Les bénédictions du matinLois juives

les bénédictions du matin 2

par Itshak Nabet

Comme nous l’avons dit, les sages ont préconisé chaque matin de remercier Hachem en prononçant certaines bénédictions. Nous disons par exemple Matir Assourim pour remercier de pouvoir nous assoir lorsqu’on se lève du lit. Puis Zokef Kéfoufim quand nous nous levons entièrement du lit. Dans le sidour du rav Amram, il est écrit que si quelqu’un inverse l’ordre de ces deux textes, il ne pourra plus faire la bénédiction Matir Assourim. En effet, lorsqu’on remercie de pouvoir se lever, cela inclut de pouvoir s’assoir. Donc pourquoi remercier une seconde fois ?

Et ainsi décida le Choulhan Aroukh dans le siman 56, saïf 5.  Cependant, le Magen Avraham écrit que, selon le Ari zal, même celui qui inverse devra faire la bénédiction Matir Assourim. Ainsi tranchèrent le Michna Broura et le Ben Ich Hai.

Cependant le Rav Ovadia Yosef préconisa qu’il est préférable de s’abstenir de faire cette bénédiction sachant que c’est une discussion. Et que, dans le doute, on ne fait pas de bénédiction.

Le Tour enseigne qu’il existe une autre bénédiction dans les livres de prières achkénazes : « Baroukh Ata Hachem … Anoten layaef Koakh. » Tu es la source de bénédiction qui donne de la force à celui qui était épuisé. En effet, après une journée de labeur, l’homme s’endort épuisé physiquement et se réveille en pleine forme.

Cependant le Beth Yosef, l’auteur du Choulkhan Aroukh, écrit que cette bénédiction n’existe pas dans la guémara . Et puisque le Rambam ne l’a pas écrit, il ne faut pas la dire. Ainsi trancha-t-il dans le Choulkhan Aroukh.

Le Rama écrivit: cependant la coutume achkénaze est de la dire. Le Michna Broura ajouta que les décisionnaires sont d’accord avec cela.

Le  Maran Ahida, le Ben Ich Hai et le Caf AHayim aussi avisèrent qu’il faut pour les Séfarades dire cette bénédiction, comme l’enseigna le Ari zal. Et ainsi approuva le rav Ovadia Yosef

Il est obligatoire de réciter chaque jour la bénédiction de l’étude de la Torah. Il faut faire très attention à cette bénédiction car dans le traité de Nédarim (81,a) il est enseigné qu’une des raisons de l’exil fut le mépris de cette prière.

Il est interdit d’étudier la Torah avant de l’avoir récitée, que ce soit la Torah écrite ou orale, des midrachim ou des lois. C’est pourquoi il faut faire attention de ne pas écouter des cours de Torah à la radio ou sur internet avant d’avoir prononcé cette bénédiction.

Cependant, d’après le Choulhan Aroukh, il est permis de penser à des paroles de Torah. Seules la parole et l’écriture sont interdites.

Comme nous l’avons dit , il est interdit d’étudier la Torah sans prononcer les bénédictions appropriées auparavant. Ainsi, le matin avant la prière, nous récitons ces bénédictions. D’ où la question que se sont posé les richonim : faut-il refaire la bénédiction après la douche ou les toilettes ? Ou après avoir dormi en journée ?

A propos des toilettes : le Beth Yosef amène les propos du Agaotes Maïmonide qui pense qu’il faut refaire la bénédiction. En effet, ne pouvant pas étudier aux toilettes, le passage dans ce lieu crée une interruption entre la bénédiction et l’étude qui sera faite après. Cependant, le Maaram de Rothenburg n’avait pas l’habitude de refaire la bénédiction. Le Agour explique qu’il n’y a pas véritablement d’ interruption dans la mesure où il existe des lois de comportement aux toilettes. Le Choulkhan Aroukh trancha qu’on ne refait pas la bénédiction après être allé aux toilettes.

 Pour la sieste de l’après-midi : même si de très nombreux décisionnaires pensent qu’il faut refaire la bénédiction puisqu’en dormant, on fait une interruption entre la bénédiction du matin et l’étude de l’après-midi, d’ autres pensent que la bénédiction de la Torah ne se récite qu’une fois par jour, même s’il y a des interruptions.

Or il existe une règle : lorsqu’on a un doute si on doit réciter une bénédiction, on ne la récite pas. C’est pourquoi le Choulkhan Aroukh écrivit que la coutume est de ne pas refaire la bénédiction même après une longue sieste l’après-midi

Si une personne étudie toute la nuit, suite à une veillée de Chavouot ou Ochana Raba, ou si elle a pris un vol de nuit : la coutume des Séfaradim est de faire les bénédictions de la Torah après l’aurore, Amoud Achakhar. Certains Achkénazim ont la coutume de se faire acquitter par quelqu’un d’autre pour sortir de tout doute, comme le préconise le Michna Broura.

Cependant, si une personne dort dans son lit même quelques instants la nuit, elle devra refaire les bénédictions de la Torah en se levant.

Les femmes ont l’obligation de réciter les bénédictions de la Torah. Même si elles n’ont pas l’obligation de l’étude comme les hommes, elles doivent cependant apprendre les lois du Chabat, de la prière, de la cachroute, de la Nida et autres…Donc elles remercieront Hachem de nous avoir donné une Torah aussi merveilleuse.

 

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page