nous suffisons d’un peu d’étude, de quelques Mitsvot par ci par là… Une des causes de cette terrible erreur est expliquée a l’aide une parabole du Midrach. Un jour, deux hommes se trouvaient dans une maison. En levant les yeux, ils aperçurent un morceau de pain posé sur une poutre du plafond. L’un des deux s’exclama: « Qui pourra bien descendre ce pain de là? » L’autre lui répondit: » sache que si quelqu’un a réussi à le mettre là-haut, on doit bien pouvoir le faire descendre! ». Alors il attacha plusieurs  bâtons et fit tomber la miche de pain.

Le message de cette parabole est le suivant: Lorsqu’on voit toutes les Mitsvot que nous devons accomplir et la taille phénoménale de la Torah écrite et orale, on en vient vite à penser que la tâche est impossible. Alors on ne se fixe pas d’objectif pour avancer et on se contente de quelques Mitsvot et de quelques heures d’étude par semaine. Mais il faut savoir qu’il y a une autre façon d’approcher cette situation. Nous devons  comprendre que si de nombreuses personnes ont réussi à être tsadik, à connaître bien le chass, le Choulhan Aroukh… c’est sûr que tout le monde peut y parvenir!! Une fois cette première étape franchie, il ne reste plus qu’à se faire un programme pour atteindre cet objectif.

Comme on l’a déjà dit, on ne peut pas changer du jour au lendemain, mais il faut monter marche après marche afin de se rapprocher des portes du ciel. Et c’est sûrement un des messages de cette échelle que Yaacov appréhenda dans sa vision prophétique. Il comprit ainsi que s’il désirait ressembler à Avraham et Itshak,ses modèles, il fallait que lui aussi emprunte cette échelle et franchisse chaque jour une nouvelle étape. Or nous savons que les actions de nos pères sont des exemples pour nous. C’est pourquoi nous devons nous aussi nous engager dans cette voie, et aspirer à connaître la Torah écrite et orale, à devenir des hommes de bonne valeur et prier avec concentration…

Alors qu’Hachem nous aide dans toutes nos démarches et qu’Il nous donne la volonté de nous élever dans Ses chemins afin de devenir comme nos pères, pour mériter de voir la délivrance très prochainement.

 

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