Histoires

Par le mérite de trois Chabat…

par Itshak Nabet

Je m’appelle Royi Gouri et je vis à Kryat Ono. J’ai grandi dans une famille qui n’était pas pratiquante. A un certain moment de ma vie, je compris qu’il manquait une chose importante dans mon éducation. Je commençais à me rapprocher de la Torah et d’Hachem. Mes parents acceptèrent mes choix. Je ne leur imposais rien, et eux non plus. Chacun respectait la vie de l’autre.

La veille de Roch Hachana de 5780 (fin 2019) j’assistais à un cours sur l’importance du Chabat. Le rav avait amené beaucoup de sources sur les bénédictions spirituelles et matérielles qui étaient versées sur celui qui respectait le Saint-jour. Je sortis du cours et j’attendais déjà le prochain Chabat avec impatience. Tous les mardis, je déjeunais avec mon père, qui avait 84 ans et se nommait Sassone Gouri. Lors du repas, il me dit que j’avais l’air spécialement heureux. Alors je lui racontais le formidable cours que j’ avais entendu la veille. A la fin de la conversation, il me dit: « Royi, je veux qu’on passe le Chabat ensemble. Après tout, moi aussi je suis juif. » J’essayais de lui expliquer que garder le Chabat ne se limitait pas à ne pas prendre la voiture et à ne pas se servir de l’électricité. « Ecoute mon fils, je ferai tout ce que tu fais. »

Lorsque j’arrivais le vendredi après-midi, papa avait acheté une plata de Chabat et fait installer une minuterie sur l’électricité. Bien qu’il fût en chaise roulante, il voulut m’accompagner à la synagogue. Nous avons passé un super chabat. Nous avons chanté, fait des Divré Torah… A la fin du Chabat, il me dit : « Royi, j’aimerais vraiment qu’on passe Chabat prochain ensemble. »

Le Chabat suivant était encore plus intense. Mon père semblait vraiment heureux. Après la Havdala, il me dit : « ça te dérangerait de venir aussi Chabat Prochain. » Jamais, même dans mes rêves, je n’aurais imaginé passer des Chabat avec mon père, à prier, chanter et étudier. Je n’oublierai jamais le dernier chabat que l’on a passé ensemble. Quelques jours plus tard, le 24 Tichri, mon père nous quitta. Lors de l’enterrement, les gens de la Hévra Kadicha me demandèrent s’il était Chomer Chabat ou non. Je leur dis qu’il avait gardé les trois derniers  Chabat de sa vie. Ils demandèrent à Rav Haim Kanievsky chlita, qui répondit qu’il était un Baal Téchouva et qu’il méritait d’être enterré dans l’emplacement des gens qui respectent le Chabat.

Pour la fin du mois de deuil, je désirais faire le Sioum Masseret du traité que j’étais en train d’étudier. Hélas, je bloquai sur la dernière page. J’avais beau recommencer, ça ne voulait pas rentrer. Le soir, je vis mon père dans mes rêves. Il s’assit à coté de moi et m’expliqua toute la page. « Comment sais-tu tout ça ? »

 » C’est très simple, lorsque je quittai ce monde, on m’emmena au Gan Eden. Le problème, c’est que je ne comprenais rien à ce qui était dit là-haut. Alors on me montra comment mon fils étudiait. Chaque page que tu lisais, j’avais le droit de l’étudier. Grâce à toi, on apprend la Torah au paradis. »

Lorsque je me reveillais, j’ ouvris le livre qu’il m’avait expliqué, et tout était devenu clair. Alors pour la fin du mois, je racontais comment des petites actions dans ce monde pouvaient changer une personne. Par le mérite de ces trois Chabat, mon père était au paradis. Et par le mérite de son fils, il étudie la Torah. Nous ne pouvons pas imaginer l’impact de nos actes. Alors, ne laissons pas passer les occasions de nous rapprocher de Lui et profitons un maximum de chaque instant. Nous vous souhaitons un Chabat de repos, de sérénité spirituelle et d’ étude. .

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