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La récompense d’une Mitsva

par Itshak Nabet

Comme nous l’avons expliqué dans le Dvar Torah, (à la fin de ce mail) la paracha Michpatim commence par les Mitsvot concernant l’homme et son prochain. Par cela, la Torah nous encourage à faire le bien comme il est écrit:  » Le monde tient par le Hessed ». Dans l’histoire suivante traduite du livre Ahavat Haïm du rav Menahem Menaché, nous verrons que les actes de charité sont toujours récompensés.

Dans un village d’Europe vivait un Tsadik très pauvre. Celui-ci avait accueilli chez lui un orphelin de seize ans et une orpheline. Un jour, le rav appela le garçon et lui dit: » Sache, mon fils, que tu as bientôt l’âge de te marier. Avec le peu d’argent que j’ai, tu trouveras difficilement un bon parti. Essaye de trouver un travail et mets de l’argent de côté. » Le jeune homme écouta les conseils du Tsadik et se fit embaucher par un riche notaire. Après quelques semaines, il annonça au rav qu’il recevait un bon salaire.  » Peut-être ton patron a-t-il aussi une place pour la jeune orpheline?  » demanda le Tsadik. Après avoir entendu les recommandations du jeune homme, le patron accepta la jeune fille. Pendant une année, les deux orphelins travaillèrent. Ils reçurent chacun cinquante lires d’or. Or, comme les banques n’existaient pas, ils laissèrent l’argent chez leur patron.

Hélas, la roue tourna pour ce gentil notaire. Ce fut d’abord un incendie qui transforma sa maison et ses biens en tas de cendres. Puis, de malheurs en infortunes, il perdit tous ses biens. Il appela alors les deux jeunes employés et leur dit: » Vous avez vu ce qui m’est arrivé? Hachem en a décidé ainsi. Nous devons accepter ce triste sort avec amour. Allez, mes enfants, chercher du travail ailleurs. Avec l’aide du Tout Puissant, je vais retrouver ma fortune et je vous rendrai votre argent.  »

Les deux orphelins quittèrent donc cette maison et se rendirent dans une ville voisine. Il y avait, là-bas, un homme riche craignant le Créateur. Ils lui racontèrent leur histoire et celui-ci accepta de les prendre à son service. Après une année de travail, il donna à chacun cinquante lires d’or qu’ils donnèrent à garder à leur patron. Un jour, alors que les deux domestiques mangeaient dans la cuisine, trois pauvres frappèrent à la porte afin de mendier un repas ou un peu d’argent. Le jeune homme leur servit alors trois assiettes. Pendant qu’ils dévoraient leur plat, le jeune homme remarqua qu’un des mendiants était son ancien patron.

– Dis-moi, d’où viens-tu et qui es tu? Demanda le domestique. Le pauvre leva les yeux et reconnut le jeune homme. Il se mit à pleurer.  » Je suis bien celui qui vous a pris cent lires d’or. Si tu savais ma situation! J’ai dû  abandonner ma famille et quitter la ville. Je n’ai pas eu de nouvelle d’elle depuis un an. » L’homme se remit à pleurer de plus belle.
– Comment pourrais-tu sortir de cette situation?
-Si j’avais cent lires d’or, je pourrais recommencer à faire des affaires et je pourrais payer mes dettes.

Le jeune homme appela la jeune orpheline:  » Viens t’associer à moi pour cette grande Mitsva. J’ai déjà cinquante lires: avec tes cinquante lires, il y a juste la somme dont cet homme a besoin. Donnons-lui cet argent et, par le mérite de cette Tsédaka, Hachem aura peut-être pitié de notre peuple. »

–  » Tu sais que je suis orpheline et que j’économise cet argent pour mon mariage. Si tu me promets de te marier avec moi, je suis prête à te donner mes cinquante lires.  » Le jeune homme lui jura de l’épouser et partit demander l’argent à leur employeur. Celui-ci donna les cent lires et le garçon les remit à leur ancien patron. Le pauvre les bénit de tout son cœur et reprit la route. Après quelques instants, le riche appela son domestique pour lui demander ce qu’il comptait faire de cet argent. Celui-ci lui raconta ce qui s’était passé. En entendant cela, le patron s’énerva contre eux à tel point qu’il décida des les renvoyer tous les deux.

