BéréchitParachaVayéchèv

Yossef vs Essav  

par Itshak Nabet

Il est écrit dans le second verset de notre paracha Vayéchev : « Et voici la descendance de Yaacov, Yosef avait dix-sept ans… » Rachi zal explique au nom du Midrach que lorsque Yaacov vit tous les princes qui sortirent d’Essav, il se demanda qui pourrait les vaincre. La Torah répondit à cette question : voici la descendance de Yaacov : Yosef. Comme il est écrit dans le prophète Ovadia : « Alors la maison de Yacov sera comme un feu, et la maison de Yosef une flamme, et celle d’Essav de la paille. » En d’autres termes, le seul qui peut combattre Essav et sa descendance sera Yosef. Nous allons essayer de comprendre pourquoi Yosef était plus apte que Yéouda, Chimon ou Levi à entreprendre cette tâche.

Dans son livre Tévat Gomé, le Péri Mégadim explique que le mérite d’Essav résidait dans la Mitsva d’honorer ses parents, ce qu’il avait su faire à la perfection. Or seul Yosef, qui avait lui aussi accompli cette Mitsva parfaitement, pouvait affronter Essav. A travers deux événements, nous pouvons donc voir la grandeur du respect qu’ils donnèrent à leurs parents…

Premièrement, les deux étaient prêts à mettre leur vie en danger pour faire la volonté de leur père : Essav lorsqu’il chassait du gibier pour Itshak avinou son père, se rendait dans des endroits remplis de bêtes féroces. Et dans notre paracha, lorsque Yaacov avinou demanda à Yosef d’aller rejoindre ses frères, il savait le danger qu’il encourrait, et pourtant il obéit à la volonté de son père.

Secondement, les deux accomplissaient cette Mitsva pour Hachem de façon désintéressée : Ainsi il est écrit dans le Midrach Raba (65, 16) que Rachbag disait : « toute ma vie j’ai honoré mon père. Cependant, je ne suis pas arrivé au centième de ce que faisait Essav. Car lorsque je servais mon père, je mettais des habits normaux, alors qu’Essav, lui s’ornait de ses plus belles parures pour accomplir cette Mitsva. A priori, qu’est-ce-qui empêchait Rachbag de porter lui aussi ses beaux habits pour servir son père ? De plus, à cause de ce petit détail, le service divin d’Essav valait-il cent fois plus que celui de Rachbag ? Le rav Yonathan Domb explique que la grandeur d’Essav résidait dans le fait que son père Itshak était aveugle. Donc, il ne voyait même pas avec quel vêtement il lui apportait à manger. A l’inverse, si Rachbag mettait ses beaux vêtements, son père lui aurait dit : « vraiment mon fils, félicitations pour ce que tu fais. C’est en cela que le service divin lichma, désintéressé, d’Essav valait cent fois celui de Rachbag.

Nous retrouvons cette qualité chez Yosef. Dans la paracha Vayigach, après vingt-deux ans de séparation, Yaacov avinou le rejoint en Egypte. Bien qu’il fût alors vice-roi d’Egypte, Yosef lui-même attela le char pour accueillir son père. Même si personne ne se doutait que les chevaux furent attachés par l’homme le plus puissant du monde, il voulait faire cet acte lui-même par respect pour son père, de façon désintéressée.

Désormais nous pouvons comprendre pourquoi seul Yosef pouvait lutter contre Essav. Cependant il y a lieu de se demander pourquoi cette Mitsva d’honorer ses parents était-elle si importante. Comment, avec cette seule Mitsva, Essav représentait-il un danger pour les onze fils de Yaacov qui accomplissaient toute la Torah ?

Le sefer Akhinoukh explique qu’à travers cette Mitsva, un homme apprend à être reconnaissant envers ceux qui nous font du bien. La Torah veut que nous servions nos parents pour les remercier de nous avoir mis au monde et de nous avoir éduqués. Lorsqu’une personne fait ce travail, elle en arrive à remercier Hachem pour tous les bienfaits qu’il reçoit, ce qui est le but de notre existence.

De plus, cette Mitsva est la base fondamentale de la transmission de la Torah de génération en génération. Ainsi le rav Itshak Abrabanel explique que cette Mitsva se trouve sur la première partie des Tables de la Loi, celle des Mitsva de l’homme envers Hachem, car en respectant nos parents et en leur donnant de l’importance, on valorise le message qu’ils veulent nous transmettre et on renforce notre foi en la parole Divine.

Ainsi, Yosef Atsadik, qui accomplissait cet Mitsva de tout son cœur, réussit à vivre avec Hachem et à le remercier même dans les pires épreuves. Mais surtout, il réussit à transmettre la parole de Dieu à ses enfants et à les élever dans les chemins de la Torah même en Egypte. Alors, Bézrat Hachem, renforçons-nous dans l’accomplissement de cette Mitsva afin d’anéantir la maison d’Essav et mériter la délivrance.

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