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Le Service Divin…Un travail d’équipe

par Itshak Nabet

Au début de la paracha de la semaine Béaalotékha, la Torah nous décrit comment les hommes de la tribu de Lévi ont été sanctifiés et purifiés afin d’effectuer le service du Sanctuaire. Chaque Lévi apte à travailler au
Temple devait être aspergé d’eau de purification, puis rasé entièrement et enfin levé tel un loulav devant le Sanctuaire.  » Moché, Aaron et toute l’assemblée des enfants d’Israël firent aux léviim exactement comme Hachem avait demandé, ainsi procédèrent à leur égard les bné Israël. » Rachi zal explique que la Torah utilisa une répétition pour louer ceux qui ont fait et ceux qui se sont laissés faire, car personne n’empêcha ce projet.

Le Maharal de Prague zal dans son livre Gour Arié s’interroge sur cette explication de Rachi. Est-il possible qu’une personne veuille ou puisse empêcher ce projet? Alors en quoi méritaient- ils une louange? Il répondit qu’en réalité chacun avait une bonne raison de s’opposer à cette entreprise: les bné Israël parce qu’ils avaient été rejetés du Service Divin. Les léviim car ils devaient désormais faire très attention à toute impureté de peur d’être punis très sévèrement. Enfin Moché Rabénou et Aaron auraient pu mal accepter le fait de devoir partager leur statut avec d’autres. Cependant, tous ont participé activement à ce projet sans présenter le moindre obstacle.

La Torah nous dévoile cette semaine un grand secret: si nous désirons que nos entreprises réussissent et que la Présence Divine se tienne parmi nous, il faut absolument que l’harmonie et la fraternité soient les moteurs de nos projets. Car même s’il existe au sein d’une équipe des gens de très haute compétence, si chacun n’accepte pas la place de l’autre, s’il n’y pas de respect et une volonté d’avancer tous ensemble, rien de bon ne peut sortir
de cela. La réussite des communautés, de notre travail ou de nos familles dépend énormément de cette condition. C’est pourquoi nous devons tous comprendre que nos différences ne sont pas là pour nous séparer, mais au contraire pour nous compléter. Il faut se servir des qualités de chacun et savoir parfois s’effacer un peu devant les autres pour pouvoir servir aux mieux le groupe. Ainsi, avec cette vision, il est possible d’éviter beaucoup de problèmes et d’histoires inutiles.

Pourtant, si la morale que le Maharal de Prague voulut nous transmettre paraît limpide, son explication demande à être clarifiée. Pourquoi les bné Israël auraient- ils empêché les léviim? Si Hachem les a choisis, c’est
parce que c’est la seule tribu qui ne participa pas à la faute du veau d’or! Alors il paraissait normal que le service divin leur revînt. De plus, il expliqua que les léviim auraient pu refuser de peur de se rendre impurs. Pourtant nous savons que cette tribu s’est toujours fait remarquer pour son zèle dans les mitsvot. Comme vous le savez, c’est la seule tribu qui étudiait la Torah en Egypte et qui refusa de s’assimiler. Et plus tard, c’est bien cette tribu qui sortit, l’épée à la main, lorsque le Erev Rav fauta avec le veau d’or. Alors comment imaginer que cette tribu s’opposât aujourd’hui à cette élévation qui leur était proposée? Enfin, est- il possible de s’imaginer que Moché Rabénou et Aharon, les deux piliers du Monde, les symboles de l’humilité et de la paix, se mettent à jalouser leurs frères et s’opposent à ce projet?

De là, nous pouvons apprendre une leçon importante: plus il y a de kédoucha (de sainteté) plus le mauvais penchant semble fort et nous tente de nous empêcher. Or le peuple d’Israël se trouvait à un moment historique. Le Temple avait été inauguré, le service allait enfin pouvoir commencer. Nous pouvons nous imaginer que le Yetser Ara utilisa toutes ses ruses pour faire échouer ce projet. Il immisça dans la tête des uns et des autres des idées incohérentes pour semer la discorde dans le peuple. Mais tous les protagonistes de cet épisode surent surmonter cette épreuve,et c’est ce qui leur valut cette louange. Désormais nous pouvons comprendre pourquoi la tension est si grande lors des préparatifs de mariage, de brit mila, ou le vendredi après-midi… C’est pourquoi nous devons nous tenir sur nos gardes lors de ces moments de haute pression. Il nous faut à tout prix garder notre calme et éviter que la tension monte. Car en gardant notre sang froid et cet enseignement, nous pouvons nous aussi devenir dignes d’éloges et permettre à la Présence Divine de résider parmi nous. Alors qu’Hachem nous aide à toujours voir l’autre positivement et à surmonter nos mauvais penchants, surtout dans les moments difficiles.

Dvar Torah inspiré du livre Siha Mordehaï.

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