Le jeune couple quitta le village en ne sachant pas où aller. Après quelques heures, ils étaient au beau milieu de la forêt.  » Ne t’en fais pas. Hachem nous enverra la délivrance d’ailleurs. »

A ce moment, le Tsadik qui les avait élevés vit par esprit Divin ce que le jeune couple avait fait. Il appela neuf élèves à lui, fit remplir trois valises de bons mets et de vins délicieux et se rendit dans la forêt. Lorsque la calèche rencontra le couple, le Tsadik demanda au garçon ce qu’il faisait là. Ce dernier  lui raconta toute leur histoire. Alors le rav lui dit: « Hachem fait bien les choses, nous sommes juste dix. Le rav sortit alors la bague qu’il avait apportée et une bouteille de vin. Ses élèves installèrent une Houpa entre les arbres de la forêt. Dans ce décor féérique, le Tsadik procéda au mariage du jeune couple. Un bon repas fut ensuite servi. Les invités réjouirent le Hatan et la Cala par de belles chansons et des paroles de Torah. Après la prière de l’après-midi, le rav se tourna vers le Hatan et lui dit:  » Pour ton mariage, je t’offre le moulin qui se trouve dans tel village. Grâce à lui, tu auras un travail assuré toute ta vie. » Même si le jeune homme savait que le Rabi n’avait pas de moulin, il avait foi en ses paroles. Le plus ancien de ses élèves rajouta:  » Et moi j’offre la maison et le jardin qui se trouve à côté du moulin. » Puis un autre dit:  » Et moi je m’engage à donner cent lires d’or. » Enfin un troisième promit également cent lires. Une fois que tout le monde eut fini de parler, ils remontèrent dans la calèche. Le rav les bénit chaleureusement et ils disparurent dans la forêt.

Le couple continua sa route entre les arbres sans trop savoir leur direction. Lorsque des cris déchirèrent le silence : « Au secours, Au secours! » Le jeune homme s’approcha et vit un homme en train de sombrer dans un marécage. Sans tarder, il déchira sa veste en lanières et commença à nouer un bout à l’autre. La cala sortit de sa valise une veille robe et un foulard que son mari  attacha pour faire une corde. Il la jeta vers l’homme qui s’accrocha de toutes ses forces. Le couple, après beaucoup d’efforts, réussit à sortir l’homme du marécage. Celui-ci leur dit, difficilement,  qu’il habitait le village voisin. Alors le couple porta l’homme jusqu’à chez lui.

La maison qu’il désigna était un petit palais plein de lumières et d’invités. Lorsqu’ils virent le corps de leur père sur les épaules du jeune homme, les enfants  se dépêchèrent de l’emmener dans sa chambre afin de s’occuper de lui. Ils mirent à  disposition du couple une somptueuse chambre pour passer la nuit. Le lendemain, après le petit déjeuner, on expliqua au couple que l’homme était le duc de ce village. La veille, il avait célébré  les noces de sa fille. Après quelques verres d’alcool, il eut soudain le désir de chasser un petit peu. Il prit son fusil et partit dans la forêt mais trébucha et tomba dans ce marécage. Après avoir raconté comment le jeune homme lui sauva la vie, le duc se leva et dit:  » Je tiens à remercier personnellement ce héros, je lui donne le moulin qui se trouve au bout du village. » Le fils aîné reprit de plus belle:  » Et moi j’offre le jardin et la maison qui jouxtent le moulin. Puis sa fille mit sur la table cent lires pour le couple qui sauva son père. Suivie par le dernier fils qui posa également cent lires. Le lendemain, le duc et son fils aidèrent  le jeune couple à s’installer dans la maison et on montra au jeune homme comment se servir du moulin. Et c’est ainsi que ce couple vécut une vie paisible, grâce à la Tsédaka qu’il fit envers leur ancien patron.

Par le mérite de la Tsédaka que notre peuple fait dans les quatre coins du monde, qu’Hachem déverse sur nous une pluie de miséricorde et nous délivre de nos ennemis, amen ken yéhi ratson.

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