Fêtes juivesItshak NabetPessah

« Ha lahma Ania di acalone avatana béara démitsrayim »

par Itshak Nabet

« Voici le pain de pauvreté que mangeaient nos pères en Egypte. » Le début de chaque texte contient l’essence du message que l’on veut transmettre .Nous allons essayer d’expliquer les premiers mots de la Agada: » ha Lahma Ania ». Le Mahral de Prague (zal) nous enseigne que nous désignons cette Matsa en référence à la guemara de Pessahim (115,b).

Schmouel dit: « il y a écrit dans la Thora » Lehem Ani  » et nous lisons « Lehem Oni  » afin de nous apprendre que c’est un pain dont on parle beaucoup ( « onin » signifie répondre, parler)  » c’est- à- dire que la Agada doit se
raconter sur du pain, à l’intérieur d’un repas. Ainsi nous commençons la lecture en montrant cette matsa afin d’accomplir cette obligation.

Cependant le  » Bné Issahar  » lie cette expression de « Lehem Oni » à un passage du Zohar (helek 2, 40, b) qui dit que lorsque nous racontons la sortie d’Egypte et que nous remercions l’Eternel pour tous les miracles dont il nous a gratifiés , Hachem rassemble tous les anges et leur dit: « Descendez, allez écouter les louanges que mes enfants du fond de l’exil disent! Alors les étres célestes partent, reviennent et reconnaissent qu’Hachem a bien fait de nous sauver et ils louent Am Israel d’avoir été élu .

Il y a lieu pourtant de se demander en quoi nous méritons ces louanges.N »est il pas normal de remercier une fois par an celui qui nous a délivrés de l’esclavage?

Il nous faut répondre à partir du texte lui-même: » les louanges que mes enfants du fond de l’exil disent », le fait de chanter et de se réjouir sur la sortie d’ Egypte alors que nous-mêmes sommes asservis depuis de si longues années, voilà ce qui provoque les louanges des anges. Nous ressemblons à un vieil esclave qui célèbre chaque année
l’anniversaire d’une libération éphémère qu’il a vécue lors de sa jeunesse. Alors de quoi nous réjouissons-nous , pourquoi chantons-nous « étmol ayinou Avadim »(hier nous étions esclaves)?

Le rav répond qu’ Israel, peuple sanctifié ,a une bonne raison de se réjouir de cette libération d’ Egypte. Lorsque nous étions là-bas, nous étions nus de mitsvot,sans Thora , arrivés au 49 ème niveau d’impureté alors qu’aujourd’hui nous sommes le peuple élu, à qui on a donné la Thora et les mitsvot. En cela notre exil est bien différent de celui de nos ancêtres, car nous ne sommes pas veufs de notre D.,nous sommes spécifiques parmi tous les peuples , même les plus vides d’entre nous sont pleins de mitsvot comme des grenades. En cela cette libération possède un caractère éternel. Et si nos corps ne sont toujours pas libérés du joug de nos oppresseurs, nos âmes ne peuvent être soustraites.

Même si de nos jours les juifs ne sont plus dominés physiquement comme il y a quelques années,c’est spirituellement que nous sommes en danger. Les peuples veulent nous faire croire que nous sommes comme eux: « égalité liberté fraternité » nous forcent- ils à apprendre. Par l’intermédiaire des écoles et des moyens de communication,ils font
tout pour nous assimiler et pour tuer notre judaïsme. Mais tous les juifs du monde , même ceux qui ne font pas Kippour ,se rassemblent en famille et ensemble disent Etmol Ayinou Avadim, mais aujourd’hui nous sommes libres, nous sommes juifs, nous avons la Thora et les mitsvot.

Ainsi, de génération en génération, nous remercions Hachem de nous avoir choisis ce fameux 15 Nissan, de nous avoir rapprochés de Lui. Voilà ce qui nous prodigue autant de joie. Et lorsque nous lisons et expliquons la Agada, les anges s’associent à nous pour louer le créateur de nous avoir élus. Voici ce Lehem Oni sur lequel les anges parlent beaucoup, et c’est afin de ne pas oublier la grandeur de cette cérémonie que nous l’inaugurons par ces mots HA LAHMA ANIA. Nous nous rappelons ainsi que ce n’est pas qu’une réunion familiale mais c’est la célébration de l’union scellée entre nous et le Créateur. Alors prions que nos louanges associées à celles des êtres célestes amènent enfin la délivrance des corps que nous désirons chaque jour.

Nous vous souhaitons Pessah Cacher Vesaméah!

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page