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Le message de Yossef

par Itshak Nabet

Dans la paracha de la semaine,Vayigach, Yossef envoie ses frères prévenir son père, Yaacov avinou, qu’il est vivant et qu’il gouverne en Egypte. Pour rassurer son père sur son état spirituel, il fit tirer un char par des veaux. Ainsi, il voulait dire à son père: sache que je n’ai pas oublié notre dernière étude ensemble: la Mitsva de la Egla Aroufa, dont nous parlerons bientôt. Si nous comprenons pourquoi la Torah nous enseigne que Yossef voulait rassurer son père, il est en revanche plus difficile de comprendre pourquoi la Torah nous dévoile ce signe qu’il lui donna. Puisque la Torah n’est pas un livre d’histoire, il est certain qu’il existe un message pour les générations dans la Mitsva de la Egla Aroufa. Essayons de comprendre quelle leçon nous devons apprendre de leur dernière étude.

Le Marcham zal, dans son livre Téhelet Mordékhaï, donne la réponse suivante: Pour être libérés d’Egypte, nos ancêtres eurent besoin de beaucoup de mérites. Comme il est écrit,c’est grâce à quatre vertus que les bné Israël purent sortir d’Egypte: parce qu’ils se préservèrent des relations interdites, parce qu’ils ne changèrent ni leurs noms ni leur langue. Et parce qu’ils ne formulèrent pas de médisance.

En outre, Yossef Atsadik atteignit la perfection dans ces quatre domaines, nous dit le Marcham:

• Il se préserva de l’adultère en luttant contre la femme de son patron, Potifar, pendant un an. Malgré les menaces, les tentations, les avances…Il préféra l’ignorer et se faire emprisonner de longues années plutôt que de fauter.

• Il ne changea pas son nom. Lorsque Pharaon lui donna le poste de second du roi, il le nomma Tsafnat Panéah, un nom égyptien. Rachi zal explique, dans Divré Ayamim, que Pharaon voulait lui montrer qu’il était le patron en Egypte, et qu’il pouvait donc changer le nom de chacun de ses sujets. Yossef ne céda pas. Il ne répondait pas lorsqu’on l’appelait ainsi. Et malgré la pression de Pharaon, il garda son nom. A tel point que c’est le roi lui-même qui l’appela Yossef, plus tard dans la paracha de Mikets.

• Il ne changea pas sa langue. La preuve fut qu’il appela ses enfants par des noms dont le sens n’existe qu’en langue sainte. Ménaché veut dire en hébreu: Il m’a fait oublier. Car Hachem lui avait fait oublier une partie de l’étude qu’il apprit chez son père. Et Efraïm vient d’Efrari qui signifie fructifié, car Hachem l’a fait fructifier dans un pays marqué par la famine.

• Enfin, pendant 22 ans, Yossef n’envoya pas une lettre à son père pour lui dire qu’il était en vie. Plus encore, pendant les 17 ans que Yaacov avinou était avec lui en Egypte, il ne s’isola pas une fois avec lui. Afin de ne pas raconter comment ses frères l’avaient vendu…et donc de proférer du Lachon Ara.

Ainsi Yossef envoya-t-il à son père un message. N’aie pas peur de descendre en Egypte car j’ai posé les bases afin que les bné Israël tiennent et sortent de ce pays. Car lorsqu’une personne excelle dans un domaine, elle influence toute sa génération. Et d’où Yossef apprit-il qu’un homme pouvait influencer son entourage et même ses descendants?

Le Marcham zal répond qu’il déduisit cela de la Mitsva de la Egla Aroufa! En quoi consiste cette Mitsva? Lorsque l’on trouvait le corps d’un homme qui avait été tué dans un champ, et que le meurtrier était inconnu, la Torah ordonnait de faire la Mitsva de la Egla Aroufa. Cinq sages du Beth Din Agadol de Jérusalem venaient mesurer la ville la plus proche du lieu du crime. Les anciens de cette cité prenaient alors un veau de moins de deux ans, puis ils tuaient cette bête à côté d’une rivière afin d’expier cette faute.

A priori, pourquoi étaient-ce les sages de la ville qui devaient apporter ce veau? Le Marcham répondit que si les anciens de cette ville avaient été parfaits, il n’y aurait pas eu de mort proche de leur ville. Ainsi Yossef envoya-t-il un char tiré par des veaux pour dire à son père: » n’aie pas peur, papa, vous pouvez descendre. » J’ai tracé la route pour la prochaine génération.

Nous avons tous la possibilité de renforcer notre famille, notre entourage, notre génération. Pour cela, nous ne devons pas oublier la responsabilité qui repose sur nos épaules. Chaque fois que nous nous renforçons dans l’accomplissement des Mitsvot, nous élevons l’ensemble de la communauté. Alors, ne baissons pas les bras. Essayons de nous rapprocher d’Hachem ,de toutes nos forces, afin d’accélérer la venue du Machiah, Amen Ken Yéhi Ratson.

A partir d’un discours du rav Yonanthan Domb chlita.

